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Marvel Renaissance (critique de Captain America, Le soldat de l’hiver)

Marvel Renaissance (critique de Captain America, Le soldat de l’hiver)

Note de l'auteur

Captain-America-2-le-soldat-de-l-hiver-Affiche-franceD’abord jubilatoire en phase un, l’avènement des films de super héros Marvel finissait par lasser, même agacer en phase deux avec un Iron Man 3 irrespectueux et un Thor: The Dark World fade. Un cynisme commercial était attribué à la maison-mère Disney, depuis son rachat de Marvel, et certaines dents commençaient à grincer (voire à se déchausser), dont les miennes. Mais ça, c’était avant Captain America, le soldat de l’hiver.

 

Synopsis: Après les événements cataclysmiques de New York de The Avengers, Steve Rogers aka Captain America vit tranquillement à Washington, D.C. et essaye de s’adapter au monde moderne. Mais quand un collègue du S.H.I.E.L.D. est attaqué, Steve se retrouve impliqué dans un réseau d’intrigues qui met le monde en danger. S’associant à Black Widow, Captain America lutte pour dénoncer une conspiration grandissante, tout en repoussant des tueurs professionnels envoyés pour le faire taire. Quand l’étendue du plan maléfique est révélée, Captain America et Black Widow sollicite l’aide d’un nouvel allié, le Faucon. Cependant, ils se retrouvent bientôt face à un inattendu et redoutable ennemi – le Soldat de l’Hiver.

Oui, on pouvait craindre le pire. Prenons un super-héros au pouvoir bien en deçà de ces homologues Avengers, Iron Man, Thor ou Hulk, affublons le d’un costume taillé dans la bannière étoilée des Etats Unis, et enfin donnons-lui un sens exagéré du patriotisme mâtiné d’une mentalité binaire et cul-cul la praline…Voilà Captain America. Difficile de vendre un tel concept au public non initié, et pourtant…Dans le premier opus de ses aventures, Joe Johnston avait réussi à mêler le côté Steam Punk de son Rocketeer (1991) avec sa maîtrise du code de film d’action et de la direction artistique (le bonhomme est quand même responsable de la DA des Aventuriers de l’Arche Perdue et de la trilogie Star Wars). Il livre un film très honnête. Soulagement, on a sauvé le soldat Rogers. Puis vinrent Avengers et l’annonce des réalisateurs du prochain Captain America : Les frères Russo, Joe et Anthony. Le CV des deux frangins ne fait pas rêver, loin de là : des épisodes de la série Community et Toi, moi et Dupree (2006)…

Et pourtant (bis)

Là où de bons réalisateurs aux CV étoffés se sont gamellés en toute beauté, Shane Black (Iron Man 3) et Kenneth Branagh (Thor), les frères Russo réussissent un film haletant aux enjeux passionnants. Totalement respectueux de l’esprit du comic d’Ed Brubaker, le scénario donne une épaisseur insoupçonnée au gentil boyscout Steve Rogers et au manichéisme de l’Univers Marvel. Qui l’eût cru ? Jusqu’ici le gentil S.H.I.E.L.D. se battait contre les méchants, on était dans le royaume du bon fast-food-movie, vite vu, vite digéré, avec un cadeau dans la boîte, les deux scènes post-génériques nous annonçant la suite du développement (commercial) de l’histoire. Oui mais…

Il y a quelque chose de pourri au royaume du S.H.I.E.L.D.captain-america-le-soldat-de-l-hiver-captain-america-the-winter-soldier-Evans

Dès les premières minutes du film, le ton est donné, le Cap’ remplit sa mission et frappe dur, fait mal, les balles fusent et les morts (humains) sont visibles, plein champ. Rogers se rend compte que sa mission en cachait une autre qu’il ne connaissait pas. Le bien, le mal, la binarité commencent à s’effriter et cela fait un putain de bien dans le monde chapeauté par la firme aux grandes oreilles. La suite réservera son lot de surprises, retournements de situations, certes parfois prévisibles, mais le mélange action/espionnage prend parfaitement grâce au parti pris des deux réalisateurs.

Du CGI, oui, mais pas que…

Le film est évidemment blindé de CGI, mais les Russo ont eu l’intelligence de ne pas en faire l’attrait principal du film en utilisant les effets et cascades « Live » du plus bel effet, correspondant mieux au personnage « supra-humain mais pas trop » de Captain America. Les nombreuses scènes d’action sont lisibles, à l’image du magnifique combat dans l’ascenseur, le montage saccadé épileptique absent. Diantre, que cela est agréable. Entendons-nous bien, Les Russo ne sont pas non plus des McTiernan en puissance mais leur travail est très respectable, aidé en cela par un score plutôt léché (voir ici).

Et le soldat de l’hiver dans tout ça.

Secret de polichinelle, l’identité du soldat de l’hiver et ses confrontations avec le Cap’ ne constituent qu’une intrigue secondaire, parmi d’autres plus développées et plus captivantes comme la gangrène du S.H.I.E.L.D.. Je ne vous déflorerai pas ces intrigues, à ce stade de cette critique, vous l’avez compris, il faut aller voir le film, nom de nom !

Coté casting, le job est fait. Chris Evans campe à merveille le Cap’ évoluant dans son jeu comme Rogers dans ses doutes. Anthony Mackie, plus qu’un simple side-kick, est impliqué dans son rôle de Sam Wilson/Le Faucon. Scarlett Johansson, plus belle que jamais, nous donne envie d’un film sur la Veuve Noire, Samuel L. Jackson assure en Nick Fury. Et le beau Robert, me diras-tu ? Il fait le job. Cobie Smulders, Emily Van Camp et Sebastian Stan font ce qu’ils ont à faire mais je n’en dirai pas plus. No Spoil.

Au final, Captain America, le soldat de l’hiver est un film de super-héros enfin pris au sérieux, jubilatoire, sans fausse note, une vraie renaissance dans l’univers des films Marvel. Courez le voir !

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