
La troisième génération de consoles (par le père Mickybad)
Père Mickybad ! Raconte-moi une histoire !!!!
Bonjour les enfants, alors on est prêts pour la suite de nos aventures ? Cette fois-ci, nous ne parlerons que de la troisième génération, car à partir de là, il y a beaucoup de choses à dire sur chaque génération de consoles. Lors de notre dernière rencontre nous nous étions arrêtés à la chute de la suprématie Atari et au krach du jeu vidéo en 1983. Cet événement majeur prend fin en 1985 avec l’arrivée de la console qui changera à jamais le visage du divertissement vidéoludique et créera une nouvelle façon de faire des jeux tant dans la technique que dans le game design.
Troisième génération (1983-1993)
Atari, malgré sa division, demeure toujours leader dans le milieu. Mais l’entreprise est affaiblie par ses derniers échecs et une politique ayant fait fuir de nombreux développeurs vers les studios indépendants. C’est dans ce paysage morose qu’arrive sur le marché, la Nintendo Entertainment System, plus connu sous l’acronyme NES ou plus communément à l’époque la Nintendo.
Pour la petite histoire (yeah !!!! une histoire !), en 1983 la firme japonaise est une entreprise très connue au Japon. Fondée en 1889 par M. Fusajiro Yamauchi, près de Kyoto au Japon, elle produit au départ des jeux de cartes typiques appelés Hanafuda (jeu des fleurs). En 1970, la société se diversifie pour créer des jouets et des bornes d’arcades avec lesquelles elle remporte un beau succès (notamment grâce à Donkey Kong). Je ne m’étalerai pas plus l’histoire de la firme, et je vous raconterai peut-être plus tard leurs merveilleuses aventures.
En 1983 arrive sur le marché japonais la Famicom, suivie en 1985 par les USA et 1986 pour l’Europe et le Canada sous le nom de Nintendo Entertainment System (NES).
À cette époque, le PC s’est beaucoup démocratisé dans les foyers, coûtant pratiquement le même prix qu’une console avec plus de possibilités. Conséquence, beaucoup de sociétés s’effondrent (Coleco), tandis que d’autres s’écartent du marché (Mattel et MB) ou change de direction pour se lancer dans l’informatique (Philips et Atari).
La Famicom ne survit que grâce à son prix attractif, laissant ainsi Nintendo sans concurrence.
Pour la petite histoire (ouiii !!! une autre histoire !), le dirigeant de l’époque Hiroshi Yamauchi (dit rapidement, ce nom est super drôle) demande à ses employés de fabriquer une console dont le prix de vente doit être inférieur à 10 000 yens (70,15 €). Après deux ans de développement, la Famicom sort au Japon au prix de 14 800 yens (100 €). Elle est en plastique rouge (plastique le moins cher à l’époque), avec les manettes raccordées sur la console lancée avec 3 jeux, portages d’arcades à succès de Nintendo : Donkey Kong, Popeye et Donkey Kong Jr. Elle possède également un micro sur la deuxième manette afin de créer une interactivité avec certains jeux (comme The Legend of Zelda où il fallait crier pour éliminer certains ennemis).
Nintendo, ne désirant pas faire de plus-value sur leur console, la vend à prix coûtant, préférant faire du bénéfice sur les jeux.
Puis vers 1985, voulant exporter leur console vers l’étranger et ne se sentant pas de taille à concurrencer Atari, Nintendo tente une négociation pour une distribution aux USA, mais cette dernière refuse, préférant se consacrer au développement de l’Atari 7800, successeur de la 2600 (la 5600 étant sortie en 1982, mais ayant subi un énorme bide malgré ses bonnes innovations, en même temps que la Colecovision de Coleco qui ne survivra pas à cette échec). En 1985, la NES est présentée aux États-Unis, sous la forme que nous lui connaissons aujourd’hui, accompagnée de 18 titres de lancement tels que Kung-Fu, Super Mario Bros ou Excitebike.
En 1986 arrive un petit nouveau, la Master System de Sega, avec son jeu incorporé dans la console : Alex Kid, alors mascotte de la firme, qui se lançait si aucun jeu n’était inséré. Plus puissante que sa concurrente, son succès n’est pas aussi important que celui de la NES. En cause, l’année de retard qui sépare les deux produits et une bibliothèque beaucoup moins fournie. Qui plus est, Nintendo avait signé avec la plupart des éditeurs de jeu un contrat d’exclusivité. Cependant, la console se vendra plutôt bien mais surtout en Europe (profitant des failles de distribution de la NES sur le vieux continent) et au Brésil (allez savoir pourquoi). À cette époque, Atari lance également son Atari 7800, qui rencontre un succès plutôt mitigé.
En 1987, se lance au Japon la Pc-Engine, créé par NEC et Hudson-soft, plus connu sous le nom de Turbo-grafx, mais sa distribution restera plutôt cantonné au Japon.
Pour la petite histoire (oui !!!! merci père Mickybad !), il y eu tout de même un fort engouement dans les boutiques d’import et la presse spécialisée pour cette console en France.
Mais NEC, par manque de moyens et surtout d’intérêt, n’exporte pas le produit. Cependant, la société Sodipeng, intéressée, arrive à convaincre la firme de distribuer la console dans l’Hexagone. Autorisé, donc, mais sans aucune aide de NEC pour la distribution, si ce n’est l’acheminement des consoles au format japonais dans le pays, Sodipeng doit les modifier elle-même pour les adapter au marché français. Vendue en 1989, sans jeu, au prix de 1 790 FF (environ 390 €), et seulement 5 jeux de lancement, la console ne se vend pas extrêmement bien, et les ventes s’arrêtent en 1993, avec la faillite de Sodipeng.
En 1990, Amstrad se lance également sur le marché avec sa Gx-4000, mais se sera un échec cuisant. C’est pendant cette période que divers concepts sont créés qui perdurent aujourd’hui.
Poussé par les capacités graphiques des nouvelles consoles, le métier de game designer apparait, le visuel étant maintenant tout aussi important que le contenu.
C’est aussi à cette époque qu’apparait le concept de « killer game » qui désigne un jeu fait pour vendre des consoles, comme Mario Bros, Legend of Zelda ou Metroid.
Enfin, le succès de Nintendo est dû en très grande partie à Shigeru Miyamoto, directeur artistique et aujourd’hui véritable icône. À l’époque, en plus d’avoir à son actif des créations tels que Mario ou Zelda, il est également le papa de la création de la sauvegarde sur cartouche et du scrolling vertical (vue de dessus). C’est pendant ces années que de nouveaux types de jeux apparaissent, tels que le RPG, ainsi que les premiers jeux à scrolling (vertical ou horizontal).
Et enfin des sociétés telles que Squaresoft (actuel Square Enix) avec les premiers Final Fantasy (appelés ainsi car c’était le jeu de la dernière chance avant la faillite pour Square) arrivent sur le marché. Pendant cette décennie, la censure commence à pointer son petit bout de nez lors des adaptations japonaises pour le marché occidental, et le marché de l’import fait ses premiers pas, certains jeux ne sortant pas en Occident. En cause, le coût d’adaptation élevé. Après son lancement dans le monde (un peu chaotique en Europe), Nintendo domine le marché, et la NES deviendra la console la plus vendue de l’époque avec 62 millions de consoles vendue ans le monde (sauf en Union soviétique où la console n’est pas distribuée). La fin de sa production date de 2003, ce qui en fait la console à la production la plus longue. Elle marque aussi la fin de la crise de 1983 et un virage dans l’univers vidéoludique, créant ainsi l’image du jeu vidéo actuel.
Cependant, avec l’arrivée sur le marché de Sega, la génération suivante verra se jouer une guerre sans précédent (je ne suis pas sûr que les plus jeunes puissent lire le prochain article). Et voilà que s’achève notre petite histoire sur la troisième génération qui marque l’avènement de Nintendo dans le paysage vidéoludique.
Si vous voulez voir à quoi ressemble la Famicom, le joueur du grenier y consacre deux vidéos sur le jeu Takeshi’s Challenge (tant de souffrance).
Sur ce je vous dis à bientôt les petits enfants pour une nouvelle histoire du Père Mickybad et jouez bien !!
Père Mickybad.
Sources : toujours ma tête et Wikipedia pour certains détails.
P.S. : il est difficile d’être précis dans les dates de distribution car les consoles sont sorties à différentes dates pour les différents pays distribués, avec même des designs différents.
P.S.2 (pas la console) : sachez qu’au lancement de la NES, la consoles et les jeux étaient distribués par une société tiers du nom de ASD jusqu’en 1987, où Bandaï a repris le contrat (suite aux problèmes de distribution). Si vous avez des jeux ou une console avec une estampille de distribution ASD, sachez que c’est très bien coté à la revente.
Encore encore ….