
Les cavaliers de l’apocalypse : la tristesse fade de Pestilence
Si les cavaliers sont à la mode cette semaine, ils ne soulèvent pour autant pas les foules. Pas au cinéma en tout cas, et pas plus en livre.
L’histoire : Reseph, ou plutôt son alter ego Pestilence, a bien failli détruire le monde et déclencher l’Apocalypse. Ses frères et sœurs pensent l’avoir tué alors que le voilà, amnésique et nu dans la neige, sauvé par une humaine, Jillian. Jillian qui a souffert des hommes et des mains des sbires de Pestilence. Pendant ce temps, démons et anges déchus sont à la recherche du cavalier de l’Apocalypse.
Mon avis : Après les deux premiers tomes sur Guerre et Famine, un troisième sur Mort, place au dernier volume de la quadrilogie, sur le quatrième cavalier, Pestilence. Si le premier tome était assez original, mettant en place un univers de démons, d’anges et de créatures au milieu, monde où les humains avaient leur place, ce quatrième tourne légèrement en rond.
En effet, tout reste un peu téléphoné. Finalement, même Thanos/Mort était un peu plus original et c’est bien dommage d’avoir un tel monde pour user de deus ex machina au dernier moment, en ajoutant encore une couche de fantastique. Difficile alors de trouver une cohérence ou un récit.
La bit-lit, ça peut être un sacré péché mignon, où tout le monde flirte, est beau, sexy, dangereux, dans des mondes qui ressemblent au nôtre mais pas trop. Mais l’originalité peut aussi se trouver au sein des alliances et des unions. Quand seule la procréation semble être la finalité d’un couple, que d’ailleurs, un couple est forcément hétéro, et que les scènes d’orgies sont pour les méchants, c’est finalement assez triste. Aaaaah, qu’elle est loin Anita Blake et ses plans à trois (a minima), son harem ou autre, ses relations pansexuelles.
Larissa Ione offre ici finalement un quadrilogie bien sage et bien pensante, très morale. C’est d’autant plus dommage quand son imagination nous offrait un monde foisonnant.
Extrait : « Il déglutit avec peine, et la moindre goutte de sang présente dans son organisme afflua vers son pénis. Depuis quand ne s’était-il pas adonné à des ébats bruyants, torrides et sulfureux ? Bon Dieu, à quand remontait, tout simplement, sa dernière expérience sexuelle ? Il lui semblait que cela faisait une éternité, comme si le sexe représentait davantage pour lui qu’une agréable partie de jambes en l’air. Cette pulsion primitive profondément ancrée lui vrillait littéralement les entrailles. Cela paraissait dingue, mais il ne parvenait pas à réprimer le sentiment que le sexe était pour lui une nécessité, et même que sa survie en dépendait.
Il s’avança doucement vers elle, cédant à l’appel de sa libido, comme s’il était en laisse et que Jillian en tenait la poignée. Au second pas de Reseph, elle se crispa. Il s’arrêta, même si tous ses instincts lui hurlaient de poursuivre. »
Sortie : le 6 mai 2016, éditions Milady, 478 pages, 8,20 euros