
Loi pour la république numérique : Des tétons… pas de pognon.
Dans le cadre du nouveau projet de loi : loi pour la République numérique qui a pour objectif d’encadrer l’open data, la protection des données et d’apporter un cadre au sport électronique (e-sport), un amendement (voir texte ici) a été déposé le 8 janvier dernier, pour « concourir à la lutte contre le sexisme, les stéréotypes et violences de genre dans les jeux vidéo » selon les auteurs.
Ce nouvel amendement propose de supprimer le droit à l’obtention du crédit d’impôts pour dépense de création de jeu vidéo (CIJV) pour tout développeur français qui proposera des jeux comportant des représentations dégradantes à l’encontre des femmes. Il est à noter que les jeux incluant des scènes pornographiques ou de violences extrêmes sont déjà exclus du dispositif CIJV.
À l’instar de la violence, le sexisme ou du moins la représentation dégradante de la femme se verra peut-être dotée d’un barème définissant le niveau de sexisme d’un jeu vidéo. Il est bon de noter qu’actuellement c’est le développeur qui atteste que son jeu ne dépasse pas 3 points de contextualisation de la violence sous peine d’être exclu du dispositif CIJV. Il sera donc de la responsabilité du développeur de permettre à ses créateurs de s’exprimer dans un cadre légal, ce qui, en la matière, ne risque pas de changer grand-chose. En effet, nombre de jeux fripons (culotte et Cie) ou de gros calibre (105D) sont d’origines japonaises et donc non encadrés par cette loi. Par contre, le risque est de voir se développer une aseptisation des productions françaises, voire au pire l’éradication de personnages principaux féminins d’un jeu vidéo (quoique dans ce cas précis, on fera une loi pour la parité dans le JV). Adieu donc un GTA made in France, bonjour les productions type Dofus, Ray man ou Trackmania.

extrait : Attestation relative à la violence (CNC)
Il sera intéressant de voir si un barème comparable est appliqué au sexisme et sous quels critères il prendra forme. En effet, quels autres critères retenir pour le sexisme dans le jeu vidéo que la dévalorisation de la femme via l’expression graphique de ses caractères sexuelles secondaires (wiki ici) ou la quantité de vêtements portés qui sont arguments principalement développés sur le sujet. Ajoutera-t-on un recueil d’expressions sexistes, un annuaire des métiers à connotations sexistes, un livret des comportements sexistes ? Ou laissera-t-on le développeur définir, comme pour la violence, s’il considère que son jeu est sexiste.
Je vais arrêter là car je pense que je risque de développer le sujet dans un article … à suivre donc !
L’argument selon lequel la lutte contre le sexisme et les stéréotypes de genre pourrait conduire à « l’éradication de personnages principaux féminins d’un jeu vidéo » me laisse dubitatif.
On dirait je ne sais plus quel développeur (Kojima peut-être mais je n’en suis pas sûr, je cherche un lien) qui trouvait contradictoire le fait de vouloir des héroïnes de jeux qui ne soient pas sexy.
« bonjour les productions type Dofus, Rayman ou Trackmania. »
Avez-vous bien regardé la caractérisation des persos féminins, par rapport aux autres, dans les derniers Rayman ? (indice pour les trouver facilement : ce sont les seuls ayant une anatomie humaine)
Bref, rien qu’en lisant l’analyse que vous en faites je le trouvais nécessaire cet amendement.
certains développeurs de JV se sont déjà plaint de recevoir des commentaires négatifs de la part des éditeurs concernant le fait d’incarner un personnage principal féminin dans un jeu. DontNOd, développeur français avait déjà reçu des critiques assez vives sur leur précédent jeu remember me, du fait d’une sexualisation poussée de leur héroïne. Leur nouveau titre LIfe is strange, présente une jeune adolescente normale, non sexualisée.
si moralisation il y a , elle existe déjà via les éditeurs qui font pression sur les développeurs pour éviter une mauvaise presse.
ensuite, l’amendement vise uniquement les JV adultes, jugeant leur contenu et les rendant responsable de la propagation d’acte ou comportement sexiste. je me permettrais de vous indiquer en me faisant l’avocat du diable que nombres de publications de type manga, ou anime, ou série vont user voire abuser de l’esthétique sexy de leur héroïne.Je ne parle même pas de situations où elles sont directement insultées par les caractères masculins. Ces médias sont majoritairement consommés par une jeune population.Pourquoi limiter l’amendement au JV seul et pourquoi les productions pour adultes ne devraient pas exhiber des contenus qui sont actuellement disponibles pour les jeunes?
si nos représentants parlementaires souhaitent moraliser la société en interdisant les contenus sexys dans tous les medias,et à l’attention des plus jeunes qu’ils le fassent ( bien que d’autres dispositifs protégeant la jeunesse existent), mais cibler un media en particulier – le JV – dédié à une catégorie – adulte – le rendant responsable de comportement sexiste de notre société, n’est pas selon mon avis, un méthode efficace qui donnera des résultats.
Pour le coup je suis en accord avec ces arguments là. Même si pour moi il n’est pas question de morale mais de prise de conscience.
C’est stupide d’interdire la sexualisation de personnages féminins, et ça l’est tout autant d’en faire le vecteur principal de leur caractérisation.
Il reste pas mal de chemin à parcourir sur ce point et, sur le principe, si ça doit passer par une réglementation pourquoi pas.
(et on est d’accord que ça vaut autant pour les jeux-vidéos que les mangas, films ou séries)
je me permettrais juste d’approfondir un point qui me semble important.
le sexisme dans le JV est formé de deux composantes : l’esthetique des avatars, et les comportements sexistes à travers le JV
Sur le deuxième point, je tiens a rappeler que 40% des joueurs sont adultes, soit 60% de jeunes adolescents ou en passe de l’être. le monde du JV est donc multigénérationel, et il est extrêmement difficile de savoir avec qui on joue, homme/femme , jeune/adulte.
Personnellement, pour avoir environ 30 années de jeu derrière moi, je ne connais qu’une seule population répréhensible, les rageurs, ceux qui n’acceptent pas la défaite et vont vous le faire savoir directement par messageries intégrées au jeu ou via un tchat. Faute d’éducation, de jeunesse, de fair play, le rageur peut tout a fait sombrer dans des diatribes sexistes si son adversaire est une femme/fille. doit on y voir du sexisme avéré ou simplement l’expression de son stade de développement pubertaire.ce comportement de « rageur » est notamment extrèmement exacerbé par le coté compétitif des jeux videos, via l’esport ou les jeux cooperatifs.
Nombres d’articles incitent à penser que les joueurs ayant des propos sexistes sont des personnes responsables, je mettrais un bémol à ces propos car pour avoir deux enfants (une préado – un jeune de 8 ans) ,le sexisme au quotidien entre mes enfants est une affaire courante, les insultes a caractères sexistes (dans les deux sens) sont fréquentes mais dans la normalité de leur stade de développement. En effet, l’affirmation de son propre sexe passe en général par le rejet du sexe opposé, surtout en période d’adolescence. Que le monde du JV soit le témoin de cet affrontement me semble dans la normalité. Bien sûr si les signes persitent avec l’age, il est bon de consulter.
C’est il me semble toute la difficulté de caractériser le sexisme dans le JV, surtout que c’est un des seuls lieux ou adultes et jeunes se confrontent. recevoir des propos sexistes en tant qu’adulte de la part d’un adolescent ne doit pas être surinterprété comme du sexisme avéré, et généralisé à l’ensemble des joueurs ou comme composante du JV.
par contre nous somme bien d’accord sur la nécessité de lutter contre le sexisme lorsqu’il émane d’une personne adulte , responsable légalement, quelque soit le lieu ou l’activité où le comportement/propos sexiste est tenu.
Et donc selon vous à partir de quel âge le couperet doit-il tomber ? C’est quoi la différence entre un adulte et un adolescent ? C’est quoi un âge, une donnée légale ou bien une donnée mentale ?
Je ne sais pas dans quel manuel d’éducation ou de psychologie de comptoir vous avez bien pu puiser cette idée que l’on construit son identité sexuelle contre celle de l’autre et que c’est normal.
Le sexisme est une construction sociale des sexes et notamment des rapports entre les deux sexes, c’est donc du domaine de l’éducation – ça s’apprend et ça se corrige. Ça n’a donc rien à voir avec l’âge mais avec ce que l’on transmet à ses enfants.
la différence entre un adulte est un adolescent est légalement définie par sa responsabilité civile et pénale. D’ou l’existence principe de la majorité pénale, de l’existence d’un code pénal pour les mineurs.Selon vous il faudrait abolir cette différence pour traiter le sexisme également sur toute la population quelque soit son âge, son développement mental, comportemental, physiologique, intellectuel?
concernant votre deuxième remarque, je pense que j’ai du l’entendre au bar, de la part de Dolto , Bettelheim, Freud, du psychologue de mon fils. je vos conseillerais de lire D.Calin (https://dcalin.fr/cerpe/cerpe09.html) psychologue spécialisé dans le développement des enfants dans le milieu éducatif, vous y trouverez certainement certaines pistes concernant le développement de la sexualité chez l’enfant et l’adolescent.Mais aussi par l’observation personnel du développement de ma propre progéniture, et mes études passées sur le développement de comportement masculin soumis à une imprégnation hormonale (testostérone) chez le jeune enfant mâle.
Nous sommes d’accord sur le dernier point, en effet le sexisme est un problème d’éducation. Nous sommes aussi d’accord sur le fait de punir légalement le sexisme caractérisé.Par contre je ne suis pas votre raisonnement sur le fait que le sexisme n’a aucune relation avec l’âge. Si comme vous l’indiquez, l’éducation doit remédier au sexisme, cela indique que l’enfant est de part sa nature sexiste et donc que l’éducation doit le mener à une meilleure compréhension du sexe opposé. je pense que différents mécanismes amènent l’enfant au stade adulte, et au développement relationnel harmonieux avec le sexe opposé. L’éducation, le développement psychologique, l’acceptation de soi, de l’autre, tendent a définir un être adulte responsable.
Maintenant c’est tout à fait votre droit de penser qu’il faille légiférer sur tous les problèmes de notre société, que l’on doit légalement tendre vers une société normalisée, exempte de tout problème, lissée sur des principes moraux, supprimer les représentation du corps (masculin féminin) car elles mènent à des actes déviants, et n’ont aucune valeur éducative. Personnellement j’y vois un retour à l’obscurantisme , à des tentatives démoralisation de notre société. Mais de grâce nos transposons les problématiques adultes à l’enfance ou l’adolescence, privilégions l’éducation plutôt la punition légale.
Vous laissez entendre que j’aurais émis une idée telle que celle là :
« Si comme vous l’indiquez, l’éducation doit remédier au sexisme, cela indique que l’enfant est de part sa nature sexiste et donc que l’éducation doit le mener à une meilleure compréhension du sexe opposé. »
J’ai juste émis l’idée inverse…
Le sexisme comme construction sociale ne peut exister que par l’éducation. Autrement dit un enfant est sexiste parce qu’on l’éduque à l’être. Soit directement au sein du foyer par les modèles référents soit indirectement par l’absence de l’adulte laissant l’enfant seul face aux écrans, que ces écrans soit la télévision, le Web, la fiction ou le jeu vidéo, les media en général véhiculant majoritairement des modèles sexistes.
Vous avez aussi écrit ceci :
« Maintenant c’est tout à fait votre droit de penser qu’il faille légiférer sur tous les problèmes de notre société, que l’on doit légalement tendre vers une société normalisée, exempte de tout problème, lissée sur des principes moraux, supprimer les représentation du corps (masculin féminin) car elles mènent à des actes déviants, et n’ont aucune valeur éducative. Personnellement j’y vois un retour à l’obscurantisme , à des tentatives démoralisation de notre société. Mais de grâce nos transposons les problématiques adultes à l’enfance ou l’adolescence, privilégions l’éducation plutôt la punition légale. »
Tout mon malaise à vous lire vient des idées que vous exprimez et de la sémantique utilisée.
Pour commencer je ne pense pas qu’il faille légiférer à tour de bras. Mais par contre quand au bout d’un certain temps les choses ne s’équilibrent pas d’elle-même légiférer me semble être la première chose à faire, la seconde étant de faire appliquer la loi. Malheureusement en France on légifère beaucoup mais on punit peu.
Tendre vers une société normalisée ? Avez-vous simplement conscience qu’une société sexiste comme la nôtre est une société normalisée du point de vue du modèle dominant, justement celui qui engendre une société sexiste ?
Il ne s’agit pas comme vous l’écrivez de supprimer toute représentation du corps mais de ne pas connoter cette représentation par une construction sexiste. Savez-vous au moins ce que ce mot veut dire ? Je pose la question parce qu’à la vue de votre réponse ici et sur l’autre topic, j’ai un très gros doute.
En attendant, je n’affirme pas que vous êtes sexiste, je ne vous connais pas. Mais j’ai un gros doute quand même quand je vous lis.
Et pour ce qui concerne votre situation personnelle en tant que parent, ayez l’obligeance de ne pas utiliser ce type d’argument pour vous défendre. D’abord parce qu’on est pas sur Facebook et que c’est une très mauvaise habitude d’étaler sa vie privée en public de la sorte et qu’en suite être père au foyer sans emploi n’est pas un argument qui prouve que vous n’êtes sexiste. C’est à peu prêt du même niveau que le raciste qui invoque son amitié avec un Arabe pour prouver qu’il n’est pas raciste.
Tout ce que je vous demande c’est de ne pas copier/coller des brèves comme un pigiste copie/colle des dépêches AFP mais de faire un vrai travail d’analyse au lieu de nous balancer à la face vos inclinaisons.
Sinon, et pour finir comme je ne souhaite ni avoir le dernier mot ni avoir raison parce que je sais que c’est un voeux pieu sur le Web, je laisse juge les lecteurs qui passent par là et vous laisse tout loisir de continuer à vous justifier n’importe comment. Pour ma part, je ne lirai simplement plus ce que vous écrivez, voilà tout.
C’est votre droit le plus total, tout comme votre liberté d’expression et de penser librement.
Sinon pour information, je n’ai pas lu de dépêches AFP, car c’est en relisant l’amendement le matin que j’ai remarqué le terme retiré. L’information n’a été relayé sur le web que dans l’après midi.
Enfin pour conclure, sauriez vous me donner un titre de JV FRANÇAIS , vendu à des millions d’exemplaire en 2015 qui aurait présenté une image dégradante de la femme ou véhiculé des propos sexiste?