Littérature de la pop culture : les Grands Anciens en toute beauté

Littérature de la pop culture : les Grands Anciens en toute beauté

Note de l'auteur

Il est toujours bon de réviser ses classiques… et autant le faire en feuilletant un vrai beau livre, non ? Et voici précisément un fort beau pavé, idéal pour Noël (eh oui, déjà !) ou sans attendre. Les plus de 50 écrivains et écrivaines cultes qui y sont référencés sont, plus que jamais, des incontournables. L’occasion de vérifier ses connaissances et, peut-être, de découvrir l’un ou l’autre détail. Le tout rehaussé de très belles illustrations signées d’artistes contemporains.

Le livre : Après une préface en manière de manifeste pour un retour à tête reposée sur la pop culture, Thomas Olivri repose, dans son introduction, les bases de ce qui va le préoccuper au fil des 250 pages de ce beau livre : la littérature de l’imaginaire. Son ouvrage est ainsi réparti en quatre parties, la fantasy, la science-fiction, l’aventure et le fantastique. Avec, en guise de dessert, de petites notices illustrées et bien renseignées sur les illustrateurs qui se sont prêtés au jeu.

Mon avis : Avec cette Littérature de la pop culture, Thomas Olivri ne veut pas jouer les découvreurs. On ne trouvera donc pas ici de nom totalement inconnu. Et pour cause, c’est annoncé dès la première de couverture : voici une anthologie d’auteurs cultes. Ils sont venus, ils sont tous là : de Glen Cook à Oscar Wilde, en passant par Robert E. Howard et Robin Hobb, Arthur C. Clarke et Philip José Farmer, Edgar Rice Burroughs et Robert Louis Stevenson, Stephen King et Mary Shelley.

On le voit, pas beaucoup de femmes dans la liste, ce qui est aussi une information (ou, pour être honnête, une confirmation) : Robin Hobb et J. K. Rowling au rayon fantasy, Anne McCaffrey en mode SF, Anne Rice et Mary Shelley côté fantastique… et aucune en matière d’aventure. Vous avez dit macho ?

Chaque auteur est accompagné d’une notice biographique, ainsi que d’une ou plusieurs brève(s) analyse(s) de l’une ou l’autre de ses œuvres marquantes. Pour le King, où l’on a évidemment l’embarras du choix, celui-ci s’est porté sur Ça, Shining et La Tour sombre. D’autres, tel William Peter Blatty, affichent une production nettement plus réduite, ce qui justifie une place moindre dans cette anthologie. “Production réduite” ne veut d’ailleurs pas dire qu’elle n’a pas eu de retentissement. Blatty le prouve amplement, lui qui a signé L’Exorciste.

Autre atout de cette antho : elle brosse large côté temporalité. Thomas Olivri recense les Grands Anciens comme H. P. Lovecraft, Jules Verne, Washington Irving, Mary Shelley et J. R. R. Tolkien, et leurs “descendants”, les Neil Gaiman, Anne Rice et autres J.K. Rowling. Pas de jeunisme ni de snobisme d’aucune manière ici : cultes, ces auteurs le sont, qu’ils soient morts ou en pleine possession de leurs moyens littéraires. Cultes et reconnus comme tels.

Du point de vue géographico-linguistique, pas de surprise non plus : le territoire exploré par Olivri est principalement anglo-américain. Seuls Pierre Boulle (La Planète des singes) et Jules Verne offrent une perspective française à leurs genres respectifs, la SF pour le premier, l’aventure pour le second.

Cela pose au passage la question de la traduction, une dimension explorée via une interview de Patrick Marcel, traducteur entre autres de George R. R. Martin, Alan Moore, Neil Gaiman. La fantasy, avec ses termes inventés (et souvent fantaisistes), pose souvent de vrais problèmes pour un traducteur : « Là aussi, c’est du cas par cas : est-ce que les termes inventés sont simplement dus à la… fantaisie de l’auteur qui a décidé que l’équivalent local de la grenadine serait le shtonk, par exemple ? (…) Plus compliqué, s’ils ont une logique, si le lecteur d’origine peut comprendre à travers eux d’autres mots, des images, il faut trouver un terme français correspondant, qui évoque des images comparables, qui conserve les mots qu’on retrouve. » Bref, « il faut trouver comment retranscrire au plus près l’expérience du lecteur en version originale pour le lecteur en langue française ».

Sans parler des graphies qui changent au fil du temps, d’une adaptation au cinéma qui préfère l’anglais originel au français de l’adaptation. Je me souviens d’un Fight Club rebaptisé, avant le film, le « club la cogne ». Et si vous êtes assez âgé.e pour avoir connu « Bilbon Sacquet » avant de voir revenir le « Bilbo Baggins » imposé par la trilogie de Peter Jackson, vous connaissez ça…

L’auteur : Créateur et curateur du site Geek-Art, Thomas Olivri y propose de jeter un pont entre l’art et la pop culture, devenue une source d’inspiration et de référence pour les artistes du monde entier.

Littérature de la pop culture
Écrit par
Thomas Olivri
Illustré par plus de 55 artistes
Édité par Hachette Heroes

 

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