La mixtape : CSI, CSI Miami et CSI NY

La mixtape : CSI, CSI Miami et CSI NY

CSI
© CBS Paramount Network Television

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Gil Grissom

S’il est apparu un peu espiègle au début, légèrement insolent face à l’autorité, la politique, il est rapidement devenu évident que Gil Grissom était misanthrope. Peut-être même préfère t-il la compagnie des insectes qu’il étudie et dont il est devenu l’expert. Grissom est un être complexe où le rejet de l’être humain dans ce qu’il a de plus vil ne le ferme pas complètement aux relations. Il trouvera chez Sarah une âme à sauver et quelqu’un capable de lui rendre sa complexité parfois paradoxal. Pour l’illustrer la tendresse de Nick Cave, grand romantique mais également grand fossoyeur. People Ain’t No Good semble tout désigné.

Catherine Willow

Le mauvais goût nous pousserait, pour illustrer la dame, de fredonner la bande originale de 9 semaines et demie pour son passé de strip-teaseuse. Mais ce serait réduire la scientifique dans une posture bien sexiste. Et pour nous excuser de ces pensées malades, de choisir, pour illustrer la dame, Just Because I’m a Woman de Dolly Parton.

Greg Sanders

Il y a deux époques pour CSI Sanders. La première, en tant que spécialiste des analyses ADN. Jeune, fou, il affiche un penchant pour le métal industriel. C’est le grain de sable dans une machinerie très propre sur elle. Le laboratoire immaculé, l’univers poli du LVPD et l’élément perturbateur, voyant, bruyant. Alors on penche naturellement vers les cadors du genre, de Marilyn Manson (période Antichrist Superstar) à Ministry en passant par KMFDM ou encore Rob Zombie. Ce dernier incarnant bien une certaine idée de l’Amérique déviante, on optera pour Dead Girl Superstar.
La seconde époque, plus sage comme rentré dans le rang arrive quand Greg passe d’analyste à agent de terrain. Il gagne une rigueur nouvelle et le spectateur voit apparaître un penchant pour l’histoire mafieuse de Las Vegas. Vestige d’un temps passé, pourquoi ne pas passer The Thrill is Gone de B.B. King, façon de rappeler le Casino de Martin Scorsese, la fresque mafieuse made in Las Vegas.

Nick Stokes

Le boyscout américain par excellence. Musculature mise en évidence, mâchoire carrée, Nick est l’incarnation d’un modèle américain. Pourtant, le personnage est bien moins stéréotypé quand il est mis face à sa propre mortalité. Une très belle évolution, trop brève malheureusement mais que l’on a envie de souligner. Issu d’une peur, d’un mal qui le ronge, celui qui a failli perdre la vie, voit dans ses démons une façon de redevenir plus fort et prendra, le temps d’un épisode, la position de leader. Peut-être pas la plus grande illustration du personnage, mais pendant un instant, cet homme fragilisé deviendra touchant : Metallica – Until it Sleeps.

CSI MIAMI
© CBS Paramount Network Television

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Horatio Caine

ll y a comme une évidence, pour illustre l’astre solaire Horatio, dans le choix de la musique. Une seule. L’unique. Ainsi Parlait Zarathoustra de Richard Strauss. Parce qu’il s’inspire du texte de Nietzsche sur sa conception du surhomme. Et comme Horatio est la meilleure incarnation des idées du philosophe, l’addition est évidente. On se souvient du morceau dans le film de Kubrick, 2001 l’odyssée de l’espace. Il y a cette même sensation de grandeur, d’un envahissement d’une force qui nous dépasse. Horatio Caine possède la puissance des grands qui force l’admiration et la démesure.

Dr Alexx Woods

Celle qui parlait aux morts. Alexx possède une empathie exceptionnelle, capable d’exprimer de sincères remords devant une vie abrégée. Ses autopsies relèvent de l’absolution. Un traitement mystique, ésotérique mais sans le poids de la religion. Libre, quasi païen par sa magie, il fallait une musique capable d’exprimer à la fois des émotions à fleur de peau et une force extatique. Ce que l’on peut trouver dans la voix de Lisa Gerrard, chez Dead Can Dance et leur chanson Sanvean.

Calleigh Duquesne

Si la scientifique était un genre de film, elle serait un Girls with Guns. Heureux hasard, c’est également le titre de la chanson de Tommy Shaw choisie pour l’illustrer. Il faut dire que la dame s’est faite experte en balistique. Les armes n’ont plus aucun secret pour elle. Qui a dit qu’un pistolet était réservé aux hommes ? Le titre de monsieur Shaw, rock fm calé pour les ondes, rappellera par ses claviers pour le moins… atypique, la dichotomie à l’oeuvre chez la femme, main de fer et voix quasi enfantine.

Ryan Wolf

Ryan… Celui que l’on a amené pour apporter un peu de fraîcheur et qui n’a cessé, depuis, de faire la boule de flipper, jouet entre les mains de scénaristes qui ne savaient pas très bien quoi faire de ce personnage. Un coup gentil, un coup méchant, un coup taupe, un coup salaud, un coup victime, Ryan possède autant de peaux qu’un oignon pour un résultat qui hésite entre schizophrénie et je m’en foutisme. Dans la bouche de l’intéressé, cela pourrait donner : I just don’t know what to do with myself des White Stripes.

CSI NY
mixtape-csinyMack “Mac” Taylor

Mac incarne la droiture, la rigueur, l’honneur. Il porte, fier, les couleurs de son pays… reste de son passé dans l’armée dont il conserve les codes et l’implacable sens de l’autorité. Mac est juste, parfois exigeant et stéréotypé par sa façon d’incarner les valeurs d’une Amérique que l’on soupçonne d’être un peu réactionnaire sur les bords. Mac et CSI NY est la franchise la plus patriotique, jusqu’à une démesure écoeurante quand il s’agit de célébrer le dixième anniversaire des attentats du World Trade Center. Si Mac habitait un pavillon en banlieue, on pourrait certainement voir un drapeau planter dans son jardin. Et c’est fier qu’il se tiendrait sous les couleurs rouge, blanche et bleue. Comme le titre de Lynyrd Skynyrd, Red, White & Blue.

Danny Messer

Enfant, on jouait aux cowboys et aux indiens ou aux gendarmes et aux voleurs. Danny a poussé l’exercice un peu plus, lui qui a bien failli tâter l’autre côté des barreaux. Avec son frère, il fut à deux doigts de s’enrôler dans un gang. Il sera finalement policier. De ce trouble passé, il a gardé un rapport conflictuel avec l’autorité, une attitude un peu tête brûlé où l’inspiration semble davantage guider ses pas que la logique. Un autre paradoxe de notre scientifique italo-américain. Il fallait donc chercher une chanson punk pour accompagner Danny, mais une chanson capable de jouer cette fameuse antinomie caractéristique. Quoi de mieux que Police & Thieves des Clash ? Tout est dans le titre, tout est dans la chanson.

Lindsey “Montana” Monroe

Les apparences peuvent être trompeuses. Celle que l’on pourrait prendre pour la sympathique et naïve fille de la campagne (son surnom) cache des cicatrices bien douloureuses et profondes qui ont légèrement assombri son regard. Oui, la jeune femme démontre comme une innocence. Celle qui embellit et qui ne se met jamais contre ses compétences. Il faudra attendre la résolution de son trauma infantile pour clore ce chapitre et la voir enfin s’épanouir. Auprès de Danny. Puis de leur enfant. C’est cette lumière qui l’a toujours accompagnée que l’on souhaite mettre en avant, une sérénité qu’elle ne doit qu’à sa force de caractère. Une lumière que les anglais de Anathema mettent en musique de la plus belle des façons sur Dreaming Light.

 

 

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