
Impact : conclusion de la fin du monde
Ça y est le troisième et dernier tome du Dernier meurtre avant la fin du monde de Ben H. Winters est arrivé chez Super 8 éditions. Et avec lui, la fin du policier Hank Palace.
L’histoire : Il ne reste qu’une semaine avant que Maïa ne touche la Terre. L’astéroïde qui va déclencher la fin du monde. Et Hank Palace ne pouvait pas rester à ne rien faire, dans son petit havre de paix. Non, il lui reste une chose à faire. Une dernière enquête à mener.
Mon avis : C’est un peu avec un goût doux-amer dans la bouche que l’on commence ce troisième livre. Celui où l’on sait qu’il ne reste qu’une semaine avant la fin du monde. Celui où il est temps de réunir les familles, ou de devenir fou, de faire l’amour ou de se battre, d’espérer ou de désespérer. Après le premier tome, suivi de J-77 , Ben H. Winters a réussi le tour de force de garder chacun de ses ouvrages à jeu égal, c’est-à-dire distrayants, de bonnes factures, agréables et un peu triste à la fois. Si certaines sautes de folies sont parfois détectables, l’apocalypse ne se déchaîne pas de la même manière pour tous.
Si nous nous sommes attachés à l’inspecteur Hank Palace, avec ses défauts et son opiniâtreté, c’est aussi parce qu’il est facile de comprendre ses motivations. Sa droiture, c’est son lien avec le monde. Son amour pour sa sœur est la seule chose qui l’empêche de devenir fou. Son empathie est assez exceptionnelle aussi, et permet de comprendre ce qui se passe dans un monde qui périclite. Cette fois-ci, on ne joue plus. La situation est terminée, la fin du monde est pour bientôt, tout bientôt, et ce qui surprend, c’est la banalité du quotidien. Hank ne pense pas à la mort prochaine, il ne s’agit pas d’un ouvrage métaphysique ou noir. C’est une enquête minutieuse : celle de la recherche de sa sœur Nico.
La famille. C’est le point qui revient, un mantra, une protection. Mais est-ce suffisant pour un seul homme ? Un roman qui traite de l’apocalypse avec douceur, et c’est un choix assez surprenant. Bien sûr, comme toujours en filigrane, nous avons les sectes, la violence, la peur. Mais pas dans l’âme du personnage principal. Ce n’est pas qu’il veuille juste faire le bien. C’est qu’il ne sait pas faire autrement. C’est un roman sincère, plein de questions auxquelles nous ne trouverons jamais de réponse, et de petits actes qui font sourire.
Autour du livre : le tome 1 est sorti en poche, tout comme le tome 2, aux éditions 1018.
Si vous aimez : une musique paisible dans une maison délabrée.
Extrait : « C’est ainsi qu’il parle, Cortez le voleur, mon improbable comparse : comme si le monde devait continuer pour toujours, comme si lui, ses hobbies et ses habitudes étaient éternels. Il soupire, secoue tristement la tête devant mon indifférence, et glisse dans le noir comme un fantôme, s’éloignant au bout du couloir pour continuer sa quête d’un butin. Elle n’est pas là, me souffle l’agent McConnell à l’oreille. Sans jugement, sans colère. Notant simplement l’évidence. Tu as fait tout ce chemin pour rien, inspecteur Palace : elle n’est pas là.
La journée avance. Les rayons d’or terne se rapprochent peu à peu de moi, là, au bout du couloir sombre. Le chien est quelque part où je ne peux pas le voir, mais suffisamment près de moi pour que je l’entende tousser. La planète oscille sous mes pieds. »
Sortie : 8 septembre 2016, éditions Super 8, 328 pages, 18 euros