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La Réunion des Sériephiles Anonymes, Sommes-Nous Vraiment Addicts ? (Séries Mania)

La Réunion des Sériephiles Anonymes, Sommes-Nous Vraiment Addicts ? (Séries Mania)

Du 15 au 24 avril se déroule la septième saison de Séries Mania à Paris, et comme chaque année, le Daily Mars vous offre une couverture du festival. Au programme, critiques, bilans de conférences et autres surprises…

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Samedi après-midi, à l’heure du goûter, le docteur Thomas Destouches (également journaliste, responsable éditorial pour Allociné) nous conviait à une séance spéciale ayant pour sujet notre addiction aux séries. Une façon de questionner notre rapport aux séries… dans la bonne humeur.

Il ne faudrait pas chercher dans un titre un peu grave une façon de dresser un constat alarmant sur notre consommation de séries dans un festival dédié aux séries. Il est surtout question de s’amuser autour de notre sériephilie. Et à cet exercice, Thomas Destouches s’avère particulièrement efficace. C’est un véritable Destouches Show auquel nous assistons, ponctué par les interventions de Renan Cros, un duo efficace, complémentaire et particulièrement attachant dans leurs petites sorties de route.

Il n’est jamais question de se moquer. Ou alors seulement par le prisme du second degré. Une volonté de Thomas Destouches pour désamorcer un sujet que l’on nous vend, trop souvent, de façon grave. Et à ce titre, la blague aussi réussie soit-elle, s’efface derrière une réflexion pertinente : on peut faire dire tout et n’importe quoi aux études sans contexte. La dérision démonte, de façon extrêmement ludique et participative, l’idée reçue que la consommation de séries nous pousse dans une dépendance pathologique. Et Renan Cros, d’ajouter que la sériephilie, c’est la passion des histoires qui ne s’arrêtent jamais.

Ce samedi après-midi, c’est un peu la séance dont vous êtes le héros. Une poignée d’élus (dont François Descraques, créateur du Visiteur du Futur) prendront place sur le canapé, pour des sessions éclaires où seront énumérées, avec beaucoup de tendresse taquine, quelques unes de nos petites excentricités. Ce rapport intime que l’on peut entretenir avec une série ou ses personnages, jusqu’à penser une sorte de collocation imaginaire ; jusqu’à personnifier la série comme un proche. Cette intimité est importante pour comprendre, entre autre, l’art sériel. Si Martin Winckler a appelé l’un de ses premiers ouvrages sur le sujet : Les Miroirs de la vie, ce n’est pas innocent. La série peut devenir un véritable reflet de nos existences. Un rapport quasi exclusif que l’on ne retrouvera pas dans d’autres arts et qui est trop souvent méprisé. Renan Cros reviendra de façon pertinente sur cette différence d’échelle où l’on regarde des films pour gonfler sa culture et où l’on consommerait des séries comme un produit.

Quand vient l’heure de la conclusion, le docteur Thomas Destouches enlève son masque pour redevenir, Thomas Destouches, journaliste. Il évacue toute ironie, second degré ou dérision pour nous rappeler que le remède au mal se trouve dans le mal lui-même. Un joli twist plein de malice comme une formidable déclaration d’amour à un art que l’on est tous venus célébrer.

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