
Pourquoi il faut (vraiment) voir In The Flesh (bilan de la saison 1)
Si le premier épisode de la série de Dominic Mitchell nous avait emballé lors de sa projection à Séries Mania, on ne savait pas trop ce que nous réserverait la suite. Au bout de la très courte saison 1 (trois épisodes), le verdict est sans appel : In The Flesh est, d’assez loin, une des meilleures séries vues en 2012/2013. On vous explique pourquoi en cinq points.
Synopsis (source Allociné.fr) : Quatre ans après sa mort, Kieren Walker reprend sa place au sein de sa famille et retrouve ses marques dans le village où il a toujours vécu. Personne pensait le revoir un jour. Seulement peu de temps après son décès, par une étrange nuit, des milliers de personnes décédées se sont réveillées. Après des mois de réadaptation et de médication, ces zombies sont aujourd’hui rendus à leurs familles…
1. La suite est à la hauteur du premier épisode
Il y a une semaine, on vous disait que le lancement de In The Flesh était vraiment réussi, que c’était un modèle d’exposition, capable de présenter une grosse poignée de personnages et plusieurs pistes narratives intéressantes. Deux épisodes plus loin (oui : la saison 1 est diablement courte), on peut vous dire que cette fiction ne faiblit jamais et tient même toutes ses promesses.
« Encore heureux, s’il n’ y a que trois épisodes », allez-vous répondre… C’est vrai mais si la série est franchement emballante, c’est justement parce qu’elle tient toutes ses promesses dans l’exploration de son point de départ (« Si on trouvait un moyen de soigner les zombies, que se passerait-il ? »). Elle les tient d’autant mieux que les rebondissements sont multiples, bien amenés et vraiment efficaces. Petit bémol cependant, on ne retrouve pas dans les épisodes deux et trois de scènes aussi drôles que celle qui réunit, dans l’épisode 1, tous les Walker en pleine nuit.
2. La série parle des zombies… mais surtout de la famille
In The Flesh, c’est typiquement la série qui transcende son postulat de départ. Comme l’a dit Andykelp en commentaire de la critique du premier épisode (et à qui je pique honteusement la formule… en le remerciant), la grande force de ce projet se trouve dans son parti pris intimiste. Le phénomène zombie n’est pas ici abordé sous son angle horrifique mais à travers le prisme d’une cellule familiale.
Si certains regretteront l’absence d’étalage de tripes façon The Walking Dead, les autres apprécieront l’exploration intelligente des actes à travers les émotions qu’ils suscitent et sous-tendent. De façon assez bluffante, In The Flesh s’arrête sur les relations père-fils, ce que c’est qu’être une mère et une femme, et, plus globalement, sur la notion d’identité même. Assez logiquement, la condition de zombie n’est qu’un prétexte… mais qu’est-ce qu’il est bien exploité ! On va en tout cas plus loin que dans Les Revenants, et de façon particulièrement maline, comme le démontre le point trois de cette démonstration.
3. Les liens entre Kieren et Rick sont superbement esquissés
C’est sans doute une des plus grandes réussites de In The Flesh. Pendant trois épisodes, Mitchell installe la relation qui unit deux hommes qui ont grandi ensemble et ont été très proches bien avant l’invasion zombie de 2009. La qualité des liens qui les unit (au-delà de la mort) et plus encore l’impressionnante subtilité avec laquelle tout cela est développé est carrément bien vu. Et assez bluffant.
Pourquoi ? Parce que cette question est véritablement au centre de l’histoire. C’est effectivement elle qui structure plusieurs autres pans de la narration de façon brillante. C’est surtout ce qui fait que l’histoire vous embarque et qu’elle défile à un rythme soutenu. Au bout du compte, il s’en dégage un sentiment de justesse vraiment fort.
4. L’ambiance « campagne anglaise » est très prenante
In The Flesh est une série multiple. Et l’une de ses forces, c’est d’immerger le téléspectateur (et son histoire) dans la vie d’une petite communauté anglaise, celle de Roarton. Dans cette ville, la religion tient une place importante, sans doute aussi importante que le chômage même si cela n’est pas clairement explicité dans le récit… ces éléments concourent à créer une ambiance singulière qui donne une vraie toile de fond à l’ensemble. Et une identité particulière à la série.
Si des producteurs américains se lancent dans la production d’un remake (ce qui ne serait franchement pas étonnant), ils devront prendre soin de ne pas éluder cet aspect des choses. Clairement, une adaptation aurait clairement plus de gueule dans le Kentucky de Raylan Givens que dans le Chicago d’Alicia Florrick.
5. C’est à la fois une histoire bouclée mais aussi le préambule à plein de choses
C’est une question que vous pouvez vous poser, alors que BBC Three n’a pas encore commandé de suite : « S’il n’y a que trois épisodes, vais-je être particulièrement frustré au bout du chemin ? ». La réponse est « Non ». Intelligemment, Mitchell a écrit son histoire pour que l’on puisse autant l’apprécier comme une « histoire finie » que comme le début d’une saga qui a encore pas mal de choses à explorer (toutes les portes ne sont pas refermées)
Voilà pourquoi, au terme de ce petit cri d’amour pleinement assumé pour cette série, je ne peux que vous recommander de voir In The Flesh. En espérant qu’il y aura bel et bien une suite (le projet le mérite) mais d’abord parce que la saison 1 est cohérente, très bien écrite et capable de susciter tout un éventail d’émotions puissantes. Mine de rien, ça n’arrive pas tous les jours.
***********ATTENTION SPOILER***********
//
//
//
Euh mais j’ai un doute (et là attention spoilers) parce que c’est le deuxième résumé que je vois qui n’en fait pas mention : Kevin et Kieren étaient amants on est d’accord ?
***********ATTENTION SPOILER***********
//
//
//
Disons que justement pour pas SPOILER je ne l’ai pas écrit (en soi, c’est une réponse 😉 )
***********ATTENTION SPOILER***********
//
//
//
Tu peux effacer mon com’ alors mais vu que c’était un bilan, je me suis permise :p (et mettre « Amis proches depuis l’enfance » m’a induite en erreur)
***********ATTENTION SPOILER***********
//
//
//
Pas de souci : je vais juste changer un chouya la mise en forme (mais en fait, je l’ai écrit comme ça pour ne pas déflorer la surprise)
MERCI beaucoup ! Cet article m’a donné envie de voir la série, que j’ai trouvé formidable, très subtile, émouvante, et effectivement le côté zombie n’est qu’un prétexte pour analyser les relations familiales, amoureuses, et amicales.
S’il n’y a que 3 épisodes, c’est parce qu’ils n’ont pas besoin de tout expliciter au spectateur, que la qualité de l’écriture et la justesse de l’interprétation suffisent à faire passer une idée en une scène, là où une série mainstream aurait mis 3 épisodes.
Je dis bravo !
(Et c’est pas plutôt Rick ? et pas Kevin ?)
Oh mon dieu mais oui : on l’a Keviné par erreur ! (Désolé : c’est corrigé…)
Merci pour ce commentaire : c’est vraiment une série à voir, donc c’est super cool de savoir que des gens l’ont vue. Et aimée. Elle le mérite vraiment.
Et je suis tout à fait d’accord sur le côté « économie d’effets narratifs » souligné ici. C’est très juste.
Je viens de terminer le visionnage et la série m’a bouleversé avec un dernier épisode pas complètement exempt de défaut mais tellement poignant.
On a rarement parlé de manière aussi juste de la mort d’un être proche quelqu’il soit et le face à face de Kieren et son père m’a fait versé ma petite larme !
Une série remarquable en tout point.
Une série complète, rien n’est laissé au hasard.
Et je ne pense pas, (Attention! avis personnel) que les relation familiales, amicales ou amoureuses soit le sujet principal.
On parle ici de « Zombies » ou de « Partiellement décédé » comme ils le disent si bien, on parle donc d’une communauté à part, avec ses préjugés et ses vérités. Ce que je vois dans cette série, et que je trouve superbe, c’est une critique sociale, où comment on regroupe des gens, on met dans le même sac, on généralise, des gens qui sont toujours aussi unique donc avec leurs idées et leurs valeurs propre. Car au final les « SPD » (pour la V.O.) peuvent être remplacer par toutes sortes de groupes de gens dans notre société… à développer
Totalement d’accord, cette saison 1 est parfaite. Une histoire se suffisant à elle-même tout en ouvrant les portes à un univers plus complet développé dans la saison 2.