Lola Upside Down, Sans Dessous Dessus (Séries Mania)

Lola Upside Down, Sans Dessous Dessus (Séries Mania)

Note de l'auteur

Du 15 au 24 avril se déroule la septième saison de Séries Mania à Paris, et comme chaque année, le Daily Mars vous offre une couverture du festival. Au programme, critiques, bilans de conférences et autres surprises…

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Communauté isolée au large des côtes finlandaises, Flatnäs est « l’endroit où l’on vient pour mourir ». Aux parades d’un pouvoir patriarcal se mêlent des majorettes et de jeunes filles en quête d’identité.

Si le résumé ne vous évoque rien, soyez rassuré, les deux premiers épisodes ne vous éclaireront pas beaucoup plus. Certaines séries aiment glisser entre les doigts, devenir des objets insaisissables pour mieux emporter le spectateur. Le fantôme de Lynch n’est jamais très loin dans sa façon d’exploiter une petite communauté et faire surgir l’étrange de situations anodines et quotidiennes. Lola Upside Down imagine un récit sans dessus dessous. Il faut accepter l’idée de se perdre, de s’émouvoir sans pousser la réflexion, d’éprouver sans réfléchir. De se confronter à une curiosité permanente face à des sujets évanescents.

LOLA-UPSIDE-DOWN-4La série ne s’épuise pas dans la création d’un univers singulier. C’est dans la juxtaposition de scènes, la différence de ton que l’on ressent cette effluve particulière. Dans l’association ou la dissolution, dans la linéarité ou l’ellipse. Dans la confusion des genres où la comédie côtoie le drame ou la romance adolescente. On découvre un geste similaire à P’tit Quinquin : une forme de radicalisme dans la narration, en plus souple et aérien.

La série insuffle une étonnante sensation de liberté. La liberté de s’égarer, de sa scène comme de son récit. La liberté de papillonner, de prendre son temps, de raconter peu. Lola Upside Down offre aux spectateurs une leçon de gymnastique : à lui de recomposer le récit, sans être guidé par la raison, à lui de trouver le chemin parmi des repères mouvants. Si on vient à Flatnäs pour mourir, la série possède quelqu’un chose d’incroyablement vivant et célèbre cette vivacité dans une galerie de personnages aux contours flous, errants dans une narration accidentée.

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