
Lost, 10 ans après.
Le 22 septembre 2004 débutait Lost sur ABC. A cette occasion et durant toute la semaine, le Daily Mars fêtera dignement l’anniversaire de cette oeuvre importante dans l’histoire de la télévision. Géniale ou vilipendée, elle ne laisse rarement indifférent et son final pourrait occuper une place aux côtés du Prisonnier par la violence des réactions. Aujourd’hui, le Daily Mars accueille Pierre Alexandre Chouraqui qui exprime avec passion sa relation houleuse avec la série, capable de lui arracher des larmes ou de le plonger dans une vaste perplexité.
Quand on m’a demandé d’écrire un papier sur la série, j’avoue que mon tout premier sentiment a été enthousiaste. Pourquoi ? Non pas que retourner dans l’univers du show me motivait particulièrement ou qu’elle m’ait laissée un souvenir particulièrement impérissable, mais plutôt parce que lors de la demande, la première image qui m’est venue à l’esprit a été un épisode en particulier. En fait, un épisode qui m’a fait chialer. Mais j’y reviendrais plus tard…
Donc pour revenir à la question initiale, que reste t-il de Lost après une décennie ?
Plein de trucs en fait. En soi, avec un peu de recul, le show de ABC, c’est un gigantesque bordel expérimental narratif, qui distille du mystère tel un alambic mal goupillé, ultra mal dosé, avec à chaque fois plus de questions que de foutues réponses. D’autres séries l’ont fait aussi, pas un scoop me direz vous. Mais là, on se laisse entraîner par la saloperie de teasing constant, bardé de magnétisme over the top, de nombres à la con et de sauts temporels à la petite semaine, qui fait que, vaille que vaille, on veut y croire à ce survival insulaire, même si l’on sait que l’on est pris pour des truffes un peu plus à chaque épisode…
On se sent donc aussi « largués » que les naufragés du vol Oceanic 815, au beau milieu d’un merdier indigent comme pas permis, avec à la barre des showrunners n’assumant pas une seule seconde ce que tout le monde, ou presque, avait quasiment compris, (l’île est une anti-chambre de la mort/un purgatoire, bref rayez la mention (in)utile) et ce depuis la saison 1 (mais on va caler cette idée dans la saison 6 puisqu’on s’est fait grillés depuis le début !)
Alors, on se retrouve avec au final un fatras d’idées balancées à la tronche du naufragé télévisuel que nous sommes et aussi géniales soit elles, elle seront quasiment toutes très mal exploitées. Ces mêmes idées, assemblées à un fil conducteur complètement abscons et obsolète passé une première saison (fichtrement efficace tout de même) nous font tenir devant des personnages haut en couleur frisant à la fois l’enchantement (Desmond, Locke, Jin, Ben, Richard, Sayid) et l’irritation ( Jack la morale, Charlie le débile, They.took.my.son ! et Relou Kate), au bon vouloir des scénaristes en manque de GPS dramaturgique.
Bref, cette foutue île perdue dont tout le monde se fout n’a au bout du compte qu’un seul et unique vraisemblable intérêt : être un puissant vecteur narratif, à faire ressortir la part belle à pléthore de personnages et à toucher la corde sensible, parfois de la plus belle des manières. Et c’est là que Lost, malgré le méchant rouleau compresseur accablant dont je le ponctionne depuis le début de cet article, fonctionne indubitablement le mieux : Dans les dérogations de sa propre mythologie, en s’en servant et en l’oubliant complètement pour ne servir que ses protagonistes, au travers de leurs blessures et de leurs chimères, et non plus de sa pseudo-intrigue nihiliste auquel on a arrêté de croire depuis fort longtemps.
De nombreux exemples viennent parsemer le show dans son entier : John Locke au travers de sa poignante et cruelle histoire sur son père, le lien entre Jin et Sun, d’abord destructeur, puis touchant et finalement doublement tragique, la révélation du passé de Sawyer, devenu escroc, comme celui qui a causé la mort de ses parents… Même la fumée noire au bout du compte, n’est que la conséquence funeste et triste d’un homme à qui on a arraché sa liberté…
Mais la palme niveau émotion, reviendra à l’ensemble des épisodes concernant Desmond et Penny, certainement l’une des plus belles histoires d’amour dans le monde des séries. C’est bien simple, à chaque nouveau point de vue sur leur histoire, on est chaviré, submergé par l’authenticité et la force de leur relation. Et lors du premier coup de fil de Desmond à Penny, après 3 ans de disparition, on ne peut qu’avoir les larmes aux yeux et être ému de manière marquante et durable (l’épisode où j’ai chialé donc). Car même face aux affres du temps et de la distance, la force du lien qui les unit nous serre la gorge et nous bouleverse d’épisodes en épisodes, jusqu’à leur réunion ultime à tous les deux…
Oui, Lost, c’est complètement l’histoire des personnages qui continue, en quelque sorte, de fasciner, de toucher et au bout du compte de nous faire vibrer. Malgré de nombreuses lacunes chez certains protagonistes, et un fil conducteur tout à fait stérile, Lost garde pour elle de merveilleux moments, humains, tragiques, simples, forts et authentiques à la fois. En lui restant fidèle, bon gré mal gré, nous n’avons pas tout perdu en somme.
je crois qu’ on a chialé au meme épisode 😉
monument narratif et émotionnel
peut etre ce que j’ ai vu de plus bouleversant sur un écran
je crois que meme au cinéma je n’ ai pas vécu une telle intensité émotionnelle
peut etre est-ce du à l’ intimité de l’ écran de télé
quand je vois henry ian cusick en simili lex luthor dans mentalist je vois desmond
remarque quand je vois alan dale dans n’ importe quoi,je suis persuadé que c’ est charles widmore
et je suis persuadé qu’ harold finch est benjamin linus 😉