
Le projet Rebuild Of Evangelion. Reconstruction d’un mythe.
N’ayons pas peur de le dire, Neon Genesis Evangelion c’est le 2001, Odyssée de l’Espace du manga. Ni plus, ni moins. Simultanément sorti en anime (26 épisodes) entre 1995 et 1996 et en manga (toujours en cours chez Glénat), Evangelion c’est de la SF introspective et métaphysique, l’œuvre phare du studio Gainax (FLCL, Nadia et le secret de l’eau bleue, Abenobashi) et de son auteur Hideaki Anno, également cofondateur du studio. Le titre reste encore aujourd’hui controversé mais fascine toujours autant. On vous explique pourquoi.
Dense et sombre, Neon Genesis Evangelion a laissé son empreinte dans l’histoire de la BD et de l’animation nippone en mariant drame intimiste, science-fiction et questionnement introspectif sur fond de fin du monde. Des qualités qui en font rien moins, je l’affirme haut et fort, qu’une oeuvre fondatrice du manga de SF moderne. Un monument que son créateur a revisité dix ans plus tard, à la manière d’un Georges Lucas avec Star Wars, mais heureusement, dans ce cas, pour le meilleur. Au fait, de quoi ça parle ? En 2015, quelques années après le crash d’un astéroïde sur la planète, des créatures appelées Anges font leur apparition et tentent de détruire Tokyo-3, nouvelle capitale-forteresse du Japon. Shinji Ikari, un adolescent mal dans sa peau devient un pilote d’EVA, géants anthropoïdes (des mechas) chargés de combattre les envahisseurs. Sur ce postulat de départ, l’auteur se lance dans une réflexion philosophique sur la place de l’Homme dans l’univers, sa relation aux autres et sa volonté de surpasser Dieu. Cryptique et quasi psychanalytique, la fin de l’anime souleva de nombreuses réactions, les uns louant le génie de l’auteur, les autres criant au scandale suite à un final trop énigmatique.
En 1997 Anno revient avec le film d’animation The End of Evangelion, fin complémentaire à celle de la série, dont il n’était pas réellement satisfait. Radicale, violente et profondément noire, elle clôture l’histoire assez magistralement même si elle reste toujours relativement nébuleuse. Mais une fois de plus, Anno, perfectionniste jusqu’au bout, estime pouvoir faire mieux. Aussi bien techniquement que dans son approche du récit il veut apporter une version plus aboutie aux fans. C’est dans cette optique qu’en 2007, le mangaka se lance dans le projet Rebuild of Evangelion, relecture de toute son histoire sous forme d’une tétralogie avec cette fois-ci, une fin alternative mais surtout définitive, selon ses dires. Les trois premiers films d’animation, Evangelion: 1.0 You Are (Not) Alone, Evangelion: 2.22 You Can (Not) Advance et Evangelion: 3.0 You Can (Not) Redo sont déjà sortis au Japon et le dernier Evangelion: Final est attendu pour cette année. Dans notre cher pays, les sorties des deux premiers films ont été très, très limitées (4 ou 5 cinémas tout au plus, les ont diffusé) mais les sorties DVD/BluRay ont permis aux fans de (re)découvrir l’œuvre.
Le travail fourni sur chaque film est incroyable. Le dessin ainsi que l’animation reliftée sont d’une grande qualité. Le studio Gainax ayant donné ses lettres de noblesses au genre du «mechas» (des personnes aux commandes de gigantesques robots), ne faillit pas à sa réputation et fait preuve ici d’une réelle maestria lors des phases de combat. Mais quel but se cache vraiment derrière ce projet? Une action commerciale visant à gagner quelques billets vert supplémentaires sur le dos de la franchise? Peut-être un peu, ne soyons pas naïf. Mais pas que…! Hideaki Anno, au même titre qu’un George Lucas ou un James Cameron, ne se contente jamais de la technologie à sa disposition. Non, ces mecs-là en veulent toujours plus, tellement perfectionnistes et visionnaires (qu’on aime ou pas) qu’ils imaginent et pensent au-delà du faisable. Du coup, dès qu’ils en ont la possibilité et dès que ladite technologie le leur permet ils se lâchent, quitte à faire tout et n’importe quoi. Ils font Pocahontas dans l’espace, La Petite Maison dans la Prairie sur fond de ciel rose fluo ou effectuent des liftings pas très réussis… Bref, ça fait pas toujours rêver…
Dans le cas de Rebuid of Evangelion, l’auteur n’était pas satisfait de la réalisation de certains épisodes de la série originale, en raison des limitations techniques de l’époque. Il repense quelque peu son histoire sans lui enlever sa substance et y donne une fin totalement inédite, définitive et surtout compréhensible. Le récit se veut donc plus abordable. Un chantier d’ampleur et un pari que le studio semble jusqu’ici remporter, même si on attend de pied ferme cette fameuse fin. Techniquement c’est remarquable, la finesse du trait, la fluidité de l’animation, Gainax a vu les choses en grand. Le souci du détail est vraiment très poussé et l’immersion est absolue. Je n’ai pu voir pour le moment que les deux premiers opus de la tétralogie mais étant un fan de la première heure, le frisson reste intact. La remise en perspective de son œuvre semble être en bonne voie pour l’auteur. Alors que le secteur du manga est saturé de titres, en vérité je vous le dis : n’hésitez par à revenir aux bases avec un titre aussi important que Evangelion.
Tiens donc, un article sur Evangelion ! La série animé des années 90/2000 ! (avec Cowboy Bebop et Futurama) Bien raison sur le comparatif Gros Lucas / Anno…l’un à vraiment tout retravaillé (tout les cellulos ont été rebossé) l’autre…nous à pondu Jar Jar Binks. J’ai vu le 3ème film tout récemment et contrairement au 2 premiers qui n’étaient en gros qu’un rebuild de la série + films, ce 3ème segment part vers une direction inédite via un gap temporel et nous emmène vers le 4 qui m’a l’air appétissant ! Viteeeeee
Evangelion fait partie des séries qui ont construit ma culture japanime.
J’ai vu les 2 premiers films (1.11 et 2.22) en blu-ray et j’ai été bluffé par leur qualité. L’animation est excellente et la finesse des graphisme est à pleurer. C’est bien plus qu’un lifting.
Le remontage de la série originale dans ces 2 premiers films est très réussi, même si c’est un peu frustrant de voir les événements s’enchaîner aussi vite. On n’a pas tout à fait la même ambiance que dans la série de 95.
J’ai vraiment hâte de voir la suite et je suis très curieux de voir ce que Gainax nous a préparé dans ce 3e film 🙂
(ça fait plaisir de lire des news/reviews mangas et animes sur Daily Mars, merci pour tes contributions Mathieu ^^)
De rien! C’est avec un grand plaisir que j’apporte mes connaissances en manga/anime. Parles-en autour de toi et n’hésite pas à partager les liens…
Tu m’as convaincue! Je me procure le 1er épisode immédiatement.
Régale-toi! 🙂
Ayant regarde NGE fin décembre, j’en suis tomber amoureux…
J’ai donc décider de me regarder les rebuilds puis les revivals… La partie death and rebirth des revivals le découpage est anarchique, mais apporte quelques éléments de réponse, la partie the end est un pur bonheur et apporte pas mal de réponse.
La partie rebuild (dont on attend la fin) est juste… comment dire… jouissif!!!
Le seul défaut, c’est l’absence d’asuka (venez pas me dire qu’elle sert à quelque chose dans ces films… Et c’est dommage, même en la remplaçant par un mec (et en supprimant l’amourette probable et le fan service), l’histoire et le caractère étaient essentiel à l’évolution de shinji (opposé à lui)… Et Mari, qui ne sert à rien… C’est une asuka bis….
Je n’ai vu qu’evangelion d’Anno, semaine prochaine je me fait ses films… Si ils sont de ce niveau, le jour ou Anno sera aussi poétique de Miyazaki, ce dernier sera reconnu comme étant le précurseur d’Anno…
J’ai toujours aimé les sciences-fictions, surtout quand ce sont des mangas. En plus de faire réfléchir sur le devenir des hommes celles-ci nous divertissent. Ce manga n’en est pas des moindres. Je trouve personnellement que le manga est meilleur que le film.