L’au-delà , le bon, enfin presque (The Good Place / NBC)

L’au-delà , le bon, enfin presque (The Good Place / NBC)

Note de l'auteur

Qu’y a-t-il après la mort ? C’est la question à laquelle tente de répondre The Good Place. Une comédie parfaite en apparence, mais tout comme le paradis dont il est question ici, ce n’est pas aussi simple.

Eleanor Shellstrop est morte. Néanmoins, qu’elle ne s’inquiète pas, tout va bien. C’est, en substance, ce que lui annonce un message sur le mur qui lui fait face dès qu’elle ouvre les yeux. Et puis le très affable Michael l’accueille pour répondre à toutes les questions qui brûlent ses lèvres. Il se trouve qu’elle a été sélectionnée en compagnie de « bonnes » personnes pour peupler ce coin de paradis. Eleanor est ravie, d’autant plus qu’elle n’a rien fait, lors de son existence terrestre, pour mériter tout cela…

The Good Place est une idée de Mike Schur. Celui qui a créé Parks and Recreation (avec Greg Daniels) et Brooklyn Nine-Nine (avec Daniel J. Goor) – sans parler de son travail pour The Office – trouve enfin le moyen de sortir du genre de la comédie sur lieu de travail. Il s’empare ici de thèmes plus périlleux (la mort, les valeurs) tous juste camouflés sous le vernis et les peintures pastel d’un décor idyllique saupoudré de touches excentriques (l’omniprésence du yaourt glacé).

Cela en fait un très bon point de départ pour la série. Si l’environnement que l’on découvre en même temps qu’Eleanor ne galvaude pas le sens de l’adjectif paradisiaque, il est tout de même modelé selon les préférences et aspirations hétéroclites de ses occupants, lesquelles ne sont pas égalitaires (notamment en ce qui concerne la taille des maisons). La preuve en est, seule une personne sur terre avait pu prédire à quoi ressemblait cet au-delà… un soir où il était chargé aux champignons hallucinogènes.

À partir de là, le doute s’installe. Il devient clair que l’enjeu principal qui traverse The Good Place est d’ordre moral. Dans ce domaine, le contraste entre les deux personnages centraux (Eleanor et son « âme sœur ») génère effectivement l’humour que l’on était en droit d’attendre. Mais cette opposition entre altruisme et individualisme tourne court et ne laisse sûrement pas entrevoir un réservoir suffisant de narration future.

Pourtant, la distribution – appuyée autour d’un beau duo – est intéressante. Dans le rôle principal, Kristen Bell (Eleanor) est convaincante sans avoir besoin de forcer son jeu. Elle est accompagnée par un Ted Danson (Michael) toujours parfait, quel que soit le costume qu’il endosse.

Après deux épisodes enchaînés, The Good Place laisse finalement le téléspectateur avec une forme d’amertume. D’abord séduit par cet au-delà dénaturé, il aura du mal à revenir vers ce qui s’annonce comme un prêche un brin moralisateur.

THE GOOD PLACE (NBC) Saison 1 avec 13 épisodes prévus.
“Pilot” suivi de “Flying”.
Diffusion le jeudi soir dès la semaine prochaine.
Série créée par : Michael Schur.
Épisodes réalisés par : Drew Goddard et Michael McDonald.
Avec : Kristen Bell, Ted Danson, Jameela Jamil, William Jackson, Manny Jacinto, D’Arcy Carden.
Musique originale de : David Schwartz.

Visuels : The Good Place © Fremulon, 3 Arts Ent. & Universal TV.

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