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LE BAL DES REMAKES (épisode 9/15) : Pour une poignée de dollars, Halloween, Scanners

LE BAL DES REMAKES (épisode 9/15) : Pour une poignée de dollars, Halloween, Scanners

Chaque jour, du 28 août au 18 septembre (sauf les week-ends), un rédacteur du Daily Mars revient rapido sur un remake qu’il a particulièrement apprécié et un autre remake de sinistre mémoire. En bonus : le remake qu’on aimerait voir produit, parce que l’original était fort sympathique mais pas forcément irréprochable. Précision : en gros escrocs que nous sommes, nous avons toléré une petite dose de flou artistique par rapport à la notion même de remake, tout en tâchant de garder une cohérence générale.

 

 

LE REMAKE DU BIEN : Pour une poignée de dollars de Sergio Leone (1964)
1964. Un certain Sergio Leone révolutionne le cinéma en inventant (quasiment) à lui tout seul le western spaghetti et le cinéma post moderne méta bidule. Résultat on doit aujourd’hui se fader les purgeasses dégueulasses à Robert Rodriguez, super, merci Sergio! Mais le truc le plus incroyable avec ce film mythique de chez mythique (la « création divine » de Clint Eastwood), ben c’est juste que c’est un putain de remake malin (et un peu paresseux, et oui j’ose l’affirmer haut et fort) d’un chef d’œuvre aussi invraisemblable que méconnu signé du génie ultime Akira Kurosawa (à mes yeux le plus grand cinéaste de l’histoire).
1961. Akira Kurosawa révolutionne le cinéma en inventant (quasiment) à lui tout seul le shambara et le cinéma post moderne méta bidule (sauf que presque personne le sait). Yojimbo (Le Garde Du Corps en français). Ou la rencontre improbable du roman noir US (La Moisson Rouge, livre prodigieux de Dashiel Hammet) et du film de samouraï, genre ultra-codifié jusqu’à présent. Avec Yojimbo, Kurosawa envoie tout valdinguer et nous balance un brûlot nihiliste et sarcastique filmé divinement. Un ballet de mort d’une ironie infinie. Une putain de révolution. Son rônin (samurai sans maître, joué par l’inoubliable Toshiro Mifune) est encore plus amoral que le cowboy mutique à Leone.
Et Leone, cet escroc magnifique, s’est contenté de transposer, parfois plan par plan, son génial modèle. L’iconique confrontation pistolet/carabine??? Une plaisanterie face au duel über taré sabre/pistolet de l’original!!!!
Avec Pour une poignée de dollars Sergio Leone a éclaboussé le monde de son génie cinématographique (avec en point d’orgue son chef d’œuvre Le bon, la brute et le truand). Mais il a aussi, comme dommage collatéral plus ou moins volontaire, occulté complètement aux yeux du grand public le film originel. Deux films immenses… Deux œuvres matricielles qui ont transformé à jamais le cinéma!!!

 

LE REMAKE DU MAL : Halloween 1&2 de Rob Zombie (2007-2009)
Leader d’un vague groupe de hard rock aussi sympathique qu’anecdotique des 90’s (White Zombie), Rob Zombie, caricature chevelu ambulante s’est subitement pris, dans les années 2000, pour un cinéaste et le mec s’est lancé à corps (et poils) perdu dans le cinéma. Après deux trucs remarqués (House of 1000 Corpes et le minablissime The Devil’s Reject) Rob s’est vu confié (probablement par un démon hollywoodien cocaïné au dernier degré) le remake du matriciel, du gigantesque, du fondateur Halloween de John Carpenter (une divinité absolue du cinéma de genre sortie en 1978).
On oublie tout ce qui faisait la force de l’œuvre de Carpenter. Zombie prend systématiquement le contre pied et fait de Michael Myers le héros de son dyptique. Plus de mystère, on suit l’enfance du psychopathe (on voit sa tronche bordel!) et on devrait compatir pour toutes ses souffrances. C’est le grand truc de ce tocard de Rob Zombie. Prendre fait et cause pour les tueurs sanguinaires. Les vrais êtres libres à ses yeux. Le résultat est juste consternant de crétinisme puéril. Humaniser le tueur détruit la puissance iconique du personnage. Sans oublier la mise en scène consternante de néant…
Dans l’opus 2 (dont l’intro est le remake en accéléré du deuxième film) Rob Zombie se lache complètement et nous balance un trip minable et nanardeux au dernier degré (les rêves de l’héroïne avec le jeune Myers et sa mère, la blondasse sans talent Sheryl Moon Zombie, qui font des trucs dégueulasses avec un cheval blanc sont inoubliables). L’aura de ce mec dans l’univers geek est proprement stupéfiante…
Depuis le gars nous a offert son pire navet, Lords of Salem…

 

 
LE REMAKE DU POURQUOI PAS : Scanners (1981)
Œuvre mineure dans la filmographie étourdissante de David Cronenberg, Scanners n’est resté dans les mémoires que grâce à l’inoubliable et incroyable scène d’explosion de tête en pleine conférence!!!! Mais il y a un film derrière cette image emblématique du cinéma des 80’s. Un film de mutants (coucou les X-Men)… Un film bancal et manifestement fauchés (et pas très bien joué non plus mise à part le fantastique Michael Ironside). C’est pourquoi je pense qu’un remake de ce film (cousin du Fury de De Palma) serait une bonne idée. Enfin une bonne idée… Les remake intelligents, ça fait une éternité qu’on en a pas vu!

 

 

 

 

 

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