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Le Bal des Remakes (Episode 8/15) : Le Talentueux Mr. Ripley, Rollerball, Les Oiseaux

Le Bal des Remakes (Episode 8/15) : Le Talentueux Mr. Ripley, Rollerball, Les Oiseaux

Chaque jour, du 28 août au 18 septembre (sauf les week-ends), un rédacteur du Daily Mars revient rapido sur un remake qu’il a particulièrement apprécié et un autre remake de sinistre mémoire. En bonus : le remake qu’on aimerait voir produit, parce que l’original était fort sympathique mais pas forcément irréprochable. Précision : en gros escrocs que nous sommes, nous avons toléré une petite dose de flou artistique par rapport à la notion même de remake, tout en tâchant de garder une cohérence générale.

LE REMAKE DU BIEN: Le Talentueux Mr Ripley de Anthony Minghella (The Talented M. Ripley)

N’ayons pas peur des mots, il faut en avoir une paire grosse comme des pastèques pour passer derrière le film de René Clément, Plein Soleil. Le film qui a révélé Alain Delon (AVANT Rocco et ses frères de Visconti). Adapté du roman de Patricia Highsmith, Monsieur Ripley, René Clément signe, en 1960, un film qui lui vaudra les appellations de « Hitchcock Français » ou « Rosselini Français » de la part des critiques américains, c’est dire le talent du bonhomme. Il n’y a guère que les crétins de la Nouvelle Vague, François Truffaut en tête, pour rejeter le travail magnifique du réalisateur. Pour mémoire, René Clément a réalisé aussi Jeux Interdits et Paris brûle-t-il. Clément assisté de son chef op’ Henri Decaë, collaborateur privilégié de Jean Pierre Melville, filment un thriller psychologique prenant où l’on voit Alain « Ripley » Delon, beau comme dieu, l’enfoiré, usurper l’identité du noceur Philippe GreenLeaf (Maurice Ronet).

Anthony Minghella, auréolé d’Oscars pour Le Patient Anglais (déjà l’adaptation d’un roman), se lance dans ce projet casse-gueule avec brio en ajoutant une composante présente dans le roman originel mais éludée par René Clement dans Plein Soleil : L’ambivalence sexuelle de Ripley. Il en sort un film passionnant, quoique différent de son aîné, sur fond de Jazz où apparaissent les plus grands du genre (Charlie Parker, Miles Davis…). L’interprétation de Jude Law, si proche de Ronet en insupportable enfant gâté, et celle de Matt Damon en Ripley sont d’une justesse confondante et tire le film vers ce que l’on aimerait voir beaucoup plus souvent, un bon remake.

LE REMAKE DU MAL : Rollerball de John McTiernan

Ne cherchez pas plus loin, c’est moi qui l’ait, le remake le plus nul « of all times ». Comment un film aussi nul, sale, médiocre peut il être signer du même réalisateur que les fabuleux Die Hard ou A la poursuite d’Octobre Rouge ? Comment a-t-il réussi à pourrir ce très bon film d’anticipation qu’est Rollerball de Norman Jewison ? J’en ai vu des daubes, mais là, chapeau l’artiste. Réalisation crado (avec une scène de poursuite filmée en nightshot !), monté par un aveugle manchot avec des ellipses incompréhensibles à ce niveau de production, joué par des acteurs d’une nullité intergalactique (la super-endive Chris Klein, LL Cool J, Jean « Enzo » Reno) et musique d’Eric Serra…La Totale. Exit le propos socio-politique de l’oeuvre originale, en échange vous avez un gloubi-boulga de scènes de sports extrêmes(-ment mal filmées), des dialogues insipides et une scène « nichon » (de Rebecca Romijn-Stamos). Pour peu, je rajouterais un an de tôle au calvaire subi par John McTiernan en ce moment.

LE REMAKE WHY NOT : Les Oiseaux d’Alfred Hitchcock

J’ai eu la malchance de voir ce monument de la filmographie d’Alfred Hitchcock trop récemment, il y a 10 ans (oui, c’est récent, jeunes effrontés). Malgré la maestria de la mise en scène, un sentiment déceptif me gagna face aux éloges entendues et lues ici et là sur cette oeuvre (allez y, fouettez moi). Les effets visuels ornithologiques étaient trop datés, le jeu de Tippi Hedren, itou. Difficile de rentrer dans le film et faire fi de ces défauts trop évidents à mes yeux de trentenaire. Pour continuer à m’enterrer et crier au sacrilège, je me demande si un exercice de style du type Psycho de Gus Van Sant (inutile sur ce coup car l’original d’Hitchcock est parfait) ne serait pas intéressant tant la mise en scène d’Hitchcock ne peut être égalée mais le jeu d’acteur et les effets spéciaux actualisés…

 

 

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