
Journal de Cannes – DAY 4
Cher Daily Mars,
En cette belle journée ensoleillée, je me suis levée à l’aube pour partir découvrir un nouveau film de la sélection officielle. Mon corps n’ayant pas trop l’habitude d’encaisser 4-5h de sommeil par nuit et mon cerveau ayant du mal à procéder à l’intégration de 3 à 4 films par jour : la bien connue « Madame Fatigue » commence beaucoup trop sérieusement à se faire sentir.
Cette première séance sera donc celle de la lutte, quoi de plus frustrant que de se sentir partir devant un film que l’on aime. Alors on se bat avec ses paupières, avec son subconscient, on trouve des parades (changer de position sur son siège, mâcher du chewing gum, …) et surtout, on résiste. Et puis on finit par s’en féliciter en sortant des salles « putain j’ai pas craqué, je suis trop contente. » Car sur la Croisette, les heures de sommeil sont encore plus rares que les apparitions de Jake Gyllenhall (non je n’ai toujours pas pu le demander en mariage mais je ne perds pas espoir).
La journée a donc commencé avec Youth de Paolo Sorrentino (la critique de Lordofnoyze sera bientôt en ligne). Je me permets de tout de même vous donner mon avis de manière assez succincte : restant dans ses thèmes de prédilection , le réalisateur italien signe ici un film très esthétique, d’une beauté presque parfaite. Le casting est formidable, (un prix d’interprétation à venir pour Michael Caine peut-être ?), mais on regrette son manque de prise de risques. Youth c’est un peu cette superbe nana (ou mec) sur laquelle vous auriez flashé, et où, après quelques minutes de conversation, vous auriez constaté le peu de chose que vous avez en commun. Malgré l’attirance, on a pas grand chose à se raconter quoi.
En sortant, il a fallu commander une perfusion de café pour continuer la journée. D’ailleurs, très franchement, je pense que c’est une invention à tenter sur le terrain cannois pour l’année prochaine en plus des matelas à siestes portatifs.
À 11h, j’étais conviée à un évènement très spécial, le Roll Out Pixar-Disney, présenté par John Lasseter himslef ! Il a pu nous présenter les nombreux prochains projets des deux studios d’animation, l’article résumant la conférence devrait être retranscrit par mes petits soins ce soir ou demain !
Je me suis ensuite dirigée vers le Théâtre Alexandre 3, une des salles faisant partie de « Cannes Cinéphiles » et reprenant des films déjà passés plus tôt dans la semaine. C’était donc au tour de Green Room de Jeremy Saulnier (la critique de John Plissken est là bientôt). Pour vous en dire quelques mots, j’ai trouvé ça vraiment très sympathique, (bien qu’un peu plus classique que son premier long Blue Ruin). L’ambiance bien dark est très efficace et nous immerge dans une espèce de huit-clos slasher angoissant. Avec ce deuxième film, le réalisateur américain confirme sa maîtrise de la mise en scène et du film de genre; et provoque chez nous une réelle attente pour son prochain projet.
Direction la sieste-coma de deux heures, histoire de prendre des forces pour la séance de minuit de Love de Gaspar Noé.
C’est l’heure ! Une ambiance de folie pour cette séance spéciale, la salle est survoltée, une demi heure de retard, le film commence donc à 00h45, c’est parti pour 2h20 de sperme, de sang et de larmes ! (la critique est ici).
Retour à l’appartement à 03h30, le réveil sonne dans 3h pour le film d’Audiard, Dheepan. Les journées n’ont plus de sens, les horaires n’existent plus, Cannes tu auras ma peau sous peu.