La Proie : traquez ce film le 13 avril

La Proie : traquez ce film le 13 avril

Eric Valette, réalisateur de La Proie.

Aujourd’hui a eu lieu la première projection de presse de La Proie, de Eric Valette. C’est une petite bombe. Avant-critique.

Les Enfants, (cc @Boucot 🙂 ), l’heure est à la félicité : La Proie, d’Eric Valette, dont une première projection de presse parisienne a eu lieu cet après midi, est un putain de film. Je précise : ceci n’est pas une critique (c’est un peu tôt), juste un mini-post sans spoil pour modestement attirer votre attention sur l’exploit du réalisateur. Lequel s’est déplacé en personne tout à l’heure pour, avant que les lumières ne s’éteignent, nous prévenir qu’il s’agissait là d’une copie de travail avec un mixage inachevé. Je ne l’avais jamais vu en vrai, Eric Valette et je ne le voyais pas du tout comme ça, dites donc ! Un petit gars jovial, crâne ras, tout sourire et genre « bon pote », alors que je m’en faisais bizarrement l’idée d’un mec plutôt cérébral. Mais passons. La Proie raconte donc comment le braqueur Franck Adrien (Dupontel) s’évade de prison pour tenter désespérément de retrouver un serial killer qui s’en est pris à sa famille et court toujours dans la nature, mettant ses propres crimes sur le compte de Franck.

Après Maléfique et Une affaire d’Etat, le franc-tireur Valette vient de signer un nouvel exploit, donc, et La Proie renoue avec l’esprit des meilleures séries B d’action menées à fond de caisse, violentes et sans fioriture comme même les Américains ne sont plus fichus de nous offrir. Une course poursuite sidérante d’efficacité, lancée à la vitesse d’un TGV en pleine bourre, avec ses quelques maladresses certes mais qui ne déraille jamais et vous balance en pleine tronche une succession de scènes de cavales et gunfights dantesques, cadrés et montés comme dans un McTiernan de la grande époque. Je m’emballe un peu, mais l’enthousiasme est à la mesure du panard pris lors de la projection. Avec La Proie, Eric Valette rend enfin sa dignité au thriller d’action français trop longtemps souillé par les terribles purges d’Europa (Banlieue 13 and co, vous voyez le topo…). Un film qui prend totalement au sérieux la notion de plaisir du spectateur (sans la confondre avec « putasserie ») et crible son trépidant récit d’une rafale de personnages sobrement écrits (encore une fois, on est dans de la série B, pas chez Téchiné) et tous impeccablement interprétés. Tous !

La critique plus en détail ce sera pour plus tard, donc, mais un dernier message : si vous voulez que le cinéma de genre français ait un avenir et confirme la tendance amorcée récemment par le A bout portant de Cavayé, inscrivez la date du 13 avril sur vos calepins et ALLEZ VOIR CE FILM. On va me taxer de grandiloquent mais tant pis : si La Proie cartonne en salles, les moutons de Panurge du système de production tricolore (qui fonctionne avec exactement les mêmes réflexes que les ricains : on photocopie ce qui a marché) se pencheront alors (peut-être) un peu plus sur de vrais projets à la fois « in your face » et aboutis comme celui-là. Si au contraire La Proie se plante, nous aurons perdu une occasion en or d’inciter notre industrie à suivre l’exemple de Eric Valette et s’aventurer régulièrement sur le terrain du film d’action avec un cerveau. A tous les cinéphiles qui n’osaient plus espérer une relève crédible à l’action made in France, presque 10 ans après Nid de guêpes, je crie : soutenez Eric Valette ! Ce mec est notre Chevalier blanc, notre Kyle Reese, notre sauveur : avec La Proie, il vient de livrer un possible avenir au cinéma de genre français, une petite bombe totalement exportable, crédible dans chacun de ses rouages et qui ne demande qu’à faire « Boum ». Un chef-d’oeuvre, peut-être pas, mais un film déterminant, sans temps mort et qui parvient même à verser une larme d’humanité dans son bruit et sa fureur ambiants. On s’en recause !

La Proie, de Eric Valette. Scénario : Luc Bossi et Laurent Turner. Avec : Albert Dupontel, Alice Taglioni, Stéphane Debac, Natacha Régnier, Sergi Lopez, Serge Hazanavicius, Zinedine Soualem, Caterina Murino. 1h40. Sortie le 13 avril.

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