
Les grands studios d’animation japonais: Ghibli
Comme tout bon geek/otaku (rayez la mention inutile), vous avez vu et revu un très grand nombre d’animes, de films et d’OAV, mais connaissez-vous vraiment les studios qui se cachent derrière ces productions?! En cette rentrée 2014, je vous propose un petit dossier concocté avec amour, sur les studios d’animation nippons. Découverte pour certains, révisions pour d’autres, quelque soit votre niveau de connaissances sur le sujet, vous y trouverez forcément votre compte.
Ghibli, le studio du merveilleux
Tout ou presque a été dit sur le studio Ghibli mais faire un dossier sur les studios d’animation japonais sans en passer par celui de Miyazaki et Takahata semble être peu probable, alors je me lance… Même si Nausicaä de la Vallée du Vent est sorti en 1983 et que le studio n’a vu le jour qu’en 1985, le film est considéré comme son premier bébé. Tout de suite, on voit un vrai qualité dans l’animation comme dans le scénario. Durant les années 80, de nombreux studios multiplient les productions télévisées et les sortent à la chaîne tandis que Ghibli se singularise en se focalisant sur la production de long-métrages. L’animation est extrêmement soignée, le scénario est intelligent et les thématiques chères au studio tel que l’écologie, la place de l’homme dans la nature ou encore l’aviation dont Miyazaki est passionné, montrent déjà le bout de leur nez. En 1986, sort Le Château dans le Ciel réalisé par Hayao Miyazaki, le premier film d’animation officiellement estampillé studio Ghibli. Inspiré des Voyages de Gulliver et du film français Le Roi et l’Oiseau, ce film est une merveille pleine de finesse et de poésie qui ne parviendra jusqu’à nous qu’en 2003.
En 1988, le studio sort deux films majeurs qui illustrent parfaitement son aspect bicéphale: d’une part Mon Voisin Totoro, de l’autre Le Tombeau des Lucioles. Le premier, toujours réalisé par Miyazaki est aujourd’hui une véritable référence dans le domaine et son personnage devient, à l’époque, la mascotte du studio et finit par apparaître sur son logo. Le public découvre une œuvre tendre et pleine de poésie, la marque Ghibli est là. Le second film de cette année 1988 est quand à lui réalisé par Isao Takahata et montre une facette plus sombre du studio. Cette sublime et bouleversante fresque sur une fratrie durant la Seconde Guerre Mondiale nous ramène à une triste et douloureuse réalité, loin de l’onirisme de Totoro. Deux chefs-d’œuvres réalisés par deux génies, Ghibli ne semble pas vouloir jouer dans la même cour que tout le monde.
Creusant le sillon de la fable fantastique, le studio signe coup sur coup, entre 1989 et 1991, Kiki la Petite Sorcière (Miyazaki) et Souvenirs Goutte à Goutte (Takahata) avant d’enchaîner sur le connu et reconnu Porco Rosso. Ghibli met en scène des animaux anthropomorphes et s’immisce dans le récit politisé sur fond de guerre. La magie de l’animation fait de nouveau des miracles et Miyazaki acquiert ses lettres de noblesse. De 1993 à 1995, le studio sort un film par an, tel un métronome et les deux têtes pensantes du studio alternent leurs œuvres. Mais la claque débarque au détour de l’année 1997 avec l’incroyable et puissant Princesse Mononoke. La critique est unanimement emballée et le film caracole en tête du box-office japonais. La maestria dont fait preuve le studio et surtout Miyazaki est impressionnante. Le propos est passionnant, l’univers totalement envoûtant et l’animation est renversante, bref c’est un carton plein. La France doit cependant attendre 2000 pour voir le film sortir sur quelques écrans.
Deux ans après Princesse Mononoke, Isao Takahata réalise Mes Voisins, les Yamada et prend, un peu, tout le monde de court. Les fans habitués aux productions léchées du studio, sont déstabilisés par ce nouveau film qui prend quelques libertés artistiques à travers un graphisme beaucoup plus simple et enfantin. Cette comédie familiale composée d’une succession de scènes indépendantes, bien qu’attendrissante et drôle, ne trouve pas son public et reste à ce jour un échec relatif pour Ghibli. Qu’importe, en 2001, le studio atteint le firmament avec Le Voyage de Chihiro. Plus gros succès du studio et de l’histoire du cinéma japonais, le film récolte 350 millions de dollars à travers le monde et reçoit des prix de prestige dont l’Oscar du meilleur film d’animation et l’Ours d’or du meilleur film au Festival de Berlin. L’animation japonaise montre au monde entier sa diversité et ses grandes qualités et fait taire certaines voix qui résonnent encore depuis les années 90.
En 2004, Le Château Ambulant confirme l’engouement du public pour le studio de même que l’exigence de Ghibli en terme de qualité. Les critiques et le public sont à nouveau sous le charme de ce conte aux allures steampunk et le film représente à nouveau le studio dans différents festivals. L’excellence dont fait preuve le studio de Totoro est hallucinante et on finit par croire que rien ne peut l’arrêter. Installé au sommet, il est depuis bien longtemps inatteignable et évolue dans les hautes sphères du film d’animation. Hayao Miyazaki passe la main à son fils Gorô, en 2006 pour la réalisation des Contes de Terremer qui connaît moins de succès que ces prédécesseurs.
Depuis 2008, le studio Ghibli a sorti six films, tous aussi attendus les uns que les autres. Avec un univers complètement installé dans l’esprit collectif, ses réflexions humanistes et le design ultra-reconnaissable de Miyazaki, le studio possède une patte unique, gage de qualité. Du coup, que se soit, Ponyo sur la Falaise ou Le Vent se Lève mais également Le Conte de la Princesse Kaguya, chacun a su trouver son public malgré des coûts de production de plus en plus lourd à supporter. Il y a quelques temps, le monde entier était en émoi en apprenant l’arrêt (temporaire) de production de long-métrages, alors même que Hayao Miyazaki prenait sa retraite. Une preuve s’il en faut, de l’impact du studio Ghibli dans la pop culture. Le studio vend du rêve depuis bientôt 30 ans. Bravo! Simplement bravo!
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