
Irresponsable, Le Bon Élève (Séries Mania)
Du 15 au 24 avril se déroule la septième saison de Séries Mania à Paris, et comme chaque année, le Daily Mars vous offre une couverture du festival. Au programme, critiques, bilans de conférences et autres surprises…
Julien, la trentaine, n’a pas osé avouer à sa mère les vraies raisons de son retour au bercail : il n’a plus d’emploi et a été expulsé de son appartement. Dans la ville de son enfance, il retrouve par hasard Marie, son premier amour.
Irresponsable est la première série issue du cursus Création de Séries TV de La Fémis. Un premier pilote fut présenté l’année dernière, qui aura été remanié par la suite et présenté au festival Séries Mania, accompagné de trois autres épisodes. Pour le grand public, la comédie en France s’est plus souvent illustrée dans des formats courts que celui traditionnel de la sitcom. Diffusée sur OCS, la série donne un nouveau coup de projecteur et permet de prendre le pouls d’une nouvelle génération d’auteurs.
Il y a un vrai savoir-faire dans Irresponsable. Du dynamisme, une bonne gestion du rythme, une écriture soignée, le tout, emballé dans un écrin pas déplaisant. Au rayon comédie, on placerait la série en tête de gondole. Seulement si on reconnaît un réel professionnalisme, l’ensemble n’emballe pas et la sitcom de devenir un petit objet sage. Elle aligne ses blagues en bon élève, rendant une copie sans rature mais à la personnalité noyée dans un classicisme très appuyé. Il n’y a pas de magie, pas d’étincelle qui élèverait la série de ce statut très scolaire.
Irresponsable sonne encore trop comme une série de fin d’étude. Dans le paysage désertique de la comédie française, elle peut fonctionner, mais difficile de se contenter d’aussi peu. Il manque de la folie, une vraie insolence. La série ne s’impose pas, elle reste, timide, sur le seuil de la porte sans oser le franchir. Il faudra qu’elle s’émancipe de cette écriture très téléguidée, où le rire intervient davantage comme un réflexe pavlovien qu’une pulsion incontrôlable.
Il ne faudrait pas trop noircir un tableau qui, s’il ne souffle aucune fraîcheur, laisse entrevoir un horizon pas si sombre. La faute peut-être à une prise du pouvoir sans se battre, sans révolution. Devant un espace où il y a tout à faire, Irresponsable a choisi la voie la plus sûre, la plus sage. Entre l’audace et la sécurité, la série a choisi la seconde option. On peut comprendre que le vide à combler ait tourné les auteurs vers une solution sans risque. On peut s’en désoler.
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