
Metal Gear Solid 5 : retour sur une communication mystérieuse
Durant tout le mois de septembre, le Daily Mars vous propose une série d’articles consacrée à la saga Metal Gear Solid, à l’occasion de la sortie du cinquième épisode, chargé de boucler la boucle en ce qui concerne l’histoire énorme de la saga.
En début d’année, coup de tonnerre : Kojima est prié de quitter Konami, alors en plein travail sur le dernier épisode de la saga Metal Gear Solid. S’ensuivent plusieurs rumeurs sur les raisons de ce départ, les plus tenaces révélant que l’égocentrisme du réalisateur et les récents changements politiques de Konami (qui veut se recentrer sur le mobile et le pachinko) ne font apparemment pas bon ménage. Mais il est bon ton de rappeler que la production et la communication du jeu ont été assez chaotiques voire même laborieuses, avec du teasing que l’on voit aujourd’hui comme pas très utile pour une saga qui, de toute façon, est attendue par bon nombre de fans. Retour chronologique sur la production de ce cinquième et dernier épisode d’une grande saga du jeu vidéo.
Les prémices du Fox Engine
Août 2008. Ryan Patton, assistant director sur MGS4, révèle qu’un cinquième épisode est bien en chantier, sans l’annoncer officiellement. Evidemment à l’époque, on ne le sait pas encore mais deux projets Metal Gear sont dans les tuyaux chez Kojima Productions : Metal Gear Peace Walker, que Kojima considère pour lui-même comme un « vrai » cinquième épisode, et Metal Gear Rising, le spin-off basé sur Raiden. A cette époque, les équipes arrivent à gérer deux épisodes en même temps. C’est à l’E3 2009 que ces deux épisodes sont révélés. Rien n’indique un éventuel cinquième opus.
Alors que Peace Walker avance bien et sort en juin 2010, proposant même une aventure qui s’inscrit parfaitement dans la mythologie de Metal Gear Solid (entre les épisodes 3 et 5 précisément), Metal Gear Rising fait du surplace. Les rumeurs font état d’un Kojima qui n’est pas si impliqué que ça, et a préfèré se concentrer sur Peace Walker. Ce n’est qu’en décembre 2011 que Metal Gear Rising refait surface sous une nouvelle forme. Exit Kojima Productions, c’est Platinum Games qui est aux commandes, avec un gameplay différent, et un scénario qui prend place après les événements de Metal Gear Solid 4. Kojima Productions est donc passé à autre chose, ne sachant comment gérer un style de jeu qu’il n’avait jamais pratiqué. A sa sortie un an et quelques mois après cette annonce, Rising se révèle assez moyen : on sent que le jeu a énormément de potentiel mais qu’il a été fini à la va-vite, avec des niveaux trop rapidement expédiés. Konami a été au bord de l’annulation avec ce spin-off et a essayé de sauver tout l’argent investi en demandant à Platinum Games d’en faire quelque chose de viable. Entre-temps, Kojima pose les premières bases de Metal Gear Solid 5 via son nouveau moteur : le Fox Engine.
E3 2011. Lors de la conférence Konami, le réalisateur montre les capacités du Fox Engine, en dévoilant une vidéo d’un jeune garçon évoluant dans une jungle dense avec son chien. On y apprend que le développement du moteur a débuté juste après Metal Gear Solid 4 et a continué en parallèle de Peace Walker. Nul doute que Kojima avait déjà l’idée de rentabiliser le coût de ce moteur avec un épisode de Metal Gear Solid. En août 2011, Kojima dévoile de nouveaux tests avec le test d’un visage animé. Il sous-titre les dialogues en teasant encore un peu sur le mystérieux jeu qu’il développe et cite même Volgin, le grand méchant de Metal Gear Solid 3. Kojima, gros fan de Twitter, n’hésite pas à balancer quelques petits indices en parlant de son « Devil’s Project« . En décembre 2011, Kojima continue de montrer ses images de Fox Engine, et parmi elles se trouve un soldat avec une queue de cheval près d’un tank. On a ici le premier screen officiel de MGS5, sans le savoir. En février 2012, on y voit des photos de personnes présentes dans un studio pour y être capturés en 3D. On y voit même Stefanie Joosten, un top-modèle qui sera utilisé pour créer le personnage de Quiet du cinquième opus. Autant dire qu’avec toutes ces images, Kojima a su créer un teasing autour de son moteur et du projet « secret » sur lequel il travaille depuis un moment.
Les deux fantômes
30 août 2012. Konami annonce officiellement Metal Gear Ground Zeroes. On y dévoile juste un artwork – Snake, sous la pluie, vêtu d’un casque similaire à celui de Sam Fischer – et quelques infos : utilisation de Fox Engine, machines actuelles (PS3 et 360) et open-world. Rien de plus ne sera dévoilé. Il faudra attendre quelques jours plus tard, début septembre, pour avoir droit à une vraie vidéo, présentant Ground Zeroes comme un prologue de Metal Gear Solid 5. Kojima twitte un texte sur sa première image promo :
Du « Fox », deux fantômes sont nés…
Comme d’habitude, Kojima tease sur l’arrivée de Phantom Pain. Mais en attendant tous les regards sont fixés sur l’impressionnant trailer diffusé au PAX où Kojima affirme que même si la vidéo est réalisée sur PC, le jeu ressemblera à ça sur XBOX 360 et PS3. Bien sûr, ça ne sera pas vraiment le cas. En tout cas, le jeu impressionne et Konami confirme bien le statut de prologue sans en donner l’ampleur ni la méthode de commercialisation. Les joueurs imaginent pour le moment que Ground Zeroes sera un vrai jeu complet, ou du moins qu’il aura une durée de vie acceptable.
Le cas « Joakim Mogren »
Silence radio jusqu’à décembre 2012 lors des Video Game Awards, célébration qui remet des prix aux jeux sortis dans l’année. Mais c’est aussi l’occasion pour balancer quelques trailers des jeux à venir. Parmi eux, un certain The Phantom Pain, développé par Moby Dick Studios et un réalisateur, Joakim Mogren. Des noms sortis de nulle part, dans un trailer où l’on voit un mystérieux homme blessé, au visage caché, qui tente de s’enfuir d’un hôpital et qui se retrouve hanté par des visions cauchemardesques, dont une baleine enflammée avalant un hélicoptère dans la nuit (!). Durant deux semaines, le net est en ébullition en tentant de savoir quel est ce mystérieux projet. Bien sûr, il paraît évident que Kojima se cache derrière ce projet, et que les images montrées sont celles de Metal Gear Solid 5. En plus des images montrées sur le Fox Engine sur ces dernières années – images d’infirmières, un mec déguisé en médecin -, beaucoup d’indices pointent vers la saga de Konami : Joakim est un anagramme de Kojima, des pétales blanches qui évoquent le final déchirant de MGS3, une esthétique proche de ce qu’on a vu sur Ground Zeroes (même sur les sons), des personnages qui ont l’air de retour comme Volgin et surtout le logo du jeu qui cache les mots Metal Gear Solid V et qui deviendra le logo officiel bien plus tard. Autant d’indices qui ne laissent aucun doute.
Mais Kojima continue de se prendre la tête pour convaincre son monde de sa petite blague. On organise une interview avec le fameux Joakim Mogren (pourquoi a-t-il ce bandage ?) sur GT TV et on fait semblant de laisser échapper un indice monumental en affirmant que le jeu tourne sur Fox Engine. Kojima tente un déguisement sur une fausse couverture pour tenter de continuer le mystère. On sait Kojima fan de teasing en s’amusant avec les joueurs, et il avait surpris son monde sur Metal Gear Solid 2 en réussissant à garder jusqu’à la sortie du jeu le fait que l’on dirigeait principalement Raiden. Une surprise énorme, un vrai coup de poker qui reste parmi les meilleurs teasing de l’industrie. Mais cet hype autour de Phantom Pain était-elle utile ? Tout le monde ou presque savait que le jeu était en fait Metal Gear Solid 5. Pour une saga aussi importante, pourquoi faire autant de foin sur un faux mystère ? Certes, l’événement a fait du bruit, mais la plupart des joueurs se sont demandé à quoi jouait vraiment Kojima pour insister autant sur un teasing ? Avec le recul, on se pose la question de l’utilité de toute cette grosse opération marketing. Le fait est qu’à l’époque de MGS2, aucun indice ne laissait supposer l’existence de Raiden, parce que Kojima n’en laissait aucun. Ici, tout est fait pour pointer vers la saga d’infiltration. Une sorte de jeu de piste superflu, qui a surtout contribué au délire mégalomaniaque de Kojima pour faire parler de son bébé.
Mars 2013, à la « surprise générale », Kojima dévoile à la GDC 2013 un trailer qui dévoile Metal Gear Solid 5 qui n’est autre que Phantom Pain. Mais le soufflé est déjà retombé depuis bien longtemps. On y dévoile les premières informations, le fait que Ground Zeroes et Phantom Pain sont bien deux jeux différents, et que Phantom Pain se déroule neuf ans plus tard. E3 2013 : un trailer de gameplay montre ce que le jeu a dans le ventre. On y apprend que le jeu sera aussi open-world et prévu sur PS4 et ONE, comme Ground Zeroes. David Hayter, la voix originale de Snake, est dégagé (pour des raisons obscures, mais le bonhomme n’a pas la langue dans sa poche) et est remplacé par Kiefer Sutherland. Un nouveau trailer révèle quelques pans de l’histoire et montre que celle-ci sera bien plus mature que les autres épisodes. A ce stade, Kojima met les joueurs dans sa poche et joue la transparence. On revient très peu sur l’histoire de Joakim Mogren d’il y a quelques mois, et Konami n’a pas l’air de s’étendre sur le sujet. L’éditeur revient à une communication plus classique mais efficace.
La démo payante
Fin 2013, l’attention est portée sur Ground Zeroes. On y dévoile la fameuse mission de nuit où il s’agit d’évacuer deux prisonniers. Le jeu a l’air solide, et l’éditeur annonce qu’il en coûtera 30 euros aux joueurs pour se le procurer, 20 euros sur les plates-formes plus anciennes. Début 2014, Game Informer affirme que Ground Zeroes ne durerait pas plus de deux heures, tandis que Konami veut sortir le jeu en boîte pour 40 euros sur PS4 et ONE. Nouvelle levée de boucliers : 40 euros pour deux heures de jeu ? Kojima revient à la charge en affirmant que la mission principale sera plus ou moins longue suivant la façon de l’aborder et qu’il y aura des objectifs annexes. Mais Konami choisit de baisser le prix en boîte de 10 euros. Reste que lorsque le jeu sort en mars 2014, les avis sont mitigés. Certains adorent redécouvrir l’univers MGS en open-world et testent les différentes approches, d’autres se sentent légèrement floués pour un scénario qui annonce simplement les prémices de Phantom Pain. C’est comme si Konami avait choisi de vendre l’épisode du tanker de MGS2 à part. Il faut dire qu’en soit, l’approche de Ground Zeroes est loin d’être originale : il s’agit d’attaquer une base en l’infiltrant de la façon que l’on veut. Sauf que beaucoup de jeux l’ont déjà fait avant lui, surtout récemment (jeux Ubisoft avec les bases à attaquer comme Far Cry) ou même des anciens jeux militaires (Project IGI). Certes, cela permet d’avoir un bel aperçu du vrai MGS5, mais un aperçu un peu léger quand on voit ce que le jeu principal va proposer. Beaucoup voient Ground Zeroes comme une grosse démo payante plus qu’un prologue. Cette décision marketing de Konami n’a pas l’air d’avoir véritablement fonctionné : les ventes ont assez bien marché, mais il faut comparer avec le coût de fabrication d’une démo payante qui aurait dû être vendue dix euros de plus.
E3 2014. Konami dévoile du gameplay de Phantom Pain ainsi qu’un trailer qui rassure une nouvelle fois les fans, après la semi-déconvenue de Ground Zeroes. Le jeu a l’air intéressant à jouer, et Kojima communique à fond sur son titre en insistant bien sur le fait que cet ultime épisode sera celui qui bouclera la boucle. En décembre, Kojima dévoile la partie multijoueur du jeu : Metal Gear Online sera un titre à part mais vendu avec Phantom Pain. Il considère que le multi n’est pas qu’un simple mode mais bien un jeu à lui tout seul. Puis Kojima promet une grosse annonce à Noël 2014. Encore une fois, il joue avec le teasing en publiant des messages en suédois qui rappelle l’affaire Joakim Mogren deux ans plus tôt. Il donne rendez-vous lors d’un streaming spécial pour une grosse surprise. Il arrive alors avec un bandage rappelant le fameux Joakim, baratine sur le jeu pendant près de trois heures avant de dévoiler la fameuse surprise : un chapeau-poulet pour Snake dans MGS5. Aucune info supplémentaire ne sera dévoilée sur le jeu. Encore une fois, Kojima est persuadé de l’efficacité de son teasing, mais cette dernière tentative commence à lasser les joueurs les plus endurcis.
La débâcle
En mars 2015, alors que Konami révèle la date de sortie du jeu (1er septembre), des utilisateurs de Reddit repèrent sur le site officiel du cinquième épisode la disparition des appellations en rapport avec Kojima : Kojima Productions disparaît des jaquettes ainsi que le fameux « A Hideo Kojima Game ». Des offres d’emplois changent, des comptes Twitter demandent aux utilisateurs de changer de compte pour suivre l’actu autour de la saga. Konami reste très vague, prétextant que l’éditeur et le réalisateur continuent de travailler ensemble. Le 20 mars 2015, c’est officiel : Kojima quitte Konami une fois le développement de ce cinquième épisode terminé. Et Kojima Productions sera dissout. Les révélations s’enchaînent et parlent de relations tendues entre l’équipe créative de Kojima Productions et Konami. Les multiples déclarations ne seront jamais complètement vérifiées, mais la plupart vont dans le même sens : le CEO de Konami désapprouve les méthodes de Kojima et considère qu’il fait perdre trop d’argent à la société qui préfère se concentrer sur le marché mobile japonais, rapportant bien plus d’argent que le développement d’une de ses franchises phares. L’éditeur commence à se mettre à dos bon nombre de joueurs, notamment quelques temps plus tard avec l’annulation de Silent Hills (également projet de Kojima). Cette situation laisse Konami avec seulement deux licences fortes encore en activité : la saga Metal Gear et le vétéran Pro Evolution Soccer.
Pendant ce temps, une autre polémique, plus discrète, vient entacher ce cinquième épisode. Lors du tout premier trailer de Phantom Pain, on voit un docteur à lunettes qui s’adresse au héros. C’est ce chirurgien qui greffera le bras mécanique de Snake dans le début du jeu. Les équipes de Kojima se sont à priori servi de Ian Moore pour le design du personnage. Sauf qu’il existe un vrai chirurgien, le docteur Sergio Canavero, exerçant en Italie, qui a même porté plainte contre Konami pour s’être servi de son visage comme modèle sans lui en parler. L’homme passe d’ailleurs pour un savant fou dans la profession puisqu’il veut être le premier médecin à réussir la greffe d’une tête humaine. Ce qui est assez étrange, c’est que le web se pose des questions sur ce médecin, notamment son passé très flou. L’homme a déjà participé à la greffe d’un bras mécanique (comme le héros), son projet de greffe s’appelle « Heaven » (Outer Heaven, nom emblématique de la saga) ainsi que d’autres pistes. Loin de moi l’idée d’alimenter les rumeurs les plus folles, mais si c’est bien l’œuvre de Kojima, on aurait droit à l’un des hoax les plus fous du web. Sinon, c’est tout simplement le hasard…
Au fur et à mesure des mois, des déclarations sur les conditions de travail au sein de Konami émergent et font peur. Des employés parlent de conditions déplorables : surveillance accrue à l’aide de caméras, pause déjeuner chronométrée… Des employés peuvent même être rétrogradés en tant que vigiles ou agents d’entretien s’ils ne sont pas suffisamment efficaces. Le budget du jeu fait état de 80 millions de dollars, suite aux multiples retards et décisions importantes de Kojima. Les relations internes ont été tellement déplorables, que Konami faisait tout pour forcer les employés à démissionner plutôt que de payer les licenciements. Konami estime que le développement de gros jeux comme celui-ci est certainement terminé et préfère se concentrer sur de l’argent facile, avec les jeux mobiles et le pachinko. Les quelques vidéos de jeux d’argent basés sur les licences Castlevania et Silent Hill apparues récemment confirment ce changement malheureux de direction. Au final, la fameuse mention « A Hideo Kojima Game » sera bel et bien absente de la boîte du jeu.
Incroyable hoax ou effroyable réalité ?
Alors que le jeu sort dans quelques jours, cette chronologie permet de se rendre compte que la communication autour de ce cinquième épisode aura été laborieuse et plutôt unique pour un jeu de cette envergure. Alors que les occidentaux ne font jamais vraiment de vagues pour leurs licences phares et capitalisent sur leur popularité, une grande firme comme Konami autorise un réalisateur à fort caractère comme Kojima à élaborer des méthodes de communication et marketing franchement douteuses et surtout pas forcément utiles. Mais cela permet aussi de se poser des questions : beaucoup de choses ne collent pas. D’abord, Joakim Mogren. Quel était le but de tout ceci ? A l’époque, bon nombre de sites cherchaient une utilité à tout ça. Certains ont même émis l’hypothèse que le Joakim présent lors de l’interview de GT.TV était faux et entièrement réalisé en CGI, afin de promouvoir le moteur Fox Engine et ses capacités de photoréalisme. Des capacités que certaines images ont montrées plusieurs fois. Mais personne n’a jamais réussi à prouver la véracité de ces accusations. Peut-être était-ce un moyen de donner de la crédibilité à un coup de com’ qui a surtout fait parler de lui pour son côté « farce ». Ensuite, cette histoire de chirurgien. Beaucoup d’indices, soigneusement cachés, indiquent des liens entre l’histoire de cet individu et la saga MGS, notamment sur le lieu de son unique conférence (lié à l’histoire de Phantom Pain), du nom de son projet ou encore de ses allusions aux « douleurs fantômes ».
Enfin, le clash entre Konami et Kojima. Du jour au lendemain, Konami s’est transformé en véritable despote, en annulant Silent Hills, en privilégiant ses jeux mobiles tandis que les employés profitent de la débâcle pour balancer les conditions épouvantables de la firme. Mais les échos entendus font carrément état d’un mini Big Brother : les collègues qui « likaient » des statuts négatifs envers Konami se faisaient réprimander, aucune adresse mail ne comportait le nom des employés, quand bien même les postes avaient accès au web. Les caméras de surveillance sont nombreuses, et dire que Konami agit en despote est un euphémisme. Des conditions de travail infâmes, moins surprenantes quand on connaît les différences du monde du travail au Japon. D’ailleurs il est amusant de constater que Phantom Pain se déroule en 1984, qui est aussi le célèbre roman d’Orwell sur un régime totalitaire et l’expansion d’un « Big Brother » (le trailer de l’E3 2014 ne se terminait pas par un mystérieux « Coming 1984 » ?)… Il reste encore beaucoup de zones d’ombres, de coïncidences et d’exagérations : pourquoi vouloir absolument retirer la démo P.T de Silent Hills en privant les nouveaux joueurs de la découvrir (le sigle PT que l’on voit dans les dernières images de MGS5) ? Pourquoi David Hayter, voix indéboulonnable de Snake dans absolument toute la saga est remplacé par Kiefer Sutherland ?
Il faut dire que beaucoup de sites commencent à étudier la question pour savoir si tout ceci n’est pas un gigantesque hoax savamment orchestré par Kojima et Konami. Beaucoup de thèmes de la saga sont étonnamment liés à cette histoire : Kojima porté en martyr par les joueurs, le patrimoine et l’avenir de ses enfants, l’ADN de sa saga. Il y a des zones étrangement mystérieuses dans toute la communication du jeu, en tout cas bien plus que pour n’importe quel jeu AAA. Ce qui est certain, c’est que la réponse sera donnée lors de la sortie (mondiale) du jeu le 1er septembre. Si tout ceci n’est qu’une gigantesque pirouette qui cache quelque chose, ce serait un coup formidable pour terminer la saga en beauté. Et on sait que s’il y a bien quelqu’un capable d’un coup tordu pareil, c’est Kojima. Par contre, si tout ceci n’était que le fruit de notre imagination et du pouvoir maléfique d’Internet (ce qui a de grandes chances d’être le cas, malheureusement), ça n’aura été qu’un bref espoir stupide.