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Kyra Zagorsky (Helix) : « Julia n’est le centre que de sa propre histoire »

Kyra Zagorsky (Helix) : « Julia n’est le centre que de sa propre histoire »

La saison 2 de Helix touche à sa fin ce soir aux Etats-Unis et mardi prochain en VOST sur SyFy. L’épidémiologiste de l’équipe, Julia, a subi une des transformations les plus radicales au fil de la saison 1. On l’avait rencontré pour parler virus, évolution de son personnage, ses séries préférées, en quoi l’équipe l’aide dans sa performance et son militantisme en termes de féminisme. 

Kyra Helix Season 2

La série explore, entre autres, le thème des espoirs et des risques portés par toute avancée scientifique. Faut-il se méfier de la science et des scientifiques selon vous ?

Kyra Zagorsky : Ce que font les scientifiques ne m’effraie pas. Bien sûr, ils ont beaucoup de pouvoir de part leur capacité à créer des choses et ce qu’ils décident d’en faire par la suite et j’espère que nous sommes capables d’y voir clair. L’espoir c’est que quelqu’un trouve une cure pour Ebola et mette une fin à cette souffrance, parce que c’est ça la vraie peur, la souffrance liée au virus, la souffrance liée au cancer ou à n’importe quelle autre maladie. Il y a des gens intelligents et nous sommes dans une société tellement avancée dans les domaines scientifiques qu’on garde toujours espoir dans une solution toute proche. D’ailleurs peut être que les solutions arrivent et que nous ne le savons pas encore. J’ai espoir là dedans. Mes peurs sont plus liées au fait que dans le monde, il y a des gens qui sont fous, qui sont manipulés et qui sont capables de faire des choses horribles. J’ai plus peur d’eux que des virus.

Au début de Helix, le personnage principal est clairement celui du docteur Alan Farragut, mais on réalise au cours de la saison 1 qu’en fait l’épicentre de l’histoire et peut être le vrai personnage principal c’est Julia Walker. Est-ce que vous voyez les choses comme ça et y étiez vous préparée ?

Non, pour moi Alan Farragut est toujours notre star et le personnage principal de l’histoire et tout ce qui se passe est en fait centré autour de lui. C’est toujours une série chorale. Ce qui se passe pour mon personnage, c’est l’évolution d’une nouvelle storyline qui accompagne la première. Julia n’est le centre que de sa propre histoire dans Helix. C’est son histoire dans l’histoire. Quand je repense à la saison 1, j’ai pensé un moment : « C’est dingue, tout le monde est là à cause de Julia, tout se qui se passe est à propos d’elle. » Puis qu’en fait, en vrai c’est l’histoire du Docteur Hiroshi Hatake et je suis restée là-dessus. C’est une intéressante vue d’ensemble qui l’a amenée là et qui a réunit les autres autour d’elle. Et dans la seconde saison, c’est assez barré, étrange et immoral. Tout ce qui est relatif au virus est assez cool, mais c’est vrai que Julia a maintenant son propre univers qui change presque à chaque épisode. C’est une expérience géniale pour moi.

En saison 2, au moins au début, Julia est séparée du reste du groupe. Est-ce que c’était plus difficile de se remettre dans le personnage avec un tout nouveau contexte et des partenaires de jeu différents ?

Non, parce que Julia n’est plus la même non plus. Ses réactions et sa façon d’être avec les gens sont toujours là mais c’est aussi une personne nouvelle parce que son immortalité ouvre beaucoup de portes. C’est une survivante et les auteurs m’ont donné beaucoup de nouveaux défis, c’est très excitant. Et nous n’en sommes qu’à la moitié, nous sommes en plein tournage et je viens de finir l’épisode 6. Dieu seul sait ce qu’ils me réservent encore après. Ils adorent m’en faire baver et c’est génial.

Ce que j’avais adoré dans mon personnage dans la saison 1, l’une des scènes les plus bizarres, c’est celle où je sors du sous-sol, ils me font à manger et je fais cette espèce de truc sorti d’Alien. Tous les autres étaient contre cette scène, alors que moi je l’adore parce que là Julia fait juste le clown. Les autres scientifiques du show sont entièrement définis par cette caractéristique. Ce que j’aime avec Julia c’est qu’elle est plus chaleureuse que ça, plus expressive et c’est ce qui fait son intérêt. Elle n’est pas si cérébrale, elle est un peu barrée. Elle a failli mourir et quand elle s’en sort enfin, elle a besoin d’un bon fou rire, donc jouer son petit moment alien, c’était très étrange et j’ai adoré. Elle a définitivement des moments drôles.

Kyra Zagorsky helix

Est que vous auriez des exemples d’éléments de direction qui vous ont vraiment aidé avec le personnage de Julia ?

Franchement ça rend humble d’être entourée de gens aussi talentueux dans cette série, les réalisateurs qu’ils ont fait venir, les acteurs, l’équipe. C’est intéressant de réaliser que tout se crée grâce à tous ceux qui participent et à ce que chacun révèle chez les autres. Jeffrey Reiner a réalisé le pilote et je me souviens que chaque fois qu’il donnait une indication à un acteur il avait absolument raison. Il était passionné par ce qu’il faisait. L’une des choses qu’il a dit c’est qu’à la minute où on se sentait stupide, il fallait tout de suite arrêter et le dire pour trouver ensemble une manière d’arranger ça. C’est un conseil intelligent. Ca semble simple, mais si ça ne vous parait pas juste, si vous vous sentez ridicule, il y a une solution au problème. Du coup tout paraissait simple et ça fait vraiment une grande différence.

Il y a aussi eu Brad Turner. C’est notre producteur exécutif et il a réalisé quelques épisodes. Il y avait une scène avec beaucoup de personnages, une sorte de scène d’action je pense, et l’un des personnages devient un vecteur du virus et essaie d’envoyer Jason par là, me pousse et ensuite fait une série de choses. Quand je suis arrivée, j’ai vu que tout le monde essayait de le faire fonctionner. Je savais comment régler le problème. C’était seulement le tournage de l’épisode 2, mais il (Brad) m’a appelé devant tout le monde : c’est quoi ton idée ? « Euh, eh bien, si moi je vais dans cette pièce vitrée, on me voit toujours à travers la vitre et je ne suis plus sur son chemin, donc Jason peut passer et quand le type sort, il peut venir là… » « Ok alors c’est ce qu’on va tourner. » Il a fait ça à dessein. Il avait à la fois confiance en moi, et en même temps, il me faisait comprendre qu’il fallait que je prenne plus l’initiative que je ne le faisais jusque-là. Ca m’a beaucoup responsabilisé, pour comprendre que je devais m’approprier et assumer les choses, savoir que pour ce qui me concernait moi, la mieux placée pour juger c’était moi. C’était une bonne façon de me donner mon autonomie.

Sur Twitter, vous défendez un point de vue féministe. Et parallèlement vous jouez beaucoup dans des séries de SF. Est-ce que vous voyez un lien ?

Pour moi, particulièrement depuis que je fais cette série, à mesure que les choses avançaient et je recevais les scripts, je sentais que j’avais une responsabilité de faire au mieux. Je devais représenter ce personnage de façon à ce qu’elle soit féministe sans la faire entrer dans un stéréotype de femme forte, comme celui de la femme macho qui me fatigue. Il y a tellement de femmes fortes chacune à sa manière. Pour vous donner un exemple, pendant les tornades aux Etats-Unis, une enseignante s’est allongée sur des élèves pour essayer de les protéger, ou dans le Connecticut, pendant une fusillade, une autre s’est mise dans la ligne de tir. Ca vient de quelque chose de maternel. Les femmes ont du pouvoir de plein de manières et mettre plus en avant que c’est bien d’inclure la féminité dans notre force, je pense que c’est comme ça qu’on fait avancer les choses dans la bonne direction. Dans mon rôle et dans ma vie, c’est toujours important pour moi de transmettre cette idée. J’élève un petit garçon et une petite fille, et c’est important pour moi qu’en grandissant ils comprennent tous les deux qu’il faut être féministes. Donc tout ce que je peux faire pour aider dans ce sens, je vais le faire.

Si vous pouviez jouer dans n’importe quelle série actuellement diffusée, ce serait laquelle et pourquoi ?

Je veux créer une nouvelle série qui serait un mix de… The Good Wife et Alias et Scandal et Game of Thrones… et Wonder Woman, ce serait un rôle qui me plairait. Oh et avec de la mythologie grecque dans le mélange. Ce serait génial. Ca n’existe pas encore mais ca existera, on jette l’idée dans l’univers et quand ca arrivera je serais prête.

Propos recueillis le 9 octobre 2014 à l’occasion de la Rentrée des Séries de Canalsat

 

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