
On a vu… l’utilité de faire des choix en carton pour la rentrée
C’est la rentrée au Daily Mars ! Et pour cette saison 2013-2014, afin d’être plus réactif sur l’actu, le binôme « On a vu »/ »Revue de presse » devient tout simplement « On a vu », et sera, suivant l’actu, une réaction critique, ou une revue de presse. Bonne rentrée, et bonne lecture !

The Millers, ça l’affiche bien si l’on prend certains critères. Mais méfiance : c’est du Greg Garcia (Raising Hope).
Au moment de décider qui allait regarder quel pilote à la rentrée, j’ai annoncé à mes petits camarades de la rédaction séries que je ne voulais que les projets peu fiables et/ou susceptibles de finir dans le mur. Au moins, là, je n’aurai que des bonnes surprises. Si.
Je dois vous faire un aveu : j’ai un petit cœur fragile. Oh, pas le genre de petit cœur fragile qui me pousserait à miauler une chanson triste comme Scarlett dans les moins bons épisodes de Nashville… Non. Mais un cœur qui ne veut plus souffrir comme la saison dernière.
En 2012/2013, tous les projets dans lesquels je croyais m’ont déçu. Pire : beaucoup de séries que j’ai suivies avec une curiosité modérée ne m’ont pas spécialement emballé. Elles n’étaient pas forcément très mauvaises, mais elles étaient loin d’être sans défaut.
Globalement, et à différents niveaux, Chicago Fire, Nashville, Go On, Ben & Kate, Golden Boy et Guys with Kids sur les networks -comme Bates Motel et The Americans sur le câble- m’ont laissé une impression moyenne. Avec quelques bons (voire très bons) moments mais aussi un certain nombre de trous d’air (1). C’est pareil (en pire) pour The Mindy Project, rattrapée cet été. Et je ne reviendrai pas sur Revolution : il est inutile de tourner le râteau dans la plaie.
Même House of Cards, qui a beaucoup plu à Marine Perot, m’a assez souvent déçu (2).
Clairement, je n’ai pas le flair de Dominique, qui sent beaucoup mieux que moi les bons coups (Banshee -que j’ai vue et aimée en même temps- Hannibal, Rectify et Broadchurch, que je suis en train de rattraper). Du coup, il me fallait réagir.
En fait, j’avais trois solutions.
Option A : m’entêter. Prendre les projets qui m’interpellent le plus (The Michael J. Fox Show, Agents of SHIELD par exemple), me laisser rêver à un hit et finalement baisser les yeux en disant « Ah bah non… ».
Option B : prendre la fuite, ou un prétexte pour éviter de regarder le problème en face. Par exemple, me lancer dans l’adaptation des Movie Mini Reviews de Docteur No en comédie musicale (avec un single intitulé « Quelle purge, quoi ! », à balancer sur les radios assez vite).
Option C : embrasser mon destin, tel une Antigone de la série vermoulue. Avec panache mais aussi sincérité.
Comme j’aime Aaron Sorkin et Cameron Crowe quand ils sont inspirés, j’ai laissé une bouffée d’idéalisme pénétrer mes petits poumons. J’ai pris la dernière solution. En pensant à The Neighbors.
Eh oui : s’il y a bien une série dont je n’attendais rien l’an passé, c’est bien la comédie de Dan Fogelman. Les critiques américains avaient descendu le pilote, le trailer était plutôt laid. Du coup, j’ai regardé les deux premiers épisodes avec l’implication émotionnelle d’un toucan face à une bitte d’amarrage.
Finalement, c’est ce projet qui m’a le fait le plus plaisir. Pas parce que c’est la meilleure comédie qui soit, mais parce qu’elle est sincère et qu’elle apporte une vraie proposition. En plus, elle progresse intelligemment. Du coup, c’était une vraie bonne surprise. Une surprise complète.
La solution était là : prendre les projets les plus bofs. Cette appellation est vraiment subjective, j’en conviens. Mais les faits sont là : choisir les pilotes qu’on va voir à la rentrée, c’est jouer à pile ou face sans savoir si la pièce est tirée d’un sac de fausse monnaie.
Soyons lucides aussi : grâce à cette technique, si c’est super et juste mal vendu, j’aurais l’impression d’être le Vasco de Gama des Mornes Grilles. Si c’est nul par contre, ce sera annulé (sauf si c’est sur NBC : faille dans le plan. Grosse faille).
Et donc venez à moi, les séries a priori pas sexy ! Dads et We are Men ont des trailers qui n’ont rien de bien excitant ? Je prends. Betrayal est l’incertain remake d’une série australienne ? Vu combien je me suis cassé les dents sur celui de Penoza (une série néerlandaise qui a donné Red Widow sur ABC), ça va pile poil dans ce que je recherche.
Comment ? Margo Martindale pète plusieurs fois dans la bande annonce de The Millers ? Mais c’est pour moi !
L’avantage, c’est que j’avais du choix. Je soupçonne cependant d’autres chroniqueurs d’avoir eu la même idée que moi, vu que les critiques de Mom et Sean Saves The World ont été retenues par un autre rédacteur (n’insistez pas, je ne dirai pas que c’est Fred Moreau).
Si je compte bien limiter mon implication émotionnelle dans ces projets, je resterai sérieux : je chroniquerai ça en laissant au vestiaire les a priori qui m’ont initialement guidé. Et au bout du chemin, avec de la chance, j’aurai, nous aurons, un ou deux nouveaux Neighbors.
Pardon ? Si je vais regarder Sleepy Hollow ? Euh… non : je n’aurais pas pu ne pas me moquer. Puis bon, faut bien que je jette un œil au Michael J. Fox Show quand même : c’est Dominique qui la chronique.
(1) Bon d’accord : Ben & Kate a une place à part… mais c’est troublant. (2) J’ai trouvé ça très beau, avec de bons moments, mais assez froid. En clair : je ne suis pas rentré dedans.
J’applaudis des deux mains et je trépigne des pieds. Merci d’avance Nicolas d’aller patauger dans la vase sérielle pour nous en ramener, fourbu mais triomphant, de belles pépites d’or (enfin je l’espère pour nous… et surtout pour toi)
Merci : pour les pépites, je préfère ne pas m’avancer. Mais pour la tenue qui va bien dans la vase, ça devrait aller. 😉
Une autre proposition : Super Fun Night. 🙂
Oh bon sang ! Mais qui l’a récupéré, celui-là ?
C’est moi !!!! Parce que Conan.
Ah oui… Le Jimmy Fallon de 2013 ? 😉