La Japan Expo 2016 vue par… Mathieu Poitier

La Japan Expo 2016 vue par… Mathieu Poitier

IMG_6003 Et de quatre ! Quatrième couverture de la Japan Expo de la part de votre humble serviteur pour notre belle planète Mars. Cette année, une collègue martienne, la grande Déborah Gay m’a prêté main-forte et vous pouvez d’ailleurs retrouver son compte-rendu par ici. L’événement incontournable pour tous les fans de mangas, japanimation, jeux vidéo et tout ce que l’archipel nippon a à offrir a donc eu lieu du 7 au 10 juillet et une fois encore, tout le monde était au rendez-vous. 250 000 visiteurs attendus sur 125 000 mètres carrés hébergeant quelque 700 exposants et pas moins de 12 scènes. Bref, vous voyez le tableau.

 

Cette immersion totale en terre otaku et geek est l’occasion pour beaucoup d’entre eux de se laisser aller à leur passion en parfaite liberté. Jeunes, vieux, blancs, noirs, jaunes, rouges, bleus, grands, petits, seuls, en famille, autant d’aspects qui s’effacent derrière les cosplays plus ou moins réussis. Ce melting-pot de pop culture haut en couleur et pas toujours de bon goût permet cependant de nous offrir de savoureuses scènes dans lesquelles cohabitent dans la plus grande joie, zombies, super-héros et Pokémon. Pour un profane, la Japan Expo pourrait ressembler à un étrange trip sous acide, une stimulation sonore et visuelle complètement hystérique dans un esprit incroyablement bon enfant. Chaque année, on entend ici et là quelques mauvais sons de cloches, trouvant que la J.E. n’est plus ce qu’elle était, arguant que la convention est devenue un gigantesque marché de la culture japonaise. Bien qu’indéniable, cet argument paraît carrément réducteur pour un salon qui offre un choix colossal d’options. Baseball, aïkido, kendo, ninjutsu chanbara, origami, cérémonie du thé, ikebana, J-pop, calligraphie, broderie, travail du cuir, atelier de saké… Dois-je vraiment continuer ? Voilà, autant d’activités auxquelles les visiteurs peuvent s’initier et bien plus encore.

 

IMG_6013Mais, il faut l’avouer, la Japan Expo c’est avant tout la grand-messe du manga, de la japanimation et du jeu vidéo. Au fil des années, la convention est parvenue à se forger une solide réputation en invitant de prestigieux invités. En vrac, Junko Mizuno, Gô Nagai, Hideo Kojima, Takeshi Obata, Yoshiyuki Sadamoto, Shigeru Miyamoto, CLAMP, Shinichiro Watanabe ou encore Tsukasa Hôjô. Les organisateurs nous balancent chaque année une programmation hétéroclite et de grande qualité, permettant au public de rencontrer des artistes qu’il aurait du mal à approcher autrement. Cette année 2016 n’était évidemment pas en reste avec des invités de renom. Entre Hiro Mashima, auteur du best-seller Fairy Tail, Shiori Teshirogi, la mangaka de Saint Seiya The Lost Canvas, ou aussi Kôta Hirano, venu présenter l’anime Drifters en avant-première, les fans avaient, une fois encore, l’embarras du choix. Mais ce qui a particulièrement marqué ce 17e impact, ce sont les nombreux anniversaires qu’il a permis de fêter. Dix ans pour l’éditeur Doki-Doki, pour le shônen de Mashima, pour le manga de l’auteur français Reno Lemaire, Dreamland ainsi que pour le studio d’animation japonais Khara (Evangelion 3.33). Quoi de mieux que de pouvoir partager les festivités avec les fans venus en masse ? Autre gros temps fort de cette édition 2016, la mise à l’honneur du manga « made in France », que certains appellent Global Manga. De nombreux auteurs sont venus porter haut et fier les couleurs du pays et établir un pont artistique entre deux pays qui n’en finissent plus de s’aimer.

 

IMG_6029Parmi les grands moments de cette Japan Expo, je retiendrai l’amicale « drawing battle » opposant Reno Lemaire et Hiro Mashima. La complicité contagieuse entre les deux dessinateurs a injecté une dose de bonne humeur et de décontraction à l’événement. Dans un style beaucoup plus intimiste, la longue conférence de Chimaki Kuori, auteure de Saintia Shô a été l’occasion pour le public de balancer absolument toutes les questions qu’il se posait, tout en admirant la finesse et la qualité de son trait lors d’une séance de « live drawing ». Je le disais plus haut, le jeune studio Khara en a profité pour souffler ses dix bougies en faisant venir Mahiro Maeda et Shirô Sagisu, le réalisateur et le compositeur du film Evangelion 3.33. Les deux hommes nous ont confié quelques anecdotes relatives à la création de ce dernier, ainsi qu’au big boss du studio, l’immense Hideaki Anno. Enfin, le Tomodachi Creators Tokyo Fashion Show nous en a balancé plein les yeux avec un défilé haut en couleur sur une reprise de Nine Inch Nails, what else? Comme chaque année, il y en avait absolument pour tous les goûts et pour toutes les tendances. La Japan Expo est définitivement implantée en France et s’impose aujourd’hui comme un événement majeur à l’ampleur considérable, une tradition qui se développe un peu plus à chaque édition. Celle-ci a battu son plein. Bye-bye Japan Expo, see you next year!

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