Midnight tales (Vol. 1) de Bablet, Bordier, Sourya, Singelin et Gax

Midnight tales (Vol. 1) de Bablet, Bordier, Sourya, Singelin et Gax

Note de l'auteur

Rien de mieux que l’Ordre de minuit, une société secrète de sorcières, pour déloger les démons qui nous entraînent jusqu’au bout de la nuit. Dernière cigarette, plus rien ne bouge, sauf ces bienfaitrices, pas revanchardes envers l’humanité et prêtes à la sauver. Il fallait bien un collectif de talents pour nous narrer tout cela par le menu. Épouvante garantie.

L’histoire : Heureusement que les sorcières n’ont pas été toutes exterminées par les chasses du même nom. Les magiciennes occultes, membres de l’Ordre de minuit, remplissent une mission pas si inutile : protéger le monde de ses peurs et des forces hostiles et cachées. Il y a du boulot.

Mon avis : Bon, on ne va pas se mentir ; on m’avait vendu Mathieu Bablet comme un petit prodige ; j’avais regardé de très loin ces premiers travaux ; d’un peu plus près Shangri-La, très apprécié à Angoulême, même si son univers n’est pas a priori le mien. Quand on m’a proposé d’en parler, j’ai dit banco, quitte à ce que mon classicisme absolu en BD en prenne un coup.

Le voici bien chamboulé après la lecture de cette série de recueils d’ésotérique fantasy. Sur mes certitudes passéistes et mon affection pour la ligne claire, j’aurais aimé peut-être ne pas apprécier mais manque de pot, j’ai eu du mal à décrocher. La faute à des scénarios vraiment bien ficelés ; à des respirations encyclopédiques loin d’être inutiles ; à une homogénéité dans la différence des quatre BD en une que constitue ce recueil ; à cette nouvelle foutrement bien écrite.

Le thème – les sorcières – a été respecté à chaque fois mais avec différentes cuissons, selon la métaphysique top chefienne. On a l’impression que chacune des formes de récit constitue une brique qui forme, à la fin du bal, un mur très solide.

Si j’ai quelques réserves sur le Devil’s garden, l’ultime bande-dessinée, notamment avec un trait qui ne me parle pas, le reste m’a conquis. Et ce n’était pas gagné d’avance. Petits génies, Mathieu Bablet et ses sbires ? On ne m’aurait donc pas menti.

En accompagnement : Rien de telle que l’intégrale de Ma sorcière bien aimée, juste pour le duo comique improbable entre Jean-Pierre et sa belle-mère Endora.

Si vous aimez : Le Voyage de Chihiro d’Hayao Miyazaki.

Autour de la BD : C’est un collectif d’artistes et d’auteurs qu’a réuni Mathieu Bablet présent dans les quatre BD de ce recueil. La petite pépite grenobloise est en train de méchamment briller. Elsa Bordier l’accompagne et prouve qu’il y a du talent chez les chroniqueurs de bandes dessinées. Si, si ! Avec le stylo et le crayon, on retrouve Gax aka Guy-Pascal Vallez qui est un illustrateur biberonné à Donjons et dragons. Guillaume Singelin est un habitué du label 619, un gage de qualité. Enfin Sourya a plusieurs cordes à son arc et a été remarqué notamment dans DoggyBags.

Extraits : « On a épluché les journaux et le moindre site conspirationniste… Le seul truc qu’on a, c’est une tempête imminente et une maison flippante.  »

« Oui, mais je pense que quelle que soit la catastrophe que l’on est censé éviter… Cette maison est une piste à ne pas laisser de côté. »

« C’est là que la créature est apparue la première fois. Et on n’a rien de plus solide pour l’instant.  »

« Pas d’indices par ici… »

« Sam ? De ton côté ? »

« Rien »

« Brrr ! Ça fait quinze jours qu’on traque le moindre fait inexpliqué et on ne sait toujours pas ce qui va nous tomber sur la tronche… »

Écrit par Mathieu Bablet, Elsa Bordier, Grax
Dessiné par Guillaume Singelin, Sourya, Mathieu Bablet, Grax.
Édité par Ankama

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