Marvel Phase 3 : à quoi s’attendre ?

Marvel Phase 3 : à quoi s’attendre ?

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Si Marvel Studios va conclure la phase 2 son univers cinématographique (officiellement avec Ant-Man, officieusement avec Avengers : Age of Ultron) ce n’est pas pour se reposer sur ses lauriers ensuite mais pour enclencher la phase 3. Dévoilé il y a quelques mois, le planning des prochaines sorties à de quoi donner le tournis et confirme le désir d’expansion et de renouvellement constant de la Maison des Idées. Probablement parce que celui-ci est nécessaire au fur et à mesure que le temps passe.

marvelstudioscalendarlarge2016 : Captain America – Civil War et Doctor Strange. 2017 : Les Gardiens de la Galaxie 2, Spider-man version MCU et Thor : Ragnarok. 2018 : Avengers – Infinity War 1ère partie, Black Panther, Captain Marvel. 2019 : Avengers – Infinity War 2ème partie et Inhumans. N’en jetez plus !

(enfin si, continuez, continuez jamais je n’aurai mon comptant de Super-slips)

Ce n’est pas tant le nombre de films dévoilés qui impressionne que le fait d’annoncer un planning sur autant d’années à venir, là où ce genre de programme reste en interne ou demeure de l’information pour les médias. En s’adressant directement à son public à la manière d’Apple, Marvel prouve sa puissance de communication et sa confiance dans ses personnages. Les bougres ! Ils savent donner l’envie sur un planning dont pourtant rien ne nous dit encore aujourd’hui qu’il sera respecté. Mais après l’effet d’annonce et le buzz engendré, force est de constater que cette liste de film à venir recèle en elle quelques notes d’intention intéressantes pour la suite des événements.

On remarque tout d’abord un lot de suites pour des films comme Captain America, Thor, Avengers et Les Gardiens de la Galaxie. Si ce n’est clairement pas une surprise, il est intéressant de voir que le studio se base de plus en plus sur des adaptations de récits connus et forts. Opposant Iron Man et Captain America dans une lutte idéologique servant de prétexte pour une baston généralisée, Civil War est un des récits les plus marquants des années 2000, tandis que Ragnarok fait référence à la prophétie de la mythologie nordique et à une histoire qui fut le final de la série Thor. Marvel a vraisemblablement compris le potentiel de baser ses histoires sur des récits célèbres dont les noms portent en eux un lot de promesses prompt à faire frétiller les culottes des fans.

On retrouve cette confiance dans l’univers si caractéristique de l’éditeur et du producteur. Cette confiance lui permet également de tenter la carte de la diversité. L’essai concluant des Gardiens de la Galaxie est là pour le prouver, Marvel est considéré comme un label pour le grand public et à ce titre il est prêt pour de nouvelles propositions telles que les aventures d’un super-héros noir venu d’un pays imaginaire du continent africain (Black Panther), les exploits en solo d’une super-héroïne (Captain Marvel), les quêtes occultes d’un magicien (Doctor Strange) ou bien la vie d’une famille royale régnant sur un peuple étrange et doté de super-pouvoirs (Inhumans).

Des changements habiles

928989CAVPLkXEAIavk1On serait surpris si tous ces films cartonnent et on attendra de voir le résultat à l’écran avant de faire péter le Champomy, mais clairement de nouvelles choses se mettent en place. La présence des poids lourds permet à Marvel de diversifier l’offre de son univers, quitte à essuyer quelques échecs. Si on peut y voir un désir artistique, il s’agit aussi d’une nécessité primordiale pour Marvel qui se trouve confronté à une problématique inhérente au cinéma. Alors que les personnages de BD vivent leurs aventures durant des décennies sans s’inquiéter du temps qui passe, leurs équivalents cinématographiques dépendent d’acteurs en chair et en os. On a beau aimer leurs prestations, Chris Evans, Robert Downey Jr et Chris Hemsworth n’incarneront pas éternellement Captain America, Iron Man et Thor. A plus ou moins long terme, Marvel Studio devra continuer ses films sans ses têtes d’affiche. Il est probable qu’il y songe déjà.

Depuis un bientôt un an, l’univers des comics Marvel a connu quelques changements. Devenu vieux prématurément, Steve Rogers a confié le costume de Captain America à son ami Sam Wilson alias le Faucon. Devenu indigne de soulever Mjölnir, le fils d’Odin a renoncé à une partie de ses pouvoirs et c’est une femme mystérieuse qui est devenue le nouveau dieu du Tonnerre. Très bien acceptées, ces nouvelles versions permettent à Marvel de se positionner sur un créneau abandonné par DC (le passage de flambeau) et de jouer là aussi la carte de la diversité (comme le prouve la nouvelle composition de l’équipe Avengers). Mais en prenant un peu de recul, on peut y voir aussi une manière habile de créer de nouveaux personnages, de les faire exister et connaître (la nouvelle version de Thor a fait clairement le buzz), et de les avoir à disposition pour le cinéma quand viendra le moment des départs. Car si on sait que le public accepte facilement le principe du changement d’acteur pour un même personnage (le cas James Bond), l’idée d’un remplacement de personnage derrière le masque à de quoi séduire.

La diversification des films et des super-héros de cette phase 3 correspond donc à un désir rapide de proposer de nouvelles figures capables de drainer d’autres publics, mais permet aussi à Marvel d’installer des films potentiellement capables de prendre la place des pionniers à plus long terme. On reste ici dans le respect d’une continuité interne à l’univers cinématographique. Plutôt que changer d’acteurs pour incarner un même personnage, Marvel osera t-il l’idée de proposer des nouvelles versions de ceux-ci ? Rendez vous d’ici quelques années pour savoir si une femme portera le marteau de Thor, et si Sam Wilson deviendra Captain America.

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