Jurassic Blurp (Critique de Jurassic World)

Jurassic Blurp (Critique de Jurassic World)

Note de l'auteur

Jurassic_WorldDieu crée l’homme, l’homme crée Hollywood, Hollywood crée les dinosaures, Hollywood détruit les dinosauresVoilà la première chose qui vient à l’esprit en sortant de la séance de Jurassic World. Y a-t-il quelque chose à sauver dans cette énorme super production tant attendue ? Rien de moins sûr…

Synopsis : L’Indominus Rex, un dinosaure génétiquement modifié, pure création des généticiens du nouveau parc Jurassic World supervisé par Claire Dearing, sème la terreur dans le fameux parc d’attraction. Les espoirs de mettre fin à cette menace reptilienne se portent alors sur le dresseur de raptors Owen Grady et sa cool attitude.

« Ça n’a pas l’air très effrayant » : et là est bien le problème. Difficile de croire à la dangerosité du nouveau dino quand aucun mystère n’est créé autour de lui. Tout est montré, dit, répété, pour être sûr que le spectateur ne rate rien. Adieu la subtilité, bonjour les gros sabots de la mise en scène et bienvenue dans un film où chaque scène semble plus bête que la précédente.

Mais le pire, c’est la trahison : la trahison de la marque, de l’univers. Fan du premier film, nous avions déjà été quelque peu ébranlés par le moyen Monde perdu et le vraiment pas très bon Jurassic Park 3. Pour Jurassic World, c’est au-delà de ça : quand les premières notes de la mélodie de John Williams retentissent à l’arrivée vers Isla Nublar, avec ce gros bateau de croisière dégueulasse remplaçant l’hélicoptère, on sait déjà que le viol cinématographique va avoir lieu. De nombreuses références / hommages (très maladroits) sont faits au premier film, mais chaque clin d’œil ressemble plus à un énorme doigt d’honneur qu’à autre chose.

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« Tout est artificiel à Jurassic World »

 Les personnages eux-mêmes le disent. Là où une authenticité trouvait sa place dans le premier opus, tout n’est que fausseté ici. Personnage, ambiance, effets spéciaux : tout y passe. La CGI clinquante des dinosaures nous fait regretter celle des années 90 bien moins lisse, ainsi que ses animatronics.
Les personnages sont tous plus caricaturaux les uns que les autres. À la limite du sexisme, le film se crashe par son manque de finesse et nous offre un Chris Pratt aventurier gros beauf, lourdingue de la drague (même le personnage d’Owen s’autoqualifie d’Alpha entre deux vannes de cul !), ainsi qu’une très difficilement blairable Bryce Dallas Howard, illustration parfaite de la connasse à talons et au brushing parfait. Chacune des actions de cette dernière exècre et fatigue sans jamais surprendre. Mais où sont donc passés les Ian Malcolm, Alan Grant, Ellie Sattler et leur magnifique caractérisation ?

563568Les enfants, qu’on pouvait qualifier « d’attachiants » dans le premier opus, sont ici de vraies plaies. Ils sont envoyés à Jurassic World par leurs parents en instance de divorce (coucou le copier-coller de scénario) pour rejoindre leur tante Claire. Le petit garçon aime « un peu les dinos » tandis que l’autre n’en a pas grand-chose à faire, plus intéressé par les filles qui l’entourent (bah oui, hein, quand on est ado c’est bien connu, on a que ça en tête !). On observe une tentative de sauvetage scénaristique désespérée : prêter des talents de mécanicien sortis de nulle part au jeune garçon, inutile de vous préciser que ce n’est pas très efficace…

Pour ce qui est des « bad guys », ils sont bien méchants et on le voit dès le début (au cas où on ne l’aurait pas compris ! Parce qu’on est des gros teubés de spectateurs !).

395293Les comédiens sont presque tous mauvais, sauf Chris Pratt et Omar Sy qui sauvent le navire. Bryce Dallas Howard, sous ses multiples couches de fond de teint, n’a vraiment pas le niveau et nous confirme qu’être une fille à papa à Hollywood peut mener loin.

Rajoutons à tous ces points négatifs un scénario bâclé (on ne prend même pas le temps de boucler toutes les intrigues à la fin) et c’est la fête du deus ex machina explosant notre tolérance au ridicule et nous laissant complètement dubitatifs.

« This people, they never learn » 

Ce qui reste le plus inquiétant, c’est le message. Ils ont créé des créatures génétiquement modifiées dangereuses parce que le public se lassait du classique dinosaure et en voulait plus. Tout ça ne semble qu’être une sorte d’excuse déguisée pour les scénaristes pour nous dire : les gars on a fait un film plus impressionnant, plus con, mais bon c’est vous qui le demandez aussi. Parce que c’est bien connu qu’on a les films qu’on mérite, belle mentalité ! Le message aurait pu passer s’il avait été plus clairement et intelligemment utilisé, ce qui est loin d’être le cas ici.

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Unique point positif : le parc et ses attractions qui vendent du rêve. Dans ce cas-là, mieux vaut se balader sur le site Web créé pour l’occasion par la super équipe marketing du film, ce dernier est vraiment très réussi contrairement au film.
On essaiera donc de se raccrocher à ce qu’on peut : quelques bonnes scènes rythmées et divertissantes (qu
i ne cassent pas trois pattes à un brachiosaurus non plus).

Le résultat n’est donc pas du tout à la hauteur de nos espérances. La base était riche, ils l’ont appauvri et ont fait de nous des orphelins.

Pitié, parents, n’emmenez pas vos enfants voir cette daube, achetez leur le DVD de Jurassic Park et vivez en paix.

Jurassic World, Bande-annonce VOST par DailyMars

 

Jurassic World, (02h05), USA, réalisé par Colin Trevorrow, avec Chris Pratt, Bryce Dallas Howard, Vincent D’Onofrio,…

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