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La découverte de la peur, épisode 7 : Simetierre et The Cure, Subway Song

La découverte de la peur, épisode 7 : Simetierre et The Cure, Subway Song

La peur, c’est ce sentiment parfois recherché, parfois pas du tout, qu’on a pu découvrir tout petit devant un Disney (le dragon de La Belle au Bois dormant, la sorcière de Blanche-Neige, madame Mim ou Ursula… Nous savons. Nous ne vous jugeons pas.) ou plus tard avec un bon roman de Stephen King ou en regardant Scream (si, si). À l’occasion d’Halloween, l’équipe du Daily Mars se souvient de ces moments qui les ont fait frissonner, sursauter, traumatiser. Happy Halloween !

Simetierre de Stephen King

Par Guillaume Nicolas

simetierreStephen King est un génie. L’un des plus grands conteurs. Il vous raconte une histoire, capable de vous prendre aux tripes, de vous provoquer quelques frissons, de vous faire peur. Mais malgré cette position inconfortable, nous sommes incapables de refermer le livre. Stephen King, c’est celui qui vous fait lire les mains devant les yeux, en entrouvrant légèrement les doigts pour continuer l’histoire.

Ce tour de force, Simetierre en est le paroxysme. L’auteur est capable de toutes les perversions. Mais avec Simetierre, il réalise son histoire la plus sombre, désespérée, malade. Il y mélange l’amour, la mort, l’espoir, la désolation, l’horreur, le bonheur… un exercice sadique où la peur naît de reliques d’une allégresse passée. Un chat, animal de compagnie, un enfant.

L’horreur domestique, l’horreur familiale. Faire de l’ordinaire, de l’inoffensif, l’instrument de toutes les peurs. Bien sûr, au départ, il y a l’acte immoral. Celui que l’on sait mal mais l’amour nous faire perdre la raison. La force du récit tient dans son universalité. La force du récit tient dans ce choix que l’on serait tous apte à réaliser. La force du récit, c’est de faire de nous les acteurs d’une histoire qui s’enfonce dans l’horreur, jouant sur des peurs élémentaires. Avec Simetierre, Stephen King touche à quelque chose de si puissant dans la terreur qu’il hésite depuis à tutoyer une peur, peut-être un peu trop dangereuse…

Subway Song de The Cure

Par Douglas MacDouglas

Boys_Don't_CryRemise en contexte. Le jeune Douglas doit avoir dans les 16 ans, les cheveux longs, le baggy qui descend jusqu’à la raie du cul et a commencé à développer un goût certain pour la chose musicale. Passés ses premiers amours tout droit sortis de Rock Mag et Rock Sound (les vrais savent) et désormais lecteur de Rock’n Folk, il décide de s’attaquer aux classiques et remonte consciencieusement l’arbre généalogique du rock’n roll. Après avoir dépoussiéré les vinyles de Maman et Papa, des Beatles aux Stones en passant par Led Zeppelin et les Clash, il accède finalement aux années 80. La décennie des claviers, des costumes à épaulettes, celle de Wham et de Joy Division. Se souvenant d’une vieille pub pour un best-of sorti quelques années auparavant, le jeune et fringant Douglas décide alors de s’attaquer aux Cure, le groupe de Robert Smith, ce grand type bizarre tout blanc qui se peigne le matin avec une fourchette.

Alors qu’il zone sur Internet un soir au lieu de bosser son Bac français il décide entre deux conversations MSN d’écouter un des grands classiques du groupe : l’album Boys Don’t Cry. Tout commence bien avec Jumping Someone Else’s Train, ses guitares pleines de trémolo et la voix bien émo de Smith. La chanson Boys Don’t Cry fait ensuite son effet sur le jeune Douglas grâce à sa mélodie imparable et ses textes qui sentent bon le teen spirit de l’adolescence torturée. Il l’écoute deux fois. 10 : 50 Saturday Night, Accuracy et Object se succèdent les unes après les autres, quand soudain au beau milieu de l’album, vient la sournoise Subway Song… Une basse, un charley, un harmonica, une guitare étouffée un unique couplet.

Midnight in the subway / She’s on her way home / She tries hard not to run / But she feels she’s not alone / Echoes of footsteps /Follow close behind / But she dare not turn around / Turn around

Le jeune Douglas baisse sa garde, distrait par la basse qui disparaît lentement. Alors que le silence se fait progressivement un cri déchirant explose alors dans la nuit et dans les enceintes de l’adolescent. Un jumpscare auditif bien sournois qui le fait tomber de sa chaise et lui fait palpiter le palpitant. Il n’a rien compris à ce qu’il vient d’entendre et se demande d’où venait cet affreux hurlement. Alors que les premières notes de guitare de Killing an Arab commencent, Douglas reprend ses esprits, éponge sa sueur et rallume la lumière de sa chambre. Pétrifié de terreur, l’adolescent à poil long décide alors de se tourner vers une valeur refuge. Il écoute un bon vieux Blink 182. Car oui, pour la première fois de sa vie, Douglas vient de découvrir la peur sur Mp3.

Note de l’auteur: « Oui, je sais, l’ordre des chansons n’est pas le bon. Plaignez vous au type qui avait rippé l’album en 2004. »

 

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