J. S. Ondara : « Je ne suis qu’un simple conteur ! »

J. S. Ondara : « Je ne suis qu’un simple conteur ! »

Jeune talent à la voix d’or, J. S. Ondara a sorti son premier album il y a quelques jours. Nous l’avons rencontré.

Daily Mars : Y a-t-il une question que vous attendez qu’on vous pose ?

J. S. Ondara : Personne ne m’a encore demandé quel était mon parfum de glace préféré. La plupart des interviews que j’ai données partent assez loin, donc je ne serai pas contre quelques questions plus basiques.

Alors, quel est votre parfum de glace préféré ?

J. S. O. : (Rires) Je dirais la vanille. C’est bon et c’est simple.

Maintenant on peut partir un peu plus loin ! Vous venez de vous installer aux États-Unis et le moins que l’on puisse dire c’est que vous avez bien choisi votre moment… Êtes-vous déçu ?

J. S. O. : J’ai eu des réserves dès que je suis descendu de l’avion ! Je suis arrivé aux États-Unis au plus fort de l’hiver, et le choc a été si puissant en quittant l’aéroport que je suis immédiatement revenu sur mes pas. Je me suis ensuite retrouvé confronté à l’idée folle de commencer une carrière dans la musique dans un pays où je ne connaissais personne… sans savoir jouer de guitare. Mon parcours a donc été chaotique, mais je me suis assuré de toujours garder à l’esprit la raison de mon départ. J’ai continué d’avancer, d’écrire toujours plus d’histoires et de trouver toujours plus de personnes pour les écouter.

Vous ne vous êtes pas facilité la vie en emménageant dans le Minnesota, plutôt qu’à New York ou Los Angeles…

J. S. O. : Emménager dans une grande ville ne m’est jamais venu à l’esprit. Je suppose que de nombreux Occidentaux idéalisent New York ou LA, mais en ce qui me concerne je déménageais dans un endroit romantique. C’était un choix romantique de ma part que d’emménager à Minneapolis, c’est la ville de naissance de mon chanteur favori… Cela rendait toute cette aventure plus intéressante. Plus j’y pense et plus je me dis que c’était le destin. Si j’avais emménagé autre part, je n’aurais pas emprunté le chemin sur lequel je me trouve. J’avais besoin de me retrouver dans un environnement sans trop de musique pour pouvoir créer en paix.

Pensez-vous qu’il est aujourd’hui plus difficile pour de jeunes artistes de se distancer de leurs influences ?

J. S. O. : Je ne suis qu’un simple conteur. Ça me laisse toujours perplexe que les gens trouvent mes chansons réconfortantes. Je ne fais que raconter des histoires ! Ça fait des siècles que l’on fait ça… On partage notre vision du monde et on espère que les gens qui nous écoutent s’y retrouveront. Je n’invente rien, je ne fais que raconter des histoires à ma manière.

Diriez-vous qu’il en va du devoir des artistes de prendre position ?

J. S. O. : Je pense qu’être artiste implique certains devoirs. Lorsque l’on fait bien notre travail, notre art est un miroir permettant de refléter la société et d’instaurer un dialogue. Ça doit également être une source de distraction. Je tiens à combiner ces deux aspects dans mon album. C’est pour ça que j’écris aussi bien sur la société américaine que sur des peines de cœur. J’essaye de ne pas être trop donneur de leçons, mais c’est important de mettre en lumière ce qu’on peut améliorer.

Cela vous inquiète-t-il que ce qui se passe en ce moment aux États-Unis puisse altérer la vision que le monde a du “rêve américain” ?

J. S. O. : Absolument. Cela me cause beaucoup de souci. Les États-Unis ont mis du temps à se bâtir une solide réputation, et tout peut s’effondrer en l’espace de quelques secondes. Il faut qu’ils en soient conscients et qu’ils la protègent à tout prix ! Je n’en reste pas moins un optimiste, et je suis convaincu que ce qui se passe en ce moment aux États-Unis est un test et que les Américains s’en sortiront la tête haute.

Ressentez-vous une pression à l’idée d’enfin sortir votre premier album ?

J. S. O. : D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu enregistrer un album et on a toujours essayé de m’en dissuader. Ça a pris pas mal de temps, mais je me suis accroché pour exprimer ma vision des choses. Aujourd’hui, je suis très reconnaissant de la chance qui m’a été offerte – même si ça me semble incroyable que les gens aiment ma musique !

Savez-vous pourquoi vous faites de la musique ?

J. S. O. : Je pense que j’en ai besoin. J’ai besoin de raconter des histoires. S’il y a une raison intrinsèque à cela, je ne l’ai pas encore trouvée… mais plus je fais d’interviews, plus je me comprends. Pour l’instant, je sais juste que je dois constamment écrire des chansons. J’en ai écrit plus de cent rien que pour cet album ! Quelqu’un m’a un jour demandé si la tristesse me motivait… Peut-être que c’est de ça que je cherche à me défaire, je ne sais pas (rires).

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