JOUR 1 : Le journal d’une Berlinale de Jane McClane

JOUR 1 : Le journal d’une Berlinale de Jane McClane

En ce moment Berlinale

Allemagne. Année 2015. Berlin.

Pour la première fois, j’ai rendez-vous avec un des plus grands festivals de cinéma d’Europe, du monde, et ses Ours d’or et d’argent.
Le programme est fait bien avant le départ, la grille de planning des séances optimisée à son maximum, c’est parti pour 4 jours de films. Pour ce qui est du reste : précisons que je ne parle pas un mot d’allemand, que j’ai l’impression que tous les noms de stations sont les mêmes et qu’il va falloir affronter le grand froid et la neige. Mais allons-y gaiement !

JOUR 1 – Bienvenue à Hipstertopia

Le programme de ce vendredi est bien chargé, trois films en projection dans trois salles différentes, il va falloir marcher et presque courir !

Nous nous rendons, mes comparses et moi-même, au Friedrichstadt Palast, la salle de cinéma qui a les sièges les plus durs et inconfortables du monde mais un écran immense. Du coup, j’imagine que la technique du siège en béton armé a été développée pour éviter les endormissements et ronflements de spectateurs, car soulignons-le : Berlin est une ville de fête. Et sorties et projections ne font souvent pas bon ménage.

NOBODY_main2
Le premier film c’est Nadie Quiere La Noche, ou Nobody Wants the Night, ou encore Personne ne veut la nuit, de la réalisatrice espagnole Isabel Coixet en séléction officielle. Co-production Hispano-Franco-Bulgare tournée en anglais (vous suivez ?), son casting réunit la magnifique Juliette Binoche, Gabriel Byrne (Usual Suspect), ainsi que la formidable japonaise, ici Inuit, Rinro Kikuchi (Pacific Rim). Le plot est plutôt simple même s’il donne envie de s’arracher les cheveux : Au début du 20e siècle, Joséphine Peary entreprend de rejoindre son mari, parti pour découvrir le Pôle Nord, aux dépens de tous les dangers qu’on lui annonce. Elle va rencontrer une jeune femme bien différente d’elle et un nouveau « couple » va se former. Autant vous dire que c’est pas forcément une région hyper sympa en hiver et que têtue comme elle est, Joséphine va entrainer plus d’une personne dans son désir fatal.
Un film bien glauque, donc, pour commencer ce festival ! Des actrices formidable au service d’une réalisation parfois maladroite et par instant magnifique, la neige qui n’en finit plus, les étoiles, ce sont de vraies tableaux qui nous sont offerts. Les évolutions des personnages sont réussies et ce film inspiré d’une histoire vrai pourrait fonctionner. Hélas, on ne croit pas une seconde que personne n’ait dit à cette Joséphine d’aller se faire foutre avec ses idées de voyages improbables et hypers dangereux. Le rythme n’aide pas, bref c’est un avis mitigé pour ce premier film.

Heureusement, c’est l’heure de partir à Haus der Kulturen der Welt pour l’ouverture de la sélection parralèle Paper_Planes« Generation » organisée pour les enfants.
Et oui, la Jane MacClane que je suis ADORE les films pour enfants. C’est donc Paper Planes, un film australien de Robert Connolly qui prend la suite.
On assiste à l’expérience de spectateur la plus traumatisante du monde, pas à cause du film non, à cause de sa diffusion. La salle est remplie d’enfants (ça encore, ça passe) mais le film est traduit en direct par une dame allemande qui parle plus fort que les dialogues du film (parce que le doublage n’a pas encore été fait). Heureusement, pour nous sauver de cette expérience schizophrénique, un de mes comparses récupère des casques, la séance est sauvée.
On assiste à l’histoire de Dylan, jeune australien plein d’imagination qui rêve de participer à un concours de confection d’avions en papier (comme son titre l’indique !). C’est un joli film, plein de bons sentiments qui ravira vos enfants et vous rendra nostalgique de Bernard et Bianca au Pays des Kangourous. La réalisation est réussie, le film ne se prend pas au sérieux et il y a énormément de bonnes idées. Petit bémol sur la présence de Sam « Avatar » Worthington, aussi insipide qu’un rouleau de sopalin. Espérons qu’il sera distribué en France, car malgré ses petits airs de téléfilm ponctuel, le film touche en plein coeur les grands enfants que nous sommes et provoque un fort désir de départ en Australie.

L'équipe de 600 Miles SANS Tim Roth

L’équipe de 600 Miles SANS Tim Roth

Berlin c’est un peu une histoire d’ascenseur émotionnel de spectateur, on ne sait jamais de quoi sera fait la prochaine séance. Bon autant vous dire que pour le suivant, c’est le niveau -3 de l’ascenseur. Un point positif cependant, la salle est magnifique et les sièges inclinables, ça va être compliqué de rester éveillée.
Notre troisième film de la journée, 600 Miles (ressenti 600 hours), est mexicain, il met en scène Tim Roth, ce qui provoque chez nous une attente hors du commun (car cet homme est formidable, soulignons-le). Et là c’est le drame. Caricature du film indépendant produit par son acteur principal (qui, apparemment, avait besoin d’une belle bande-démo pour sa carrière) qui ennuie et n’a absolument aucun sens, ni intérêt. Un jeune mexicain, trafiquant d’armes, se retrouve avec un agent de la DEA (ou ATF mais bon c’est du pareil au même) sur les bras et ne sait pas trop quoi en faire. Du coup, il l’emmène dans sa voiture. Voilà. Non, non, rien d’autre, je vous assure. C’est pour l’instant le top 1 de l’ennui de la Berlinale.

Mais je dois déjà vous laisser et courir aux séances de la journée,

Le froid n’a pas encore eu raison de moi.

Les hipsters sont partout dans les rues et les salles de cinéma.

La Berlinale c’est quand même très sympa.

Partager