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Les deux premières générations de consoles de jeu (par le père Mickybad)

Les deux premières générations de consoles de jeu (par le père Mickybad)

Père Mickybad ! Raconte-moi une histoire !!!!

L’autre jour, j’étais dans le RER assis à côté de la fenêtre, le regard perdu dans les graffs des tunnels RATP, les oreilles emplies de la douce et subtile voix de Serj Tankian sur Steal this album, lorsque deux jeunes d’environ 16 ans, dont la particularité était de n’être jamais allés chez le coiffeur, s’assirent à mes côtés.

Durant un moment de pause dans la musique, je capte deux mots qui font tilt dans mon pauvre cerveau fatigué (et il l’est souvent) : jeux vidéo et générations. Telle la commère du RDC d’un immeuble de Marseille, j’éteins ma musique pour écouter ce dont ils étaient en train de parler, ……ET LÀ !!!!! MON DIEU, la phrase qui TUE !!

Celui aux cheveux les plus frisés avec des trucs louches collés dessus lance avec fierté : « Wii est une société trop jeune pour concurrencer une entreprise comme Microsoft ».

Là mes oreilles saignent, plus qu’au moment où j’ai entendu un étudiant sortir à sa copine que la Révolution française était due à la mort de Napoléon à la Bastille en 1689.

Celui aux cheveux moins frisés mais avec encore plus de trucs louches dedans répond : ……suspense……  « Il est vrai qu’avec juste deux consoles à leur actif, ils manquent d’expérience ». Bon là, à ce stade, je suis tombé dans le coma.

Il est donc clair qu’une partie des gamers ne connaît pas ou peu l’histoire de notre loisir favori, c’est pour cette raison que j’ai décidé de créer cet article qui donnera à toute personne l’occasion de briller en société et de pouvoir attirer sur lui les regards les plus envieux.

baerPour commencer, il faut savoir que nous en sommes, avec la sortie de la 3DS en 2011, à la huitième génération de consoles. Il est de coutume de penser que Pong est le premier jeu vidéo à avoir vu le jour.

En fait cette information est fausse, car même si Pong est le premier jeu vidéo commercialisé à succès en 1972, l’origine vient de Ralph Baer (considéré comme le père du jeu vidéo), un ingénieur qui voulu intégrer dans une télévision un module de jeu. Si l’idée n’a jamais vu le jour, il est le premier à avoir l’idée du jeu vidéo.

C’est en 1952 que A.S. Douglas crée, afin d’illustrer sa thèse sur l’interaction de l’homme avec la machine, un morpion sur un EDSAC (un ordinateur de l’époque) dont l’un des joueurs est contrôlé par l’ordinateur.

 

higinEn 1958, William Higinbotham crée un jeu de tennis (Tennis For Two) afin de distraire les visiteurs du laboratoire national de Brookhaven (parce qu’il est connu que visiter un labo est particulièrement ennuyeux). Avec un oscilloscope relié à un ordinateur, le jeu consistait à se renvoyer une balle au dessus d’un filet à l’aide de deux manettes (la première console en fait).

Ces 3 phases constituent les prémices de ce qui va devenir le jeu vidéo actuel. Il faudra attendre la sortie de l’Odyssey de Magnavox et la sortie de Pong en 1972 pour que le loisir vidéoludique se présente sous une forme commerciale.

 

Première génération (1972-1975)

odysseyC’est donc tout naturellement que nous glissons vers la première génération constituée uniquement de l’Odyssey de Magnavox.

Développée par Ralph Baer lui-même et commercialisée en 1972 après six prototypes, la console fonctionnait sous piles, et utilisait des cartouches qui ne contenaient pas le jeu en lui-même mais connectaient les circuits de la machine afin d’indiquer à la console ce qui devait être affiché à l’écran. Le visuel se faisait à l’aide de calques (overlays) placé sur la télé qui simulait les décors. Une même cartouche pouvait servir pour plusieurs jeux, la différence se faisait au niveau des calques et des accessoires.

Pour la petite histoire, il faut savoir que Magnavox, ayant vendu plus de 100.000 exemplaires de sa console à l’époque, découvrit en 1974 que plusieurs sociétés s’étaient lancé dans le marché du jeu vidéo sans percevoir de royalties. Cette dernière poursuivit tous les fabricants de jeux vidéo et la première à en pâtir fût Atari qui dut payer 700 000 dollars. Les autres fabricants (Sega, Nintendo, etc.) furent également obligés de payer par la suite. Magnavox empocha plus de 100 millions de dollars entre 1974 et la fin des années 90, moment où les brevets, notamment celui de la cartouche, tombèrent dans le domaine public.

 

Deuxième Génération (1976-1985)

2600En 1976, apparut la Fairchild Channel F, et avec elle, la deuxième génération. Maintenant, les consoles peuvent faire fonctionner plusieurs types de jeux, ce qui laisse une liberté de choix au joueur. Cependant, en 1981 arrive la révolutionnaire Atari 2600, qui ouvre un marché de masse, avec 20 à 30 millions de consoles vendues dans le monde. Mais c’est aussi le début de la polémique concernant Atari, qui finira en 1984 par sa division et sa vente.

Outre une politique d’anonymat frustrante quant aux développeurs (d’où les premiers easter eggs dans les jeux), ces derniers n’était pas payés proportionnellement au succès d’un titre.

Rick Mauer, le créateur de Space Invader ne toucha que 11 000 dollars alors que le jeu en rapporta plus de 100 millions à Atari.

Du coup, beaucoup de développeurs quittèrent le nid pour créer leur propre studio (Activision est un de ceux-là). Atari intenta de nombreux procès afin de bloquer plusieurs développements d’éditeurs tiers sur la 2600, mais sans succès. Atari eut également un gros problème d’image à cause des nombreux jeux pornographiques développé par l’éditeur Mystique.

etC’est aussi sur cette console que fut développé le jeu le plus mauvais de l’histoire du jeu vidéo : ET the Extraterrestrial, et qui causa la fin de la société Atari de l’époque et le krach du jeu vidéo en 1983.

Pour la petite histoire (oui !!! Encore une histoire père Mickybad !!!), il faut savoir qu’en juin 1982, le E.T de Spielberg connaissait un énorme succès, et voulant surfant sur la vague (et se faire un max de pognon ), Atari négocie et réussit à obtenir avec Universal Pictures et Spielberg les droits d’adaptation en jeux vidéo, arcade et console, du film, pour une somme modique comprise entre 20 et 25 millions de dollars.

howardC’est Howard Warshaw, recommandé par Spielberg lui-même (ayant travaillé avec lui sur d’autres adaptations de ses films) qui est nommé pour diriger le projet. Cependant, suite aux longues tractations du studio concernant les droits de la licence, Warshaw doit développer son jeu en 6 semaines, pour une exploitation à Noël. A savoir qu’à l’époque, il faut entre 4 et 6 mois pour créer un jeu de A à Z.

Qu’à cela ne tienne, le projet d’un E.T arcade est abandonné, afin de se consacrer uniquement à la version console. Pour le temps qu’il avait, Warshaw sut créer un jeu honnête, il faut savoir qu’Atari l’a enfermé pendant les 6 semaines avec un autre programmeur pour que le jeu soit fini à la date convenue. A la fin du délai imparti, pressé par le temps et sûr du succès de son jeu surfant sur la popularité du film et de l’importance de l’industrie du jeu vidéo en 1982 (et également des succès de leurs jeux), Atari décide de ne pas faire de session de test public.

Les ventes du jeu commencent très bien mais s’effondrent très vite lorsque la qualité de celui-ci est mise en exergue. 1,4 million de cartouches sont vendues sur les 4 millions de produites.

desertSuite à ce cuisant échec, et soumis à de nombreux problèmes financiers, Atari décide en 1983 d’enterrer dans la décharge de la ville de Alamogordo au Nouveau Mexique une nuit de septembre 1983, 728 000 cartouches de jeu et console, afin de relancer les commandes et les ventes (deuxième cuisant échec). Elles ne seront déterrées qu’en 2014. En 1983, Atari affiche un déficit de 536 millions de dollars suite à l’échec commercial d’E.T (auxquels s’ajoutent d’autres pertes). Résultat : la société est divisée et vendue fin 1984. Elle existe encore mais a perdu beaucoup de filiales à l’époque comme par exemple la division arcade, rachetée en 1984 par Namco avant de devenir indépendante.

Atari Corporation et Atari Game deviennent deux sociétés distinctes.

 

En 1983 arrive le krach du jeu vidéo (E.T n’y est pas étranger). En cause, la multiplication de jeux médiocres et la concurrence des ordinateurs personnels qui commence à se démocratiser dans les ménages.

 

 

Et voilà les enfants, la première partie de mon article sur les différentes générations de consoles est terminée. Si vous voulez voir à quoi ressemble le jeu E.T, sachez que le Joueur du grenier le teste dans sa vidéo sur l’Atari 2600  (si vous ne le connaissez pas, n’hésitez pas à visionner ses vidéos, elles sont excellentes).

Pour ma part je vous dis à la prochaine, et jouez bien.

Père Mickybad 

 

Sources : ma tête et Wikipedia (surtout pour tout ce qui est précision de date et de montants pécuniers)

PS : Père Mickybad est librement inspiré par Père Castor, au cas où vous ne l’auriez pas repéré.

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