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[Interview] Alan Tudyk : « Les fans sont de notre côté »
Il était une fois, une série extraordinaire. Un groupe d’individus parcourant la galaxie, véritables Cowboy de l’espace. Puis un jour, on sonna le clap de fin. La série atteint un niveau culte. Cette Série c’est… Spectrum ! Wray (Alan Tudyk) faisait parti de ce show extraordinaire, comme son ami Jack (Nathan Fillion). Sauf que le voilà bloqué à jamais dans le circuit des conventions. Et ça, il le vit très mal.
Toute ressemblance de cette série, Con Man, avec Firefly est bien entendu volontaire ! Alan Tudyk a monté cette websérie, dont il est producteur et auteur, grâce à la plateforme IndieGogo. En 24 heures, le million de dollars était atteint, pour parvenir finalement à 3 124 214 dollars de financement participatif. La série est peut-être sortie il y a deux mois, mais au Daily Mars, on vous aime bien, alors en cadeau, notre interview avec Alan Tudyk. HOHOHO.
English version at the bottom of the paper.
Pourquoi avoir choisi le financement participatif pour ce projet ?
Alan Tudyk Nous avons fait le tour d’Hollywood, rencontré différentes compagnies de productions, des producteurs indépendants, et leur avons parlé de Con Man. Nous avons eu l’impression que personne ne comprenait réellement cet univers. Ils aimaient l’histoire, mais quand nous nous mettions à avoir des conversations plus profondes et plus longues, par exemple sur le genre d’humour que nous pouvions y trouver, nous réalisions rapidement qu’ils n’y comprenaient rien. Qu’ils ne respectaient pas l’univers des conventions. Donc nous nous sommes adressés aux fans et ils nous ont proposé cette solution.
Il faut dire que nous avons un tel lien avec nos fans… je vais tout le temps aux conventions et c’est différent de rencontrer des gens que l’on connait de loin, à qui on tweete peut-être une fois ou deux de temps en temps. J’ai serré des gens dans mes bras, serré des mains depuis des années maintenant. J’ai travaillé avec les Browncoats (fans de Firefly, NDLR) de Californie et ils m’ont aidé à recevoir cinq mille dollards pour une cause qui m’est chère, la construction d’une école dans un village d’Ethiopie. Ils sont plus que des fans, ils font partie du processus. Presque tous les jours, je rencontre quelqu’un qui est un fan de Firefly, et c’est génial.
Donc nous sommes allés demander de l’aide aux fans, car cela semblait le moyen le plus sûr de garder une vision pure du projet, de n’avoir personne qui vient et nous fasse faire quelque chose opposé à nos choix.
Avez-vous été surpris de la réussite de la campagne ?
Alan Tudyk Oui. Le financement participatif n’est pas présent depuis si longtemps. Donc beaucoup de gens s’en disent experts. Mais pour cela, je pense qu’il suffit de dire : « Je suis un expert en financement participatif », pour l’être. Pas besoin d’avoir beaucoup d’expérience. On nous a dit beaucoup de choses, donné des conseils contradictoires… Nous étions plutôt confiants au début, puis dès que nous avons dû lancer la campagne, ce n’était plus le cas. Nous n’avions aucune idée de la manière dont elle allait être reçue. Dès le premier jour, nous avons été soufflés. Nous avions levé un million de dollars de fond et même aujourd’hui, je n’ai pas de mots. C’est incroyable, c’était incroyable. Cela nous a vraiment permis de faire le show dont nous avions envie.
J’ai fait des séries sur des Networks et j’ai vu comment les studios finissent par changer la vision du créateur, et pas forcément pour le mieux *rires*. Ce n’est pas toujours pire, mais la plupart du temps, vous pouvez voir les showrunners passer un temps infini à gérer leurs managers, à garder le focus sur leur vision de la série, alors qu’on les tire de tous les côtés.
Nous n’avons pas eu ce problème, et je suis sûr d’avoir été incroyablement gâté. Nous pouvions changer des choses le jour même, si nous pensions que quelque chose était drôle, nous pouvions le faire, car il suffisait de voir directement avec le scénariste, le directeur et le producteur juste en disant : « Qu’est-ce que j’en pense ? ». Et alors, je pouvais faire ce que je voulais, tant que je pensais que c’était bon pour le show, que ça rendrait la série meilleure et plus drôle.
À quel point la série est autobiographique ?
Alan Tudyk Con Man est définitivement issue de mes expériences. J’étais un pilote de vaisseau spatial dans Firefly, Nathan Fillion était un capitaine de vaisseau spatial, c’est comme ça que nous nous sommes rencontrés. En fait, non, nous nous sommes rencontrés avant, j’ai été son serveur un an auparavant, mais nous ne nous en sommes rendus compte que plus tard. Donc, j’étais son pilote, il était mon capitaine, et c’est ce qui m’a permis de découvrir le monde des conventions de science fiction. Et à partir de là, je me suis inspiré de ce que j’ai vu dans les conventions, de ce qui peut mal se passer, mais juste dans la forme de cet univers particulier.
Dans le cas de Wray, le personnage que j’incarne dans Con Man, le cas est particulier. Personnellement, j’ai adoré les conventions. Plus je découvrais l’univers de la science fiction, plus j’aimais, je n’y connaissais rien avant. Avec Wray, plus il va à des conventions, plus il les abhorre. Sa relation va à vau-l’eau. Il espérait pouvoir continuer sa carrière et n’y est pas arrivé. Cette partie n’est pas du tout autobiographique, mais j’ai rencontré des gens dans ce cas.
Donc mes expériences dans les conventions, et de gens que j’ai rencontrés, m’aident à concevoir la série. Par exemple, je peux me rappeler ce moment, à San Antonio l’an dernier. Il y avait un mec qui n’arrivait pas à prendre ma photo, il s’appelait Kevin et nous en avons ri, nous en avons parlé. Ce n’est pas le cas de Wray, lui, il ne rit pas. Il ne sait pas quoi faire de sa vie, de sa carrière parce qu’il est au début de sa quarantaine et ne sait pas ce que ça signifie, sa relation avec Jack (Nathan Fillion) qui est si célèbre qu’il a sa propre marque de vêtements… Il a des problèmes avec les femmes, des soucis d’alcool…
Une partie du casting de Firelfy joue en effet avec vous. Ça fait quoi de rejouer tous ensemble ?
Alan Tudyk Fantastique ! Nous nous voyons quand même relativement souvent, au moins une fois par an, que ce soit en convention, dans des fêtes de Nathan où tout le monde vient. Mais c’était génial de jouer avec lui à nouveau. J’ai pu à nouveau être avec lui dans un vaisseau spatial, même si on ne voit cela que dans les trois derniers épisodes de Con Man, Nathan est le capitaine, je pilote le vaisseau et c’était génial. Firefly a été annulé. Nous avons tous vieilli et je ne pense pas que nous ferons cette série à nouveau, de toute façon le personnage que j’interprétais est mort. Donc c’était cool de retourner dans l’espace.
Est-ce que Con Man est un message pour les fans les plus fous, pour leur dire de connaître les limites à avoir ?
Alan Tudyk Je n’ai pas à dire aux fans où sont les limites. Si une personne est trop enthousiaste à une convention, ne comprend pas où sont les limites, ceux qui la calment, la prennent sur le côté, sont toujours les fans, en mode « T’inquiète mec, on gère ». Les fans sont de notre côté. Il y a bien entendu des personnes mal élevées dans le monde, donc on aura toujours un fan ou deux désagréables. Mais il y a un grand groupe de fans de mon côté et ils aideront toujours avec ce genre de gens. Ils n’ont aucune envie d’être mal représentés avec quelqu’un comme ça.
Y aura-t-il une saison 2 à Con Man ?
Alan Tudyk J’aimerai en faire plus. J’ai déjà commencé à écrire plus. Nous en avons parlé, nous n’avons aucune idée de quand cela pourrait être possible. Mais je dirai oui. Il y a encore beaucoup d’histoires à raconter, et tant que cela plait au public, que ça les fait rire, je continuerai à le faire. C’est la raison pour laquelle je suis devenu un nerd, par les comédies. J’ai toujours aimé les comédies, et les grands acteurs qui y jouaient, même les seconds rôles. Tant que je pourrais écrire sur ces personnages complètement fous et qu’ils fassent rire les gens, je continuerai.
Propos recueillis par Alix Kerrest, retranscription Alix Kerrest et Déborah Gay. Remerciements à Sandrine Constant de Vimeo.
Con Man est visible sur Vimeo.
Why did have you made the choice of crowdfunding this project? And can you tell us more about your choice to go with IndieGogo and Vimeo on this project ?
We went around Hollywood and met with a few different production companies and independent producers and talk about Con Man with them and felt that there wasn’t anyone who understood the world. They liked the idea but when we were getting into longer, deeper conversations about the convention world and what type of humor you can find in that world we realize pretty quickly they didn’t understand it and they didn’t have a respect for it. So we went to the fans and that has been suggested, because we have a strong relationship with fans, I go to conventions all the time and it’s different, I think, than just having people who come from a far, that you know from a far, that you maybe tweet once in a while. I’ve been giving hugs and checking hands for years now. I just worked with the California Browncoats and they help raise five thousand dollars for a charity project that I’m interested in, they help build a school in this village in Ethiopia, they’re more than just fans you know, they’re kind of part of it. Almost every day I meet somebody who is a Firefly fan, and it’s great. So we went to the fans because it seems to be the safest bet as far as kipping the vision pure and making sure that nobody came in and insisted we do something contrary to our beliefs.
Were you surprised by the success of the campaign ?
Yes. Crowdfunding haven’t been around too long and so they’re a lot of people who are experts in crowndfunding. And I think to be an expert in crowndfunding you just have to say “ I’m an expert in crowdfunding” and you don’t actually have to have a lot of experience. We were told a lot of different things, contradictory things, about how it might go, ways to do it… We went in with the idea with a lot of confidence and then after going through the whole campaign managers, we were a little nervous, we didn’t know how it was going to go. And from the first day on, we were just blown away because we raised over a million dollars in a day and it just… I just lost words, it’s amazing, it was a amazing. It really helped us make the show that we wanted to make and, I’ve done Network shows and I’ve seen how the studios and networks affect change on the creator vision and it’s not always good (laugh) it’s not always bad either but a lot of times you watch showrunners, show creators spend most of their time trying to…. manage their management, trying to keep their vision as focus as possible while there are other people pulling you in all sorts of directions.
So we didn’t have that problem, I’m sure I’m overly spoiled. We can change things on the day, if we thought something was funny we could just do it because I can check with the writer, the director and the producer all at once by just saying “what do I think ?”. And then whatever I thought it was what the producer, the director, the writer and the lead thought so I could do whatever we wanted as long as we thought it would be good for the show and be funny and make the show better, we will do it.
How autobiographical is the show ?
Con man is definitely pulls from my experiences. I was a spaceship pilot on Firefly and Nathan Fillon was the spaceship captain, it’s how we met. Pretty much we actually met a year before when I was his waiter but we didn’t figured that out before later. I was a pilot, he was a captain and I’ve got introduced to the world of convention after that. And then I pull from a lot of my experience of conventions about what conventions can be, what can go wrong… just the shape of the world. But Wray’s experience, the character I play, his experience is peculiar, it’s particular to him I should say. I have enjoyed the conventions, as I have learnt more and more about the Scifi world, because I came into it not really knowing much about it, the more I’ve loved it. With Wray, every year that he continues to go, he loves it less. The relationship just going stale for him. He expected to go on to other things but he just hasn’t and so that part is not autobiographical. But I have met people like that.
So my experience of getting to convention and meeting people who have that same issue has been educational and informes my character. It’s tough to separate parts of it from me. I can say : that moment happened in San Antonio last year, I met a guy who couldn’t pick up the picture, his name was Kevin and we laughed about it, we talked about it… I know where that moment came from. And it happens differently to Wray, because he doesn’t laugh about it. He is confused about where he is in his life, in his career, because he is in his 40’s and he doesn’t know what it means, his relationship with Jack who is so famous he even have a clothing line… He has problem with women, issues with drinking…
A couple of the cast of firefly is also starring in Con Man, Nathan Fillon is part of the production. How was it to work together again ?
Fantastic ! I mean, we see each other a lot. It doesn’t seem like we gonna go a full year without seeing each other. We just run into each other around, whether it’s at a convention or Nathan parties and everybody comes over. But it was great to act with him again. I get to be on a spaceship with Nathan again and that doesn’t come until really the last three episodes of the season but Nathan is the captain and I’m flying the spaceship, and that was really fun to get to do again. Firefly was cancelled and now we’re all older and I don’t think we’re gonna make another one, certainly my character is dead, so this was a great way to get around that and make some more space show.
Is there somewhere in the writing of Con Man, a message to the crazier fans, to tell them that there have to be boundaries ?
I am not looking to tell any fan where boundaries are. If ever a fan has been overly enthusiastic in whatever way, don’t understand basic boundaries, people who would always pull them back, are fans at convention. “Don’t worry, we’ve got it, man”. Fans are on your side. There is rude people in the world, so we have a rude fan or two but there is a large group of fan who is on your side and they help with anybody who don’t get it. They don’t want to be misrepresented with somebody like that.
Will there be a season 2 ?
I’d like to make more. I have already started writing more. We are talking about it and we don’t know when it would be. But I would say yes. There is a lot more stories, and people tend to like them so far, so as long as people laugh, I’ll keep going on. That was what I was a nerd for, I was a comedy nerd, watching comedies and loving the great actors in it. Even in the little role. As long as I can keep making those character that are so insane and make people laugh, I will.
Interview conducted by Alix Kerrest, transcript by Alix Kerrest and Déborah Gay. Our thanks to Sandrine Constant from Vimeo.
Con Man is on Vimeo.