
« Le Volcryn » : légende de l’espace
L’histoire : Dans le futur, où l’homme habite dans des mondes multitples, il existerait une créature, appelée le Volcryn, que personne n’a jamais vue que dans les légendes. Un équipage décide de se lancer à sa recherche. Soudain, une présence maléfique se fait sentir dans le vaisseau… Et pourquoi le commandant refuse d’apparaître autrement qu’en hologramme ?
Mon avis : Le Volcryn est un roman court, presqu’une nouvelle, écrit en 1980, soit un an après la sortie d’Alien. Et c’est vrai qu’il y a du Ridley Scott dans ce huis clos étouffant et mortel. Pourtant, Georges R. R. Martin (oui, celui-là, là, de Games of thrones) parvient à faire un roman non seulement original, mais qui en plus, a bien vieilli.
C’est un roman écrit avec fluidité et qui est posé sur des bases réfléchies. Très court, il fait moins de 180 pages, le rythme est nerveux, saccadé, et s’il y a environ 10 personnages, en quelques lignes, l’auteur parvient à leur donner une âme, des relations, une vie.
Le Volcryn est une vraie leçon. Un livre n’a pas besoin d’être long pour être bon, et ce n’est pas parce qu’une histoire est courte qu’elle doit être simplifiée. Certes, à cause de sa taille, il ne s’agit que d’une fenêtre sur tout un univers complexe qu’a imaginé Martin. On a envie d’en savoir plus et en même temps… L’histoire se termine. Nous avons voyagé à travers l’espace, à bord de l’Armageddon. La force d’un récit est aussi de savoir s’arrêter. Né de légendes, Le Volcryn laisse le lecteur rêveur, curieux des mystères que recèlent l’espace.
Si vous aimez : les huis clos dans l’espace, où personne ne vous entendra crier.
Autour du livre : Le Volcryn a reçu le prix Locus du meilleur roman court en 1981. La traduction de la présente édition a été révisée par Ayerdhal. Un film a été réalisé à partir du roman en 1987, réalisé par Robert Collector.
Extrait : « Ils étaient les dernières victimes d’une fièvre des échecs qui s’était abattue sur l’Armaggedon depuis une semaine. À l’origine, c’était Christopheris qui avait sorti l’échiquier, et insisté auprès de ses compagnons pour qu’ils se mettent au jeu, mais après s’être fait battre les uns après les autres par Thale Lasamer, ils s’étaient tous découragés. Chacun était persuadé que le télépathe avait triché en lisant dans leur esprit, mais il était d’humeur de plus en plus chagrine et personne n’avait osé formuler l’accusation à haute voix. Melantha, elle, avait eu raison de Lasamer sans grandes difficultés. »
Sortie : février 2015, éditions Hélios, 172 pages, 7 euros.