
On a lu… Manifest Destiny (T.1) de Chris Dingess et Matthew Roberts
Le Manifest Destiny, mais oui, vous savez, c’est ce destin qu’a la nation américaine d’amener partout où elle le peut les lumières de la démocratie et de la civilisation vers l’Ouest (contre les Indiens, donc). On repart donc avec ce comics dans les temps du western, mais à la sauce fantastique, s’il vous plaît.
Nous sommes en 1804. Une expédition, montée par le capitaine Lewis et le lieutenant Clark, doit explorer les territoires sauvages des États-Unis. Du moins, c’est ce qu’ils font croire à leur troupe. Car une autre mission, plus secrète celle-là, parlerait de monstres étranges et fantastiques… Première étape, rejoindre une petite colonie. Encore faudra-t-il y arriver vivant, car entre l’étrange faune qui rode dans les bois, et les repris de justice qui ont été embauchés, ce sont les deux yeux qu’il va falloir garder ouverts.
Le fantastique, les monstres, doivent-ils rester cantonnés aux époques steampunk de l’Angleterre victorienne ou périodes plus contemporaines ? Non, bien sûr que non. La preuve encore avec cet ouvrage. Si certains personnages sont assez caricaturaux, qu’il s’agisse du salaud sans foi ni loi, de l’honnête soldat ou du sadique, nous sommes pour autant dans une ingéniosité de monstres et de dangers. Si certains pourraient voir une certaine métaphore de la conquête (tous ces monstres que personne ne connaît, bison ou autres), finalement, nous sommes plus dans un voyage à travers un monde inconnu et violent, où des hommes doivent affronter des éléments que personne ne comprend. C’est une Amérique fantasmée, mais aussi fantastique, avec ses pionniers, volontaires comme les soldats, ou contraints comme les prisonniers.
Chris Dingess est aux manettes du scénario, et permet de donner un rythme certain à l’ensemble, étant le producteur de la série Being Human, ou à la coproduction de Reaper. Ce qui donne peut-être un ton qui alterne entre monologues, l’usage des journaux du second servant à cela, flash-backs, dialogues succins et scènes d’action. Au dessin, place à Matthew Roberts qui excelle notamment dans la définition d’un monde végétal terrorisant. Manifest Destiny est par ailleurs issu du même studio que celui qui nous a offert Birthright, les studios Skybound, qui s’occupe aussi de The Walking Dead (normal, Robert Kirkman est le créateur du studio), Outcast ou Invincible. On pourra d’ailleurs admirer certaines similitudes entre Manifest Destiny et les œuvres mentionnées…. La suite de ce western de l’enfer vert est prévue début 2017 !
Manifest Destiny – Tome 1 : La Faune et la flore (éditions Delcourt) comprend les épisodes US de Manifest Destiny #1 à #6.
Écrit par Chris Dingess
Dessiné par Matthew Roberts
Colorisé par Owen Gieni.
Prix : 15,95 euros.