Je suis ton père : Buffy et Vador au secours des parents

Je suis ton père : Buffy et Vador au secours des parents

Note de l'auteur

Vous ne savez pas comment aborder certaines questions avec votre enfant ? Vous êtes imprégné-e de pop culture, de Star Wars à Buffy contre les vampires en passant par la mythologie nordique, la famille Addams et autres Game of Thrones ? Ce livre vous offre une myriade de fiches-conseils, en s’appuyant sur des motifs tirés de livres, films et séries télé, pour mieux parler à votre progéniture.

Le livre : Un vampire peut-il récupérer son âme ? La question, purement théorique pour le commun des mortels, devient vite une question de vie ou de mort à Sunnydale, fief de Buffy Summers, la Tueuse de vampires. Surtout lorsque celle-ci tombe amoureuse d’Angel, jeune (?) homme charmeur aux crocs parfois proéminents. Quand on a ce genre de question, le premier réflexe de votre enfant d’aujourd’hui est de surfer sur Google. À l’époque de la série Buffy, seul le bibliothécaire et Observateur, Rupert Giles, détenait ce type d’informations. Et contrairement à Google, lui seul peut faire les connexions nécessaires pour enrichir un exposé de classe… ou un plan destiné à sauver le monde. Conclusion du guide signé Segal et Lupescu : à l’ère d’Internet, « les bibliothécaires deviennent de plus en plus importants, pas moins ».

Mon avis : Ce guide, rédigé par Stephen H. Segal (ça ne s’invente pas) et Valya Dudycz Lupescu, deux fins connaisseurs de la culture geek, poursuit un double objectif : aider les parents à éduquer les enfants du XXIe siècle, et enrichir leur bibliothèque et leur filmothèque. Or, dans ce cadre, la culture nerd peut s’avérer un atout précieux.

« Face aux défis que rencontrent les parents, nous les geeks et les nerds avons un avantage que n’ont pas les autres parents : des archives d’histoires fabuleuses traitant de premiers contacts, batailles épiques, idées provocatrices et sacrifices poignants », écrivent les auteurs dans leur introduction. Un avantage d’autant plus crucial qu’il faut apprendre aux enfants « à préserver la lumière qui brille en eux », « à aiguiser leur bon sens et leur créativité, protéger leur talon d’Achille, et développer leurs points forts afin qu’ils soient prêts pour les quêtes et périples qui les attendent ».

Les deux auteurs ne sont pas psychologues pour enfants, « juste deux geeks qui puisent leur inspiration dans la culture populaire afin de planifier leur vie et la vie de leur famille ». Dans ce guide très agréable à lire (ou à feuilleter, au fil de ses propres références de lecteur/spectateur), ils structurent leur propos en résumant, dans le titre de chaque entrée, la leçon qu’il faut retenir de telle ou telle œuvre. Un exemple ? « Peter Parker et la tante May nous apprennent : assurez-vous qu’ils sachent que vous les aimez quelle que soit leur identité secrète ». On le voit, Segal et Lupescu évite l’écueil qui aurait consisté à se contenter des thématiques les plus évidentes associées à un personnage. En l’occurrence, Spidey et le fait que « de grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités ».

Le nombre d’entrées et la taille réduite de chacune d’entre elles empêchent ce livre de jouer les « sommes définitives » sur la parentalité à l’ère de la magie technologique. Ce n’est de toute façon pas son but. Il permet néanmoins, de trouver des pistes de réponse à des dizaines de ces microquestions qui émaillent la vie de parent – et d’enfant. Et c’est déjà énorme !

L’extrait : « Dans la série littéraire Harry Potter de J. K. Rowling, le sortilège du Patronus est l’un des sortilèges de défense les plus anciens et les plus avancés. (…) C’est Remus Lupin, l’un des meilleurs amis du père décédé de Harry, qui lui apprend à jeter ce puissant sort. Remus possède évidemment des sentiments paternels à l’égard du fils de son cher ami, et il devient l’un des professeurs préférés de Harry à l’école de magie Poudlard. (…)
Si on pouvait utiliser des sortilèges pour protéger ses enfants, on serait tous admis à Poudlard. Malheureusement, nous sommes des Moldus et nous devons utiliser les outils ordinaires à notre disposition. Lorsque nos enfants sont petits, il est facile de les protéger car ils sont à nos côtés la plupart du temps. Lorsqu’ils grandissent, ils s’éloignent de plus en plus de nous. Pour mieux les protéger, il faut donc leur apprendre ce qui peut être dangereux. Bien sûr, lorsqu’on parle de se protéger, on veut souvent parler de contraception et de prévention des IST. (…)
Le sortilège du Patronus est considéré comme un acte de magie très avancé, que l’on n’apprend d’habitude pas à de jeunes sorciers comme Harry et ses camarades de classe. Mais s’ils n’avaient pas appris ce sortilège, ils n’auraient peut-être pas pu surmonter de nombreux obstacles imprévus. Il n’est pas facile d’admettre que le temps est venu d’aborder le sujet du sexe avec nos enfants, ou d’avoir n’importe quelle autre conversation sur les risques qui les attendent dans leur vie d’adulte. Mais nos enfants rencontreront peut-être de nombreux dangers auxquels ils ne s’attendaient pas, tels des Détraqueurs se nourrissant de la joie de leurs victimes, et si l’on repousse à plus tard ces conversations qui nous mettent mal à l’aise, on risque de laisser nos enfants sans défense au moment où ils en ont le plus besoin. »

Je suis ton père
Écrit par
Stephen H. Segal et Valya Dudycz Lupescu
Édité par
Glénat

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