
Série Séries 2013: Gros plan sur « Ma Meuf » (France)
Premier programme court produit pour HD1, le projet développé par CALT (Kaamelott, Caméra Café) entend revisiter la thématique du couple d’un point de vue réaliste. Fondamentalement, ça ne révolutionne pas le genre mais ça fonctionne bien.
La série, côté histoire
Margaux (Clémence Brétecher) partage un appartement avec Joseph, son petit ami. Tous les deux ont la trentaine et c’est la première fois qu’ils emménagent avec leur moitié. Découvrant la vie au quotidien avec une femme, Joseph décide de la filmer. Chez eux, avec leurs amis ou quand ils sont de sortie. On ne le voit jamais mais on l’entend beaucoup… et il ne manque rien des réflexions/doutes/facéties de celle qu’il aime.
La série, côté coulisses
Créée par Francesca Serra et Edouard Pluvieux, la série est la toute première création originale de la chaîne HD1. La saison 1 compte 60 épisodes de 3 minutes, diffusés depuis le 10 juin.
Ce qu’on a retenu de la projection
1. Que le parti-pris narratif est bien maîtrisé. Filmé 80% du temps en caméra subjective (Façon La Femme défendue, de Philippe Harel), la série joue à fond sur la dynamique champ (Margaux)/hors champ (Joseph) pour poser la relation des deux personnages principaux. L’astuce de mise en scène peut s’avérer piégeuse (globalement, dans un autre style, le mockumentary type The Office a montré ses limites) mais Edouard Pluvieux (également réalisateur) joue bien sur la plasticité de son concept en tournant aussi bien en intérieur qu’en extérieur.
2. Que la série a un ton. Pour les producteurs et les diffuseurs de Ma Meuf, le projet se singularise grâce à un ton « réaliste ». C’est quoi, une shortcom réaliste ? C’est une création qui ne cherche pas franchement le gag à tout prix mais qui essaie de qualifier subtilement la relation de l’homme et de la femme au centre du récit. De ce point de vue, on est un peu plus près de Bref que de Un gars une fille donc. Globalement, ça reste quand même une shortcom : une histoire simple, propice à générer de l’humour et sur une thématique légère. À ce titre, l’épisode sur le business de la mode est particulièrement efficace.
3. Que CALT a vendu le projet avec un pilote déjà tourné. « Un gars raconte la vie avec sa copine en la filmant tous les jours », c’est -grosso modo- le pitch de la série. Sur le papier, ça ne vend pas franchement toute la richesse du concept. Et sans sous doute pour ça que CALT a décidé de financer la production d’un pilote en interne avant de le présenter à HD1 (coût : 5000€). Intéressée, la chaîne a sauté le pas alors qu’elle cherchait justement à faire ses premiers pas sur le marché de la création originale.
4. Que l’on a pu avoir des chiffres. L’écriture de la saison 1 a duré un mois et demi (« avec des retours de la chaîne dans la journée : avec les créateurs, on voulait faire la même série dès le début », claironne l’équipe de HD1). Le tournage, lui, a été bouclé en 25 jours. Côté financement, la chaîne annonce que la série a bénéficié d’un budget de 3000€ la minute.
5. Que HD1 pense déjà demain. Alors qu’une déclinaison web de Ma Meuf doit débarquer dans les jours qui viennent (centrée sur le personnage de Marc, le pote étudiant de Joseph, elle s’appelle Les Meufs), la chaîne réfléchit sérieusement à la diffusion d’un feuilleton quotidien pour 2014/2015 (« quand la chaîne bénéficiera d’une distribution nationale »). Ceci alors que des projets de sitcom pourraient bien voir le jour sur ce même canal. Reste à savoir quand.