Les grands studios d’animation japonais : Gainax

Les grands studios d’animation japonais : Gainax

Comme tout bon geek/otaku (rayez la mention inutile), vous avez vu et revu un très grand nombre d’animes, de films et d’OAV, mais connaissez-vous vraiment les studios qui se cachent derrière ces productions?! En cette rentrée 2014, je vous propose un petit dossier concocté avec amour, sur les studios d’animation nippons. Découverte pour certains, révisions pour d’autres, quel que soit votre niveau de connaissances sur le sujet, vous y trouverez forcément votre compte.

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Gainax, le studio du futur

 

En 30 ans, Gainax est devenu un véritable pilier de l’animation japonaise et a su se forger une image de studio novateur et exigeant. Tout commence au début des années 80, alors que quelques étudiants réalisent Daicon, un court-métrage remarqué lors d’un festival de films SF nippons. Parmi eux, se trouvent notamment Hideaki Anno et Yoshiyuki Sadamoto. Ils sont repérés par la société Bandaï qui leur confie la réalisation et la production du film Les Ailes d’Honnéamise. Pour l’occasion, vu l’ampleur et le coût du projet, ils fondent alors le studio Gainax. Le film est réalisé par Hiroyuki Yamaga, un des cofondateurs du studio qui fait, d’entrée de jeu, preuve d’une vraie rigueur dans l’écriture et la réalisation. Malgré toute les qualités du film, à sa sortie en 1987, c’est un échec commercial au Japon. Mais Gainax rebondit et se lance dans la réalisation d’OAV (Original Animation Video) destinés directement à l’exploitation sur support vidéo (VHS, DVD…). Les six épisodes de Gunbuster réalisés par Hideaki Anno, sortent en 1988 et creusent un peu plus le sillon SF, ouvert avec Les Ailes d’Honnéamise. Pour l’occasion, le studio invente son propre fan-service appelé Gainax Bounce, qui consiste à apporter une attention particulière à l’animation, plus ou moins réaliste, des mouvements des seins de son héroïne. En injectant une légère pointe d’érotisme, Gainax occupe alors un créneau encore vacant dans le genre.

 

12040806320926052L’année suivante, le studio s’illustre dans une nouvelle série animée, Nadia ou Le Secret de l’Eau Bleue. Toujours dirigé par Anno, l’anime est un gros carton au Japon et débarquera même en France quelques années plus tard. La série qui s’inspire très librement du 20 000 Lieues Sous Les Mers de Jules Verne est une vraie réussite à l’animation riche, qui à ce jour, compte un grand nombre de fans. Le début des années 1990 voient le départ de certains membres du studio, pour aller fonder un autre illustre studio, Gonzo. C’est en 1995, que Gainax inscrira à jamais son nom au panthéon des studios d’animation avec la série mythique Neon Genesis Evangelion. Une fois encore, Hideaki Anno est aux commandes et il s’affirme comme la tête pensante du studio. Sur les bases du genre mecha, Anno construit une œuvre de SF alambiquée, introspective et controversée. En effet, rien ne nous préparait à une telle expérience mystico-philosophique sur fond de psychanalyse adolescente. Gainax gagne son pari et propulse Evangelion au firmament de la Japanimation. Le succès dépasse les frontières du Japon et la critique salue une prise de risque hallucinante. Le dessin et l’animation sont incroyables pour l’époque et malgré une fin qui a partagé les fans, la série reste toujours une référence de valeur. Par la suite, Anno n’aura de cesse de retravailler son œuvre à travers deux films sortis en 1997, puis une nouvelle tétralogie intitulé Rebuild of Evangelion, dont les trois premiers films sont déjà sortis.

 

FLCL Groundwork (Artbook) 02La fin des 90’s et le début des années 2000 est alors l’occasion pour le studio de s’essayer à des projets plus singuliers et à collaborer avec d’autres studios. Gainax s’offre un trip carrément érotique avec la série Ebichu, tirée du manga éponyme de Risa Ito. En 2000, en s’associant à Production I.G (Patlabor, Ghost in the Shell), ils nous pondent un OAV totalement barré et absurde, Fuli Culi (ou FLCL). Six épisodes de nawak total dans une ambiance survoltée. Anno laisse la place à Kazuya Tsurumaki qui passe au mixeur Evangelion, Lupin III ou encore John Woo. Seulement deux ans après, ils reviennent cette fois en collaboration avec le studio Madhouse et nous balance Abenobashi. Cette série joue la carte de la parodie, en s’attaquant à un genre (polar, horreur, mecha, romcom) par épisode. Toute la culture ciné/pop/manga y passe et Gainax n’hésite pas s’auto-citer en faisant preuve d’un humour incroyable. Par la suite, les séries Gurren Lagaan et He’s My Master ne feront que confirmer cette tendance humoristique totalement unique et barrée.

 

Le studio Gainax n’a jamais rien fait comme tout le monde et aime prendre des risques quitte à déstabiliser son public. Il semble clair que le studio en a encore sous le pied et qu’il faudra compter sur lui encore pendant de nombreuses années. Pour s’en convaincre, il n’y qu’à voir les propos tenus il y a quelques semaines, par Toshio Suzuki, cofondateur et ancien directeur du studio Ghibli, lors d’une conférence de presse. Il a affirmé que Hideaki Anno est l’avenir de l’animation japonaise et l’a désigné comme le digne successeur de Hayao Miyazaki, lui-même grand fan du créateur de Evangelion. Rien que ça!

 

 

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