Les Enfants de la colère (t. 2) de Damián et Nico Naranjo

Les Enfants de la colère (t. 2) de Damián et Nico Naranjo

Note de l'auteur

Grosse déception avec le 2e tome du diptyque Les Enfants de la colère. Le récit est retombé dans les ornières du genre, tandis que le dessin manque parfois de lisibilité.

L’histoire : Wira, Kolov, Zoya et Kir ont désobéi au chef de la résistance et libéré Marek prisonnier de la Confédération des États du Nord. Leur insubordination leur vaut d’être suspendus. De son côté, Delta 0 a déserté la CEN et décidé de rejoindre la résistance. Qui sortira vainqueur de la bataille finale ?

Mon avis : Le premier tome de ce diptyque était plein de promesses. Une histoire de méchas sous un visuel plutôt indé, un récit à hauteur d’ados inséré dans un conflit d’envergure… Cela avait tout pour plaire. Pas exempt de défaut, mais son charme était là, et l’on pouvait espérer une vraie originalité pour la suite. À moins de tomber dans les ornières du genre… et force est de constater que le scénario de Damián aligne désormais les poncifs.

Marek la tête brûlée, toujours une réplique cinglante au bord des lèvres. Delta 0 qui ne peut s’empêcher de moucher le méchant de service, et du coup se retrouve sous le feu de ses ex-collègues. Le méchant qui grogne : « J’espère pour vous qu’elle n’a pas survécu à l’atterrissage » (spoiler : bien sûr qu’elle a survécu). Des cases remplies de clins d’œil, de blagues sur qui sort avec qui, de claquements de doigts et de fous-rires, à peu près aussi drôles qu’une fin d’épisode de Chips. Le père de Kir qui, tout colère, explose la tête de Marek puis tente de retenir son fils avec des mots d’une grande émotion (pas du tout téléphonée) : « Kir… Tu sais que… Je n’ai jamais… » (avec, lorsque Kir s’est évidemment fait la malle avec ses potes, un plan en plongée du père, tête baissée sous la pluie qui vient évidemment de commencer à tomber).

Tout ça est plein de gros sentiments, de larmes à l’œil et de poignées de main pour s’encourager, de relations père-fils déjà vues/déjà entendues (avec le père en sang qui touche le visage de Kir en disant « Pardonne-moi, fils »), de scènes ultra-répétitives (grosse blague, éclat de rire, Zoya se frappe le front, fin de la scène). Certains personnages ont peu de présence (Zoya, par exemple, qui ne semble là que pour se frapper le front après une grosse blague).

Le dessin paraît moins maîtrisé que dans le premier tome. En tout cas, il est sensiblement moins lisible. C’est peut-être dû à l’accumulation de scènes de combat entre méchas, « combat ultime » oblige. Certes, mais c’est parfois très confus. L’influence manga écrase en partie l’originalité du propos, les pages sont régulièrement trop monochromes pour être vraiment efficaces, et certains effets (de flou, notamment) amplifient encore ce problème.

Tout se termine sur le fait qu’il ne faut pas être triste d’avoir tué un type au prétexte qu’il s’agit d’un mercenaire qui « fait ça pour l’argent ». Suivi par un discours lénifiant et d’une banalité confondante sur ces ados héros et l’effort qu’il va falloir fournir pour sauver la planète :

Les amis, vous avez été un exemple pour toutes ces personnes qui sont venues aider. Maintenant, il est temps que les adultes reprennent les choses en main. Toute la planète nous regarde. Nous devons faire en sorte qu’une chose comme ça n’arrive plus. Vous êtes les victimes de cette histoire… mais aujourd’hui, vous en êtes aussi les héros. »

Avec plan final sur les cinq jeunes héros tout sourires, et combo « coup de poing sur l’épaule, sourire toutes dents dehors, clin d’œil et bras levés ». N’en jetez plus.

Les Enfants de la colère, tome 2
Écrit par
Damián
Dessiné par Nico Naranjo
Édité par Ankama

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