
Gros plan sur Le Passager (en direct de Séries Mania)

Châtelet et le docteur Freire, le duo phare du Passager. PHOTO ANOUCHKA DE WILLIENCOURT-EUROPACORP TELEVISION-FRANCE TV BD
Délaissant le flingue de Caplan (Braquo), Jean-Hugues Anglade enfile la tenue d’un psychiatre pour l’adaptation d’un roman de Jean-Christophe Grangé. Si la série n’est pas exempte de défauts, elle retient néanmoins l’attention.
L’histoire
Mathias Freire, psychiatre, reçoit un patient qui vient de perdre la mémoire. Il apprend très vite que l’homme a été retrouvé inconscient à proximité d’une scène de crime particulièrement violente. Progressivement, il s’identifie à son patient. De plus en plus perplexe à l’idée d’être lui-même relié à ces meurtres, il entreprend de l’aider à retrouver la mémoire.
Autour de la série
Le Passager est l’adaptation d’un roman de Jean-Christophe Grangé. C’est le romancier lui-même qui a signé le scénario de cette minisérie au récit labyrinthique. La réalisation a été confiée à Jérôme Cornuau, qui a notamment dirigé les derniers épisodes de Maison Close, saison 2. Au générique, Jean-Hugues Anglade partage la vedette avec Raphaëlle Agogué, aperçue dans Platane, RIS : Police Scientifique ou Paris Enquêtes Criminelles.
Notre avis, en trois points
1. On évite le désastre du Vol des Cigognes. Grangé et la télévision, c’est une histoire un peu compliquée. Surtout quand on repense à l’adaptation bordélique du Vol des Cigognes pour Canal +, ici, le piège est bien évité. On revient à l’essentiel, à l’histoire, et c’est tant mieux.

Jean-Hugues Anglade livre une prestation intéressante dans ces deux premiers épisodes. PHOTO ANOUCHKA DE WILLIENCOURT-EUROPACORP TELEVISION-FRANCE TV BD
2. Le premier épisode n’évite pas certains écueils. La télé française et les éléments d’exposition d’une histoire, c’est une aventure pleine de grincements de dents. S’il ne se débrouille pas trop mal sur certains pans, celui du Passager compte aussi ses moments maladroits.
Freire qui se réveille d’un rêve avec la figure collée à un bouquin sur l’interprétation des rêves, la première scène entre le lieutenant Châtelet et son supérieur, les « retrouvailles » de Châtelet et du docteur Freire dans le repaire des punks à chien… Par l’image (dans le premier cas) ou par le biais de dialogues sur-signifiants (dans les autres), la série surligne grossièrement certaines infos plutôt que de les distiller. C’est dommage.
3. Le récit reste prenant… et il y a pas mal de rebondissements. C’est la bonne nouvelle : la richesse de l’univers de Grangé reste bien exploitée. Le rythme monte d’un cran dans le deuxième épisode et on se prend au jeu… jusqu’à sa conclusion, qui donne véritablement envie de voir où l’histoire va conduire le téléspectateur. Cette montée en puissance se confirmera-t-elle sur la durée ? A voir.
La suite ?
Ce n’est pas la moindre des qualités de ce Passager : on a envie de voir où il va nous mener. Pour avoir le fin mot de l’histoire comme pour voir si la galerie étendue de personnages esquissée dans ces deux premiers segments sera pleinement utilisée dans les autres épisodes.
LE PASSAGER (FRANCE)
6x 52 minutes
Créée et écrite par Jean-Christophe Grangé, d’après son roman
Réalisée par Jérôme Cornuau
Avec Jean-Hugues Anglade (docteur Mathias Freire), Raphaëlle Agogué (Châtelet), Michael Cohen (Le Coz), Serge Riaboukine, Jean-Claude Dauphin, Hocine Choutri…
Diffusion sur France 2.
France 2 ont-ils déjà donné une date de diffusion des premiers épisodes ?
Je vous en supplie, il faut absolument regarder cette série. C’est un cas d’école : le montage est le plus foireux de l’histoire des séries. Impossible de vous raconter ça ici en quelques mots, mais vraiment, c’est du grand art. On passe d’un plan large en pleine campagne à une scène d’action avec les même personnages. C’est le genre de série ou un type monte un escalier et le plan d’après il est pris dans une fusillade…..Il faut le voir pour le croire