Les Nouveaux Héros : Cinq questions à… Don Hall et Roy Conli

Les Nouveaux Héros : Cinq questions à… Don Hall et Roy Conli

509719Le Disney de ce début d’année, Les Nouveaux Héros, arrive dans les salles hexagonales ce 11 février (et on vous donne notre avis ici, et celle du Docteur No ici). On a eu la chance de rencontrer deux des maîtres d’œuvre de la chose, le producteur Roy Conli (Raiponce, La Planète aux Trésors…) et le réalisateur Don Hall (Winnie l’Ourson), pour papoter un peu…

Est-ce qu’en préparant le film, l’idée d’un univers partagé Marvel/Disney a été envisagé ?  Un univers qui pourrait par exemple inclure le prochain Indestructibles 2 ?

Don Hall : Pendant la première conversation avec Marvel et John Lasseter, à qui j’ai pitché six BD Marvel potentiellement adaptables, ce dernier a choisi de suite Les Nouveaux Héros. Principalement à cause du côté émotionnel de l’univers.
De leurs côtés, Marvel nous a dit clairement : « Ne vous inquiétez pas d’incorporer ça à notre univers ». Ils ont déjà leur univers bien construit et développé, et ils nous ont du coup encouragé à s’en détacher, et à créer notre propre monde. Ce qui mène à ce mélange de la ville de San Francisco et de Tokyo par exemple. Il y a beaucoup de choses en commun entre les productions Marvel et Disney. Bien qu’elles soient plus orientées vers l’action, elles ont quand même beaucoup d’humour, et leurs personnages sont très bien conçus.

Roy Conli : Il y a beaucoup de similarités dans la façon de concevoir des histoires entre Marvel et Disney. Les personnages sont une partie importante du processus de création chez les deux maisons. J’ai trouvé personnellement plus de ressemblances que de différences entre Marvel et Disney. Mais ne nous sommes jamais posé la question de savoir : « Comment Marvel ferait dans ce cas-là ? ». Notre principale considération était plutôt : « Quelle était la meilleure histoire à raconter ? ».

Don Hall : Et je tiens à mettre ça au clair, Les Nouveaux Héros n’est absolument pas un film Marvel. C’est bien un film Disney, et ils nous ont même encouragé à créer une sorte de réalité alternative de leur univers. Il n’y a pas de Captain America dans notre film.

Est-ce qu’on peut parler déjà d’une franchise, dans la logique que ce que fait Marvel au cinéma, avec peut être déjà en projet un Nouveaux Héros 2 ?

Roy Conli : Honnêtement, nous n’en avons jamais vraiment parlé. Enfin, j’en ai parlé, mais ça a été rapidement évacué. Je pense qu’on va d’abord faire une pause, après 2 mois de promotion du film autour du monde. On y repensera sans doute en été. Je n’ai jamais vraiment été fan des suites, et je préfère vraiment les films originaux… Mais il est vrai que l’univers des Nouveaux Héros est un univers où j’aimerais bien revenir en tant que producteur. Donc… On verra bien !

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Il y a beaucoup de références à la pop culture japonaise dans les Nouveaux Héros. Quelles étaient les références précises pour le film, et comment les avez vous incorporé dans le projet ?

Don Hall : On est tous des gros fans d’anime à Disney, et de Hayao Miyazaki en particulier. Mais nous n’avons jamais cherché spécifiquement à incorporer une référence plutôt qu’une autre. Baymax est un hommage à Miyazaki dans un sens, et la ville en elle-même se rapproche de cette héritage. Tout comme dans ses films, on ne sait pas précisément où l’histoire se déroule, mais on y reconnait quand même beaucoup de choses, des influences européennes, d’autres asiatiques… C’est en ce sens beaucoup dans l’esprit des films de Miyazaki, où on retrouve ce même sentiment familier.

Le personnage de Baymax est un hommage à Hayao Miyazaki.

Pourquoi avoir fait de tous vos personnages principaux de gros nerds, passionnés de sciences ?

Roy Conli : Nous sommes des nerds ! C’est la technologie qui mène l’innovation dans ce monde, et je suis fier que ce film mette en avant un groupe de personnages intelligents. Le film célèbre l’intelligence, la différence, et de concevoir des choses tout simplement. Et vous savez, une histoire où il y a un jeune garçon qui dit haut et fort « Je veux aller à l’université ! », je trouve que c’est magnifique.

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Vous venez tous deux de l’animation traditionnelle. Quel fut pour vous l’élément le plus important à apprendre avec ce gros projet d’animation en images de synthèse ?

Don Hall : J’ai beaucoup dû apprendre tout depuis le début, parce que je n’avais jamais travaillé sur un film d’animation CGI, moi qui était plutôt un dessinateur de storyboard. Le plus gros challenge a été d’habituer mon œil à regarder de l’animation en images de synthèse. Car il faut s’habituer beaucoup avant de pouvoir proposer une critique. Passé ces quelques étapes, c’est comme tout, on s’habitue. Mais j’ai eu de la chance, car tout le monde savait que j’étais un débutant en la matière, et tout le monde m’a beaucoup aidé…

Ils ont dû vous dire «Winnie l’Ourson c’était pas mal, mais vient faire de la vraie animation…»

Don Hall : (Rires) Exactement, me guider dans ce nouvel univers c’était vraiment comme prendre la main de Winnie l’Ourson pour le mener dans le monde des Nouveaux Héros !

 

Propos recueillis par Thibaud Smithee.

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