
Les grands studios d’animation japonais: Tatsunoko Production
Comme tout bon geek/otaku (rayez la mention inutile), vous avez vu et revu un très grand nombre d’animes, de films et d’OAV, mais connaissez-vous vraiment les studios qui se cachent derrière ces productions?! En cette rentrée 2014, je vous propose un petit dossier concocté avec amour, sur les studios d’animation nippons. Découverte pour certains, révisions pour d’autres, quelque soit votre niveau de connaissances sur le sujet, vous y trouverez forcément votre compte.
Tatsunoko Production, le studio qui a fait des petits
Ancien parmi les anciens, Tatsunoko Production a vu le jour en 1962, sous l’impulsion des frères Yoshida. Tatsuo devient le président du studio, Kenji gère le management et Toyoharu, connu sous le nom d’artiste Ippei Kuri, est alors directeur exécutifs. N’ayant pas d’expérience dans la production, les trois frères font appel à Hiroshi Sasakawa pour la réalisation de leur première série Space Ace. Pour l’animation, le studio recrute chez la concurrence, Tôei Animation et Mushi Production. Les frères eux, se répartissent les tâches entre scénario, chara-design et production pure. En 1967, ils lancent la série Mach Gogogo (ou Speed Racer), adapté du manga éponyme de Tatsuo Yoshida. Se situant dans le milieu futuriste des courses automobiles, la série court sur cinquante-deux épisodes et fut adaptée en une bouillie infâme par les Wachowski, en 2008. Ce second essai est le bon et Mach Gogogo en rencontrant un vif succès, lance le studio.
L’année suivante, Tatsunoko adapte un autre titre de la fratrie, Kurenai Sanshiro (Judo Boy). Le manga était écrit par Ippei Kuri et dessiné par Tatsuo, pour l’anime c’est l’inverse, Tatsuo est au scénario et Ippei Kuri est à la réalisation. Cette série de combat, plutôt adulte, trouve son public et s’exporte puisque qu’elle finit par débarquer chez nous en 1985. Le début des années 70 sera marqué par la diffusion de Gatchaman, qu’on connaît chez nous sous l’appellation La Bataille des Planètes. En mixant délire ninja, sci-fi et super-héros, Gatchaman cartonne avec une salve de 105 épisodes qui sera suivie d’un film d’animation et de nombreuses séries dérivées dont une américaine. Le titre ayant très bien marché chez l’oncle Sam, une adaptation live fut un temps envisagée mais jusqu’ici, rien de concluant. Tatsunoko parvient rapidement à s’imposer et se hisse au même rang que les studios Mushi et Tôei.
Les années durant, le studio enchaîne les productions télévisées mais très peu d’entre elles nous parviennent. On peut tout de même citer Demetan, sorti en 1973, dont les aventures feront les beaux jours de nombreux bambins. En 1977, Tatsuo meurt d’un cancer et c’est son frère Kenji qui reprend la présidence du studio. Cette même année, les cent huit épisodes de Yatterman marquent le premier essai du studio dans le genre mecha. Mais le studio a bien compris que Gatchaman était son petit champion, du coup, en 1978 débarque Gatchaman II (cinquante-deux épisodes) et tout juste un an après, Gatchaman F (quarante-huit épisodes). La fin des années 70 n’est pas évidente pour Tatsunoko puisque certains membres quittent le navire, notamment pour fonder les studios Ashi Production et Pierrot.
En 1982, il collabore avec le Studio Nue (Space Battleship Yamato) et Artland pour produire l’immense et cultissime The Super Dimension Fortress Macross (Robotech en français), une série S.F dense et adulte qui se démarquera par son chara-design, confié à Shôji Kawamori. Ses mecha transformables, les fameuses Valkyries deviendront une référence dans le genre et la série aura droit à un grand nombre de spin-off, dont la série intitulée Mospeada, en 1983 et Southern Cross en 1984. Toutes ces séries cartonnent et s’exportent très bien en France et aux USA. Le studio confirme sa place de leader sur le marché de la japanimation. Par la suite, il change de cap et se lance dans l’adaptation de shôjo comme Alpen Rose et Hikari no Densetsu. En 1987, Kenji laisse le fauteuil du président à son frère, l’artiste Ippei Kuri.
Malgré la crise qui touche l’animation de manière globale à la fin des années 80, Tatsunoko tente de concurrencer la Tôei avec l’anime Shurato. Très clairement, le studio marche sur les plates bandes de Saint Seiya avec sa version du shônen en armure et ne s’en sort pas trop mal. C’est également à cette période qu’il se lance dans la production d’OAV mais surtout, c’est à ce moment-là que l’annexe du studio appelé I.G Tatsunoko (futur Production I.G) devient indépendante.
1990 marque l’arrivée d’un anime qui marquera sa génération, le barré Samouraï Pizza Cats. Destinée aux enfants, la série met en scène des chats, livreurs de pizzas qui, à l’occasion, se transforment en samouraïs… Totalement nawak mais marquant. Le studio enchaîne avec des adaptations de contes comme Les Aventures de Robin des Bois, La Légende de Blanche-Neige et Cendrillon. A la fin des 90’s, Tatsunoko relance Mach Gogogo avec Speed Racer X. Depuis le début des années 2000, le studio a nettement ralenti son rythme de production, parfois dépassé par des petits nouveaux, pleins de créativité. Toutefois, Tatsunoko reste une véritable pierre angulaire dans l’industrie de l’animation japonaise et très clairement, il est celui qui a fait le plus de petits. En plus de Ashi Production, Pierrot et Production I.G, on trouve, J.C. Staff, Radix et TNK, bref le studio fait un peu office de patriarche aujourd’hui et on se doit de le respecter. A bon entendeur…
Ahhh, « Robotech »… Purée, c’était bien !