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MINI MUSIC REVIEW : Bill Ryder-Jones, West Kirby County Primary (Domino Records)

MINI MUSIC REVIEW : Bill Ryder-Jones, West Kirby County Primary (Domino Records)

Note de l'auteur

Ex-membre de The Coral, Bill Ryder-Jones poursuit sa carrière en solo et sort son troisième album, West Kirby County Primary, où il mêle pop, rock et folk, avec retenue et économie. Son songwriting est suffisamment solide pour se passer d’effets inutiles et faire mouche.

Sur la pochette du disque, on voit un jeune homme nu souriant accroupi dans une baignoire, un calepin et un crayon. Et pourtant, quand on écoute ce disque, on entend la voix d’un jeune homme qui chante comme s’il était bien plus âgé, usé, s’économisant déjà. Un timbre un peu voilé. Des mots qui sortent comme dans un souffle. A peine trentenaire, Bill Ryder-Jones qui a lâché The Coral pour une carrière solo et diverses collaborations (Arctic Monkeys, The Wytches dont il a coproduit l’intéressant premier album), sort son troisième LP, West Kirby County Primary. West Kirby, ce port du nord-est de l’Angleterre dont est originaire le chanteur et guitariste.

Ryder 2Enregistré dans la chambre d’enfant du songwriter, chez sa mère et dans des studios à Liverpool, le disque réussit une jolie synthèse entre pop, rock et folk, sans jamais perdre sa cohérence. Le morceau d’ouverture, Tell Me You Don’t Love Me Watching, laisse présager un disque folk et très calme. Il évoque les titres les plus doux du Velvet Underground, comme des berceuses. Impression trompeuse. Dès le morceau suivant, Two to Birkenhead, Bill Ryder6Jones retrouve la prise électrique, hausse le ton et prend même des intonations à la Stephen Malkmus période Pavement.

L’ex-membre de The Coral enchaîne avec Let’s Get Away From Here et brouille encore un peu les pistes. Il entame ce morceau comme une charmante ballade, seul avec sa guitare. Une très belle mélodie, mélancolique et délicate juste ce qu’il faut. Retour au style posé de la première piste ?  Pas vraiment, car Let’s Get Away From Here se hérisse d’un coup pour finir sur un mur du son.

Le reste est à l’avenant et on ne peut qu’admirer le résultat. Bill Ryder-Jones montre qu’il maîtrise son sujet et livre des compositions soignées, tout en faisant passer une certaine fragilité. Un équilibre qui n’est pas si évident à atteindre. Il évite aussi de s’enferrer dans la posture du chanteur folk qui se met à nu, au risque de tomber dans la monotonie. L’album est plus varié qu’il n’y paraît et pioche à de multiples sources. You Can’t Hide a Light with the Dark évoque même The Strokes, sur le premier album des New-Yorkais. Mais même dans ses moments les plus électriques, West Kirby County Primary garde la proximité avec l’auditeur. Au final, on se retrouve avec un de ces disques qui paraissent hors du temps, ce qui est bon signe : c’est souvent ce qui fait les bons compagnons de route, ceux vers lesquels on se tourne quand le monde s’emballe trop.

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