
LOL (bilan de l’ultime saison de True Blood)
Le 24 août dernier, HBO nous a servi son dernier verre de True Blood, et c’était infect. Le breuvage avait tourné, la descente du liquide a été piquante et les effets secondaires ont été des plus étranges. D’étonnantes images d’Eric Northman à Wall Street ou encore d’un repas de Thanksgiving digne d’un épisode de Brothers and Sisters nous sont apparus… Mais quel est cet étrange phénomène qui a frappé tous les consommateurs de True Blood ? [SPOILERS]
Je me souviens encore de mon amour pour True Blood lors de sa première saison. J’avais adoré cette série irrévérencieuse, provocante, avec ses répliques cinglantes, ses moments WTF, son côté exagéré et son générique accrocheur. C’était mon guilty pleasure et je me rappelle avoir attendu la saison 2 avec impatience, savourant alors chaque épisode avec plaisir.
Puis il y a eu les loups-garous, les fées, la rupture de Bill et Sookie pour tenter « Sookie et Eric » puis « Sookie et Alcide. » Les personnages se sont multipliés pour devenir plus fades et insupportables les uns que les autres, et les storylines se sont égarées, devenant de plus en plus absurdes et de moins en moins captivantes. J’ai souvent manqué de tout arrêter, comme de nombreux fans de la première heure l’ont fait, mais quelque chose me retenait. Peut-être un maigre espoir qu’un jour les choses s’arrangeraient ?
Pas facile de le pondre ce bilan de True Blood. A chaud, j’ai eu la même sensation d’agacement que lors du départ d’How I Met your Mother, puis je me suis dit qu’il ne rimait à rien de monter au quart de tour en ce qui concerne True Blood, tant on sait tous depuis longtemps que la série était complètement à la dérive.
Cette saison 7 a été une vaine tentative de conclure la série, mais elle s’est finalement résumée à 10 épisodes pointless, comme disent les Américains. Il ne s’agissait même pas de sauver les meubles, tant il n’y avait plus rien à sauver. Cette saison a tenté de revenir sur le passé et de donner une conclusion à tout le monde. Alors Jessica et Hoyt se remettent miraculeusement ensemble, Jason trouve la femme de sa vie, Bill et Sookie retombent amoureux 5 minutes après le décès d’Alcide, puis Bill tombe malade et choisit de mourir au lieu de se soigner afin d’offrir un futur à Sookie… Tout a été très vite, et tout a été fait pour que tout se termine pour le mieux dans le meilleur des mondes. Cependant, donner un happy ending de la sorte à True Blood ne semble pas coller avec l’atmosphère des origines de la série.
La mort de Tara et son retour sous forme de vision tout au long de la saison n’aura rien apporté d’intéressant à la narration, tout comme toute l’histoire autour des yakuzas et du New Blood qui ne sert au final qu’à rendre Eric et Pam millionnaires à la fin de la série. Le retour de Sarah Newlin, le départ de Sam, l’hépatite V, que de minces tentatives de construire une narration autour de cette dernière saison qui n’a en fait que passer son temps à garder la tête hors de l’eau pour ne pas se noyer dans l’ennui et la déception.
Seul point positif de cette saison: la mort de Bill. Non pas que je voulais absolument le voir se prendre un pieu dans le cœur, mais je trouve cette démarche logique. Merci aux scénaristes de n’avoir jamais émis l’idée de tuer Sookie pour en faire une vampire. Jamais il n’a été question de faire de l’histoire d’amour entre Bill et Sookie une niaise copie de l’amourette de Twilight. Peu importe combien les fans appréciaient ou non leur relation, on savait bien tous que sur le long terme cela ne pouvait pas fonctionner. Sookie allait vieillir, ils ne pourraient jamais avoir d’enfants… Alors la décision de Bill de se supprimer de la vie de Sookie pour enfin trouver la paix et lui donner la liberté de passer à autre chose était une bonne idée. Mettre cela en parallèle avec le fait que Hoyt et Jessica font le choix opposé était cependant maladroit, mais c’est True Blood, il ne fallait pas trop en demander.
True Blood nous a offert une dernière saison à l’image des 3 ou 4 dernières, sans saveur, faible et très loin de ce qui a fait le succès de la série. Il était grand temps que ça s’arrête, et pourtant quelque part, la série me manquera. Ce n’est pas ce qu’elle était devenu qui me fera poser un regard nostalgique dessus (bien évidemment), mais ce qu’elle était, ce qu’elle aurait pu être. Preuve est faite que toutes les séries ne devraient pas connaitre un trop grand nombre de saisons. Parfois il faut savoir dire « stop » avant de commencer à faire n’importe quoi.
« Thank you, » c’est le titre du series finale de True Blood. On nous remercie d’avoir regarder la série, et pour ce faire on nous offre ce finale aux accents de série ABC, où tout le monde finit heureux. On ne remerciera pas les showrunners pour s’être autant écarté de ce qui faisait de True Blood un bon guilty pleasure. On ne les remerciera pas d’avoir autant maltraité leurs personnages au point de les rendre bien fades. Mais certains nous manqueront quand même, comme Pam ou Lafayette, ou même Jason et son incurable stupidité.
Beaucoup garderont de True Blood le souvenir d’une série déchue – et elle gardera cette réputation. Avec le temps, on en est tous venu à se moquer de True Blood et de la manière dont elle était dirigée. La saison 7 n’aura pas redorer son blason même si elle aura tenté d’apporter une conclusion à cette histoire. Les vampires de Bon Temps ont tiré leur révérence tête haute mais la mort dans l’âme, car ce qui faisait de True Blood une série appétissante avait disparu depuis bien longtemps.
Oui cette ultime saison était purement lamentable mais finalement à peine pire que les précédentes. Pour moi une telle décadence d’une série ne s’était pas vue depuis « Nip Tuck ». C’est dire. Et pourtant il y a eu « Desperate housewives » entre les deux.
Personnellement j’ai arrêté saison 3 , je le posais la question de cette dernière saison , merci d’y avoir répondu .
J’ai aussi trouvé que le plus choquant dans ce final était l’absence de tout message subversif. Tout le monde ou presque fini heureux/riche/papa ou maman. Finalement, le couple le plus hors-norme restera celui de Jessica et Hoyt : deux espèces différentes, aucun enfant voulu… Je ne parle pas de Lafayette, qui a été un des plus chouettes personnage queer (et Pam, mais parce que. Pam.) que la télé nous ai offert.
Bref, quand on pense ce qu’était True Blood au départ, un ovni avec des personnages fort, une volonté de parler de la différence en s’inspirant fortement du combat pour les droits des homosexuels, le final est vraiment planplan et surtout pire que tout : convenu et « américain ». (et j’excuse pourtant beaucoup, la preuve j’ai regardé jusqu’à présent, gardant le côté mauvais guilty pleasure).
D’accord sur tout avec cet article. J’ajouterais quand même que je rage personnellement après la campagne publicitaire pour cette dernière saison, avec le message comme quoi les « vrais fans » restent jusqu’au bout. Ah bon, vraiment ?? Même si on nous sert des épisodes dégueulasses et ennuyeux au possible.
Comme je le disais sur Twitter, Brian Buckner. Retenez bien son nom, c’est lui l’homme à abattre maintenant, le principal artisan de ce fiasco. Et on peut en vouloir aussi à Alan Ball et HBO (label de qualité, tu parles !!) d’avoir planté là sa « création », sans lui donner de fin décente, et en mettant des incompétents en charge.
Pour ma part, je n’ai même pas réussi à regarder cette série; tout ce que je lisais à son sujet me hérissait. C’est d’autant plus navrant que les romans dont elle est adaptée, même s’ils sont parfois un peu cucul-la-praline, ont chacun son intrigue, et tous entre eux une cohérence, ils développent un univers et des personnages auxquels on s’attache peu à peu, et la fin de la saga, si elle reste ouverte, n’en est pas moins logique et satisfaisante. C’est un véritable gâchis que la série n’ait jamais récupéré ce qu’il y avait d’intéressant à piocher dans les romans et ait massacré son modèle à ce point.
Et comme décidément HBO n’a pas l’air de savoir ce que veut dire « adapter un roman », je constate que Game of Thrones est en train de suivre le même chemin…