
Mission : impossible – Fallout : Tom et les Moustachios
Dans le sixième volet de la série, Tom Cruise doit sauver le monde de terribles anarchistes à moustache. Un nanar stratosphérique, avec plutonium, attentats et plein de cascades numériques.
Mission : impossible – Fallout est un film de Tom Cruise, avec Tom Cruise, sur Tom Cruise, pour Tom Cruise. Il y a des corps en mouvement, du métal hurlant, des images qui bougent, c’est speed, bruyant et coloré. Ça a le goût du cinéma, l’odeur du cinéma, ça ressemble à du cinéma, mais ça n’en est pas. Explications en 5 points.
1 : Tom Cruise
Si Tom Cruise n’a jamais été un très bon acteur, il a essayé un temps de travailler avec d’excellents metteurs en scène : Stanley Kubrick, P. T Anderson, Steven Spielberg ou Michael Mann. Depuis plus de dix ans, peut-être La Guerre des mondes de Spielby, Tom le mégalo ne tourne plus qu’avec des yes men qui exécutent sans génie leur « Tom Cruise movie » (sauf Brad Bird). Des noms ? La Momie, Jack Reacher 2, Night and Day, Oblivion, Rock Forever… Du nanar plaqué or où l’OS de la caméra doit servir le mieux possible la star avec ses pectoraux épilés, son brushing à 300 dollars et son nouveau lifting. Entre deux placements de marque, c’est à chaque fois le narcisso-show : Ken Cruise à la plage, Ken Cruise torse nu, Ken Cruise en moto, Ken Cruise fait des pompes, Ken Cruise torturé ou – apothéose – Ken Cruise qui se cogne contre Ken Cruise (remember Oblivion). On sent que le métier d’acteur n’intéresse plus beaucoup Tom et qu’il s’est reconverti en cascadeur, heureux de faire partager au monde entier sa passion pour la varappe, les sports mécaniques ou le saut en parachute. On est content pour lui…
2 : Le scénario
Euh, quel scénario ? Fallout semble avoir été conçu comme les autres volets de la saga, à savoir la star scientologue, des producteurs malins et ses amis cascadeurs ont imaginé une série de scènes d’action spectaculaires et ensuite un scénariste (voire plusieurs) a eu pour mission (impossible) de relier plus ou moins bien ces séquences entre elles et d’inventer quelques lignes de dialogue. Comme l’avait confirmé le grand scénariste Robert Towne (Chinatown) qui avait travaillé de la sorte pour Mission : Impossible 2 : « On m’a dit : on a des scènes d’action, t’aurais envie d’écrire une histoire entre ? L’expérience a été très curieuse. J’ai été obligé d’écrire à l’envers. » Pas vraiment la méthode optimale pour obtenir un bon film…
Ici, c’est la palme du n’importe quoi. En gros, pour sauver ses hommes, Ethan Hunt a laissé filer trois charges de plutonium (sur la sphère nucléaire, il y a inscrit 966, tu vois l’allusion biblique). Des anarcho-athéïstes (je te jure), moustachus qui plus est, veulent faire tout péter. En moto, en voiture, en hélico, en avion, Tom va tout faire pour sauver une nouvelle fois la planète. C’est tellement débile et mal écrit que je me suis frotté les yeux pendant tout le film. Je comprends que l’important dans MI, ce sont les cascades. Mais si tu veux qu’elles fonctionnent, il faut qu’il y ait un minimum d’histoires autour, des personnages qui soient autre chose que des clichés… Tom Cruise doit se dire qu’il est la Star, l’unique centre d’intérêt de son film, qu’il n’a pas besoin de script ou de partenaires de jeu, et que le public se contentera de le voir suspendu à un hélico ou virevoltant au-dessus d’une grosse Triumph place de l’Étoile. À l’arrivée, le film est juste interminable (2h27), vide, profondément stupide. Avec en plus, cette volonté ridicule de faire passer Tom Cruise pour le Messie. Il y a même une scène finale démente où TC est allongé sur un lit d’hôpital, avec un personnage féminin, et un dialogue qui nous dit quelque chose comme « Il veille sur moi et l’humanité entière ».
Ce mec est dingue !
3 : Le réalisateur
Bon, les éléments de langage du marketing nous expliquent que pour la première fois, un réal tourne deux Mission : impossible. Oui, c’est intéressant. Comme si les MI étaient des films de réalisateurs (le De Palma et le Brad Bird, superbes exercices de style, mis à part). Épaulé par le chef opérateur Rob Hardy (Ex Machina, Boy A), encadré par pas moins de dix producteurs et 35 assistants ou réalisateurs de deuxième ou troisième équipe, Christopher McQuarrie livre un blockbuster impersonnel, sans âme et sans génie. Pas un plan de cinéma, pas une surprise, pas un plan iconique. Il signe une espèce de best of de la saga, avec une poursuite de motos comme dans le 2, des clins d’œil au De Palma (avec les masques), des armes nucléaires qui remplacent les armes bactériologiques du cinquième volet, Tom Cruise qui s’accroche à un hélico alors que c’était à un avion dans le Rogue Nation… McQuarrie tourne à Paris, il cadre la tour Eiffel et le jardin du Palais Royal, à Londres, la Tate Modern… Aucun sens de l’espace, aucune idée de mise en scène, c’est du cinéma de faiseur, de fonctionnaire hollywoodien. Le job de McQuarrie consiste à faire reluire son patron, le déifier. On a donc Tom qui court, vole et me venge, mais sans scène torse nu cette fois-ci (le dieu de la sciento aurait-il pris un peu d’estomac ?). À côté de lui, les autres acteurs n’existent pas (d’ailleurs, ils n’ont pas de rôle) et lors du final, lors de son champ/contre-champ avec Michelle Monoghan, les plans sur l’actrice sont… flous !
4 : Les cascades
Que l’on ne me parle pas des cascades ! Si vous avez vu French Connection, Fury Road, Bullitt, Matrix ou un film avec Jackie Chan ou réalisé par James Cameron, vous ne pourrez que vous taper sur les cuisses… Surtout que l’on imagine le nombre de scènes truquées, les câbles effacées et autres joyeusetés. On a donc des poursuites en hélicos, motos et voitures, déjà vues et revues cent fois, une scène ou Tom saute entre deux immeubles et lors de laquelle il s’est cassé la cheville (c’est un des arguments de vente du film, Tom s’implique à 200%). Mais le saut de Matt Damon dans La Vengeance dans la peau, c’était quand même autre chose, car Paul Greengrass a des idées de mise en scène et qu’il a fait sauter son steadycamer dans le vide derrière Damon pour un plan anthologique.
Il y a néanmoins une scène qui semble avoir intéressé McQuarrie (et Tom Cruise, j’en suis persuadé) : une grosse baston à trois dans les toilettes pour hommes du Grand Palais. Dans une ambiance crypto-gay (avec quatre jolis Parisiens qui susurrent derrière la porte « on peut venir jouer avec vous ? »), McQuarrie livre une bonne scène, très violente et sèche, parfaitement chorégraphiée. On sent que le patron a dû apprécier…
5 : La critique
Ce qui me surprend le plus avec Fallout, c’est la critique. Je comprends que des mensuels comme Première ou Cinemateaser mettent Tom Cruise en couverture. Ils n’ont pas vu le film, font des interviews de complaisance, mais, ça marche comme ça depuis des années et il faut vendre son journal. Il y a des papiers sur le net qui recopient les éléments de langage de la Paramount (cascades démentes, Tom Cruise prend tous les risques, bla bla bla…) et même des critiques extatiques (écoutez Jean-Marc Lalanne des Inrocks, c’est délicieux). En relisant leurs articles, je me demandais une chose : et si à force de manger de la merde, ils y avaient vraiment pris goût ?
Mission : impossible – Fallout
Réalisé par Christopher McQuarrie
Avec Tom Cruise
En salles le 1eraoût 2018
Mission impossible 2, malgré tout ses défauts (j’avoue ne pas oser le revoir tant j’ai peur qu’il ait très mal vieilli) était quand même un exercice de style de la part de son réalisateur, non ? Je veux dire, il dégoulinait dans chaque scène du style de John Woo ?
Le 2, signé John Woo, était effectivement un exercice de style, mais kitsch et ringard, dès sa sortie. Donc pour moi, ce n’est pas vraiment une réussite. Les De Palma et Brad Bird sont nettement au dessus du lot…
C’est tellement facile de taper sur Tom Cruise alors que c’est l’un des rares gars d’hollywood qui nous propose encore du grand spectacle, du gros film d’action qui n’est pas entièrement tourné sur fond vert (n’en déplaise à l’auteur de cette critique). La saga Mission Impossible (d’autant plus depuis le 4) nous propose du blockbuster qui essaye de retrouver une certaine simplicité je trouve, loin de tous ces films de super héros ou tous ces films d’actions tournés en caméra épaule à vomir ! Alors encore une fois on peut critiquer Cruise sur pleins de points mais je crois qu’on peut au moins le remercier pour ça. Parce que le gars, même si c’est marketing, à la volonté de proposer un spectacle « vrai »!.
Le gars mouille la chemise, mais est-ce que cela suffit pour faire un bon film ? Je ne le pense pas. J’ai besoin d’autre chose qu’une poursuite à moto ou deux hélices qui se fracassent. Une histoire, des personnages. Et bien sûr, certains plans sont truqués…
Je suis d’accord pour dire que ça suffit pas pour faire un bon film mais l’intention est louable il me semble. Je trouve aussi que le dernier Mission impossible s’encombre d’un scénario un peu naze et faussement complexe mais cela ne rend pas le film aussi mauvais que vous pouvez bien le dire. Le film à des défauts, c’est certain, et pour ma part le précédent était clairement au-dessus mais je trouve pas que l’on puisse dire qu’on a affaire à une purge. Loin d’être incroyable ou révolutionnaire, c’est efficace! Du coup juste pour dire que cette critique est négative à l’extrême selon moi. Ou alors on a pas vu les mêmes mauvais films…
C’est sûr, nous n’avons pas vu le même film ! Pour moi, un film, c’est de l’émotion, une histoire, des perso, un réalisateur. Ici, il n’y a rien d’autre que des numéros spectaculaires, sans chair, ni enjeu. Et tout le côté messianique de l’ensemble me gonfle !
C’est ce que je recherche également au cinéma mais pas pour tous les types de film. En allant voir mission impossible je sais à quoi m’attendre et je ne cherche pas à y trouver de l’émotion ou un scénario. Juste du fun et des scènes d’action efficaces. J’aime la franchise pour son côté James Bond bordélique. Je suis peut être moins exigeant en partant de ce postulat. Merci pour vos réponses en tout cas.
Mon cher Marc,
Je comprends votre critique puisque pour vous « un film, c’est de l’émotion, une histoire, des perso, un réalisateur » – Je comprends votre position et mais je suis allé voir Mission Impossible en me disant que j’allais me divertir. Et je pris un plaisir fou même si effectivement, ce n’est que pur divertissement.
La chose que je ne comprends pas dans votre critique, c’est le fait de s’en prendre aux autres critiques. Même si je pense que c’est bcp de marketing, chacun a le droit d’avoir son opinion.
Enfin, certains plans sont truqués, oui, mais bcp ont nécessité de veritables cascades et moins de CG double que dans certains autres gros films. Et ces effets speciaux sont là pour aider le spectacle et le tournage, chose tres tres courante aujourd’hui. Je me rappelle d’une critique elogieuse de votre part pour le film Hostiles. Pour travailler chez Double Negative a Vancouver et pour avoir vu le process de fabrication de ce film (film que j’ai trouvé magnifique) je peux vous dire que j’ai ete surpris par la quantité de plans qui ont necessité des effets speciaux (certes je ne parle pas de gros VFX 3D mais la 2D est importante dans ce film).
Allez, je vous souhaite une bonne fin de semaine et je vous conseille d’aller voir Bad Times at the El Royale en octobre. Celui-ci sera un bon polar/thriller avec des personnages (et quelques bons acteurs au casting), un realisateur avec des idees et une sacrée photographie 😉
Je vais essayer de m’expliquer pour mon paragraphe sur la critique, car comme je le dis tout le temps, la critique est subjective.
Depuis des années, la critique est inféodée aux producteurs et distributeurs, qui mettent de embargos, décident de la date de publication des critiques, vous proposent de faire une ITV d’un « talent » un week-end à New York ou deux passer deux jours avec vos enfants à Euro Disney pour le junket de Ant-Man et la guêpe… Sur un film comme Mission : impossible, il y a le pb Première qui fait sa couverture trois mois avant avec dossier et ITV du réalisateur. Bien sûr, le critique n’a pas vu le film. Cela dure depuis de années et je l’ai fait. Mais quel intérêt ? C’est du marketing, de la propagande. Puis, il y a les critiques pour la sortie du film. J’en ai lu beaucoup. Sur le net, c’est du recopiage de dossier de presse avec des « journalistes » qui copient/collent le dossier de presse et/ou qui s’extasient sur les cascades. Bon pourquoi pas ? Et si Le Monde fait un papier honnête et plus que réservé, je suis plus étonné par Les Inrocks ou Première (sur leur site) qui sont extatiques. Alors que cette machine à pognon est un nanar sans scénario (ce dont tout le monde convient), mais avec de grosses séquences d’action. Est-ce que cela suffit à faire un film, je ne le pense pas. Et je suis étonné que la presse continue à soutenir ce genre de grosses machines (comme les trucs Marvel), alors qu’il y a tant de bons films à pousser. Par exemple, je suis étonné que Cinematesaer soutienne Mission impossible et défonce Le Poirier sauvage, du Turc Nuri Bilge Ceylan. Et pourtant, l’émotion, la beauté, le génie, tout cela est dans le film de NBC, pas dans le Tom Cruise. Le public veut du Marvel ou des Mission : impossible, donc les critiques vont dans ce sens… Cela me semble une grave erreur.
On m’a déjà parlé de El Royale, qui est parait-il, une belle réussite. J’ai hâte.
Egalement de vous lire.
A bientôt.
Eh bien, j’avoue que lire cette chronique change effectivement de celles que j’ai lues ailleurs.
J’ai pour ma part trouvé M: I Fallout divertissant bien qu’il me semble vain.
Concernant la réalisation, je l’ai trouvé efficace : les nombreuses scènes d’action sont menées tambour battant, et le soin accordé à la lisibilité de l’ensemble les rend agréables. Certaines sont même impressionnantes (le saut HALO, le combat dans les toilettes)
Niveau casting, je ne vois pas grand chose à redire : les acteurs font un bon travail.
Mais malgré ce bel enrobage, je ne vois rien de bien intéressant dans ce qu’il renferme. L’intrigue demeure classique, perpétuant l’aspect épisodique de la saga. On pousse juste la surenchère un peu plus loin. Bien qu’elle soit expurgée de beaucoup de CGI en comparaison de nombreux blockbusters, cela n’enlève en rien sa finalité discutable. Une nouvelle Mission Impossible accomplie, et on repart pour une autre.
Après Ghost Protocol (mon préféré avec le 1er), Tom Cruise a recommencé à vampiriser l’écran, ne laissant que peu de place à ses partenaires (comme ce fut déjà le cas pour les volets 2 & 3).
Alors, oui les cascades sont belles mais comment se sentir réellement investi quand on ne tremble jamais pour son héros? Ce qui est d’autant plus rude quand E. Hunt semble sortir intact de toutes les coups et accidents cumulés?
Il est aussi regrettable de devoir se contenter d’antagonistes certes bien interprétés mais néanmoins plats dans leur écriture?
Il y avait pourtant matière à délivrer une excellente alternative sûrement beaucoup plus crédible, surtout en ces temps où les services de renseignements sont pourfendus pour leurs excès.
Il y a là un vrai manque d’audace qui parasite beaucoup les gros budgets actuels.
On enferme trop le cinéma de divertissement dans des schémas qui le coupent beaucoup du réel, quand ce n’est pas intégralement. Comme si la moindre interférence avec le réel endommagerait ses chances de succès. Consternant, surtout quand des réalisateurs tels que Christopher Nolan ont prouvé qu’il était possible d’arriver à un juste équilibre. Les Jason Bourne ont également opté pour un traitement un peu plus profond de leur héros et de leur univers (même si je ne suis pas fan du style Paul Greengrass). Même les James Bond de l’ère Daniel Craig laisse encore de la place pour établir des liens avec le vrai monde.
Est-ce que cet acharnement pour le spectaculaire relève d’une envie délibérée d’offrir un pur exercice de style de la part de McQuarrie? Ou de la volonté de Cruise d’aller le plus loin possible avant que son physique ne commence à lui poser des barrières?
Je ne sais pas. J’ai apprécié le film mais il faut bien avouer que cela n’a plus grand chose à voir avec le genre espionnage. Je serai donc heureux de voir un septième volet plus intelligent dans ses choix et un peu moins bruyant dans ses effets.
Marc Godin toujours sur le coup! Well done pour ce papier enflammé qui change de la presse entièrement acquise à Tom Cruise. Un film grotesque qui tente de réinjecter de l’humain au milieu d’une série de scènes plus absurdes les unes que les autres. En plus, cet épisode donne lieu à un reboot incompréhensible du personnage de Ethan Hunt devenu geignard et sentimental. Ses scènes avec ses potos Ving Rhames et Simon Pegg ont l’air sorti d’une sitcom ringarde.Et dieu que c’est laid.
Arrete de te prendre la tete c est qu un film de divertissement tocard. Et fait quelque chose de ta vie. Critique Ca te reussi pas
Le film n a pas d ame ausecour.
Tom cruise monopolyse l ecran ausecour.
Apprend a te poser dans un fauteil et vois l histoire se derouler devant toi tranquille man. Sans te poser toutes ses questions existentiel sur un film sans en chercher les erreurs et continue d acheter premiere mag.ta vie de critique inutile prendra tous son sens. Goodbye my brother
me demandais une chose : et si à force De manger de la merde, ils y avaient vraiment pris goût ? Et oui les clients de Tom Cruise ,n ont plus de sens critique ,la réalité et leurs goût de chiotte en prend un coup ,réaliser un film est une figure de style et pas enchainer des scènes d’actions a la suite pour faire juste du spectacle vide de sens…
Et toi neji. t a l aire dans dire de la merde. Vas au chiotte et vive tom
Voici l exemple parfait du client du cinéma de Tom Cruise ,Anthony Mac gloire à ton sens critique et à Tom bien sûr !
Le film je ne l’ai pas vu. J’ai vu les précédents mais pas celui-là. Pas encore.
Néanmoins, j’apprécie le style Cruise sauf quand c’est vraiment mauvais comme dans la suite de Jack Reacher ou la Momie. C’est juste une histoire de goût. Je ne suis pas pour autant un fan boy. Je comprends que son style irrite. Il, a la carrière qu’il a et elle ne s’est pas faîte toute seule. C’est un franc tireur à Hollywood et peu de gens lui font des cadeaux, surtout depuis qu’il est tombé en disgrâce et qu’il a fini par remonter au top.
Marc Godin a un parti pris. C’est son droit, et même en tant que critique il est dans son rôle. C’est le consensus mou de la presse spé qui n’est pas normal. Là comme en politique on est dans les éléments de langage et la paresse intellectuelle. On reprend le communiqué de presse, celui qui est livré dans le joli press kit plein de trucs prêts mâchés pour journaleux qui ne sont bons qu’à faire du copier/coller. Faudra pas qu’ils viennent pleurer quand les I.A leur piqueront leur boulot vu qu’ils se comportent déjà comme de bêtes photocopieuses.
Marc Godin est vénère contre le Cruise. Why not. C’est un flag ship de la Scientologie donc sa sur-exposition médiatique, ses rôles de surhommes dans ses productions via son engagement physique font de la pub à cette secte partout dans le monde. Mais il n’est pas le seul porte étendard de cette organisation.
Est-ce Mission impossible est du cinéma ? Franchement j’en sais rien. C’est quoi la définition du cinéma aujourd’hui ? Est-ce qu’un long métrage entièrement retravaillé en post prod est du cinéma ? Est-ce qu’une cinématique de plus de 2 heures est du cinéma ?
Est-ce que le long métrage appelé blockbuster aujourd’hui est encore une oeuvre d’art ou juste un produit dérivé servant à vendre une licence ?
En quoi le dernier Tsui Ark est-il plus du cinéma que le dernier Tom Cruise ?
justement il y a deux jours je me suis refait Bullit que je n’avais pas revu depuis une 10zaine d’années. Et bien le mythe en a pris un coup.
Que ce soit la mise en scène assez plate, Steve Mc Queen qui passe son temps à jouer avec ses yeux à la Steve Mc Queen, l’histoire banale et très peu maline, le scénario qui tient sur un post it, et enfin la course poursuite qui est un montage bourré d’erreurs de script, il ne reste que la musique de Lalo Shiffrin et par moment une photo vraiment chouette.
Si on compare la fameuse course poursuite de Bullit sans musique qui renforce le côté brutal de la scène, à la course poursuite à moto sans casque et à grande vitesse dans Rogue Nation, il n’y a pas photo, Tom Cruise fait mieux et plus, et s’engage physiquement dans quelque chose de dangereux mais de maîtrisé. Il n’y a rien qui prête à rire, c’est vraiment bien fait et prenant. Et on en redemande.
Quel connaisseur en cinéma irait dire que les cascades du Cruise sont bidonnées parce que le gars utilise des filins de sécurité. Encore heureux. N’importe quelle cascadeur utilise tous les moyens modernes à sa disposition pour éviter de mourir, Matt Damon et son Steadycammer dans le fameux saut de fenêtre idem. C’est quoi cette mauvaise foi ?
Vous ne voyez pas une différence entre un acteur qui s’implique physiquement dans une cascade – avec toutes les assurance matérielles qui lui évite la mort ou le handicap – et une cascade où un acteur fait greffer sa tête sur le corps d’un cascadeur comme c’est de plus en plus le cas ?
Dans Rogue nation, dans la scène d’intro où Tom Cruise est accroché à gros transport militaire, il est attaché à l’appareil, le truc vole au moins à 200km/h sinon il ne décolle pas. C’est une performance physique d’arriver à tenir.
Le scénario et l’histoire sont secondaires dans les Mission impossible comme dans les James Bond et les Jason Bourne et la très grande majorité des films d’action. Ce que le public vient voir ce sont des performances pyrotechniques, des archétypes de surhommes et de plus en plus des acteurs de premier plan physiquement engagés comme Tom Cruise ou Keanu Reeves dans John Wick.
Je me rappelle de la première fois que j’ai vu Hard boiled de John Woo, j’étais scotché de voir des acteurs au milieu des impacts de balles et des explosions filmés au ralenti. À l’époque aucun film d’action américain n’utilisait ses acteurs de cette façon-là. Tom Cruise fait un cinéma américain qui reprend un mode de fabrication des cascades du cinéma asiatique des années 90.
Plutôt que de faire une critique lapidaire imprégnée de mauvaise foi sur un film qui de toute façon bénéficie d’une très grande exposition, pourquoi ne pas faire un vrai travail journalistique pour démonter le mythe Tom Cruise avec des vrais arguments dedans ?
Ou bien ne faîtes pas de critique du tout de ce genre de films, ce serais encore mieux. Mais dans ce cas j’attends de Dailymars un vrai travail de cinéphile, exigeant et sur des oeuvres moins visibles.
À plus.
Je te renvoies juste à tes contradictions sur les Cruiseries toutes pourries depuis 10 ans ( et en majorité tu as raison même si la sortie finale est assez grotesque en t érigeant en maître absolu du bon gout ) en te demandant de relire ta critique de Barry Seal 😉
Par contradiction j’entends le refus (que j’ai perçu comme une vraie volonté rédactionnelle de ta part ) de parler de ce film,récent, que tu as aimé. Je n’évoque pas le reste de l’argumentaire sur le thème Cruise et les yes men tout ça qui est quasi reproduit ici mot à mot (vérifiez par vous même )
Hello Ron,
Oui depuis 15 ans, Tom Cruise a arrêté de bosser avec les plus grands (je parle de Mann, Spielberg, Paul Thomas Anderson, avec Kubrick, ce sera plus dur puisqu’il est mort). Je ne parle dans le papier pas de Barry Seal que j’avais trouvé intéressant, puisque signé de l’inégal Doug Liman. Je terminais en écrivant :
« Sa meilleure idée est de métamorphoser Tom Cruise, icone d’une génération (voire deux) et vaisseau amiral de la Sciento, en symbole de la dérive et du pourrissement de l’Amérique de Reagan à Trump. »
J’ai quand même l’impression que Tom privilégie les trucs spectaculaires et grand public comme La Momie, Jack Reacher 2 ou les M : I, où il peut faire de la moto ou de la varappe… J’ai l’impression que jouer, dans l’ensemble, ne l’intéresse plus. Est-ce qu’une seule scène de ce dernier M: I à l’intensité de son jeu extraordinaire dans Magnolia ? Alors oui, il faisait un pas de côté intéressant dans Barry Seal.
Pour mon petit paragraphe sur la critique, je ne veux absolument pas m’ériger en maître du bon goût. Bien sûr, on peut aimer M : I. Mais faire des pages et des pages, des couvertures, de reportages sur Mission : impossible, est-ce bien raisonnable ? N’y a t-il pas d’autres films à soutenir, à défendre ? The Guilty, Une pluie sans fin, Le Poirier sauvage (The Meg, non, je déconne).
En adoucissant un peu le propos je trouve les arguments bien plus convaincant ! Oui Cruise ne semble plus intéressé par la performance, bosser pour des gars qui te font refaire une prise 78 fois ne le botte plus( ton exemple de la scene floue finale est à ce titre très parlant ) . C’est le boss de ses films, et son credo c’est l’entertainment à son maximum, peu de place pour le reste( et ke public ne lui demande pas d’ailleurs ). On peut apprécier de laisser son cerveau à l’entrée de la salle de ciné parfois . Après je ne défends pas MI ( je n’en ai vu aucun après le 3 que j’ai trouvé nullissime et j’ai aimé le 2 car ke suis un peu un fanboy de Woo ) .
Pour finir oui je pense que ce type de films ( comme les marvel, les dc ,etc ) ne mérite pas d’être poussés puisqu’ils ont déjà une « base spectateurs » très large.
Oui on peut, on doit, pousser d’autres films et la questin se pose réellement pour Daily mars d’encore chroniquer ce type de films !
Sans rancune 😉