Mon Top 5 du film de mort-vivants

Mon Top 5 du film de mort-vivants

Hi, les geeks du lundi, Plissken speaking… Allez, hop, c’est gratuit, c’est lundi après-midi, c’est pour moi ! Et dans la perspective du prochain Zombieland de Ruben Fleischer (sortie en novembre), voilà mon petit top 5-qui-sert-à-rien du must absolu du film de mort-vivant. Un palmarès que je qualifierai en toute modestie d’assez peu contestable.

1) Zombie (Dawn of the dead) de George A. Romero – 1978 – lien

L’Autant en emporte le vent du film d’horreur. Le propos sociétal de ce summum du gore subversif a déjà été décrypté de long en large par des cohortes d’exégètes depuis trente ans. La symbolique du mall, le piège du consumérisme qui finira par consumer les héros etc…
Mais perso, je retiendrai de Zombie l’une des scènes les plus absolument flippantes qu’il m’ait été donné de voir au cinéma (j’en ai fait des cauchemars récurrents, c’est vous dire) : la séquence d’ouverture. Un plateau télé en pleine panique, un débat en direct entre responsables affolés et perdus en conjectures sur ce phénomène inexplicable de ces morts qui marchent et dévorent les vivants depuis quelques semaines. La civilisation s’effondre sous nos yeux, plus rien d’autre ne compte que la survie, fuir par tous les moyens…
Boostée par les synthés stridents et angoissants des Goblins (récemment en concert à Paris), l’ambiance de fin du monde imprègne ces minutes apeurées, désespérées et filmées avec le réalisme d’un documentaire. On y croit. J’y ai cru. Préférez le montage européen (plus nerveux et supervisé par Dario Argento, co-producteur du film) à la version américaine.

2) La Nuit des morts-vivants (Night of the living dead), de George A. Romero – 1968 – lien

Après des années de zombies d’opérette aussi effrayants que le raton laveur de Candy (ben je sais pas, c’est le premier truc qui m’est venu à l’esprit…), La Nuit des morts-vivants impose au cinéma des revenants réalistes, cannibales et implacables. Un peu comme Kubrick avec 2001 pour la SF, Romero offre à l’horreur son premier authentique chef-d’oeuvre moderne. L’épouvante viscérale et la puissance du propos politique (le héros est noir, choix couillu en 1968) font du film un classique matriciel pour tout le genre et l’influence majeure de générations entières de cinéastes (allez au hasard, John Carpenter pour son sublime Assaut). J’ai une petite réserve par rapport à la musique, complètement pompière et surranée au regard de l’époque où fut tourné le film. C’est grave, docteur ?

3) Le Jour des morts-vivants (Day of the dead), de George A. Romero – 1985 – lien

Sept ans après Zombie, Romero remet le couvert et (en)terre les humains dans une base nucléaire sous-terraine en Floride, tandis que les morts-vivants ont définitivement pris le pouvoir à la surface. Boudé même par les fans du maître qui le jugeaient trop bavard à sa sortie, Day… se pose pourtant en plus-que-digne successeur de Zombie.
La charge se porte cette fois sur une bande de militaires abrutis avec lesquels une bande de civils doit cohabiter dans la base. Romero continue de fustiger le vertige auto-destructeur de l’Homme quand l’apocalypse voisine devrait au contraire l’amener à raisonner. Musique là encore très anxiogène signée John Harrison. Séquence d’ouverture terrifiante dans une ville déserte aux rues peu à peu débordées de zombies hurlants.
Maquillages gore absolument étourdissants signés Tom Savini, qui s’en donne à coeur joie dans le dernier quart d’heure, lorsque qu’un bon millier de zombies envahissent la souricière humaine. Ha, c’était le bon temps, tiens, avant que papy Romero ne privilégie l’hémoglobine en image de synthèse toutes pourraves dans l’atroce et pompant Diary of he dead.

4) Ex-aequo : 28 semaines plus tard (28 weeks later), de Juan Carlos Fresnadillo (2007) / lien et Le Retour des morts-vivants (The Return of the living dead), de Dan O’Bannon (1985) / lien

Je défie quiconque de me regarder bien droit dans les yeux en affirmant haut et fort qu’il n’a pas agonisé de terreur devant les trois quart des scènes de 28 semaines plus tard, suite largement supérieure au 28 jours de plus tard de Danny Boyle. Top de la trouille : là encore une introduction à couper le souffle, démarran
t dans le silence étouffant d’une maison de campagne barricadée de toute part pour finir par la cavalcade effrennée d’un Robert Carlyle coursé par une horde zombies hystériques au galop. A voir vraiment de préférence sur l’écran le plus large possible et dans une obscurité de crypte.

Robert Carlyle vient de dire « nique ta mère » à des zombies susceptibles (28 Semaines plus tard, de J.C Fresnadillo)

Quant au Retour des Mort-Vivants, ancêtre eighties du Shaun of the dead de Pegg et Wright, il réussi l’exploit de vous faire rire en vous collant quand même une pétoche d’enfer. Un coup de maître pour le réalisateur Dan O’Bannon, ex-scénariste de Dark Star, d’Alien et de Tonnerre de Feu, ici réalisateur novice. Bande son culte, entre rock’nroll et synthés gothicomiques, avec entre autres l’hymne hardeux « It’s party time » des 45 Grave pour accompagner les 100 mètres piqués par des zombies croqueurs de cerveaaauuuuuux (et oui, LRDMV est le premier film où les mort-vivants se prennent pour Carl Lewis, 20 ans avant 28 jours plus tard). Plissken d’or au trio de seconds couteaux totalement jouissif formé par James Karen, Don Calfa et Clu Gulager. Allez les djeunz, on achète le DVD !

Le Retour des morts-vivants, de D. O’Bannon. Avec, ici présente, une des charmantes victimes des croqueurs de cerveaux : Linnea Quigley

5) L’Au-delà (L’Aldila) de Lucio Fulci – 1981 – lien

Lents, très très lents : la marque de fabrique des zombies italiens (L’Au-delà, de L. Fulci)

De toutes les bisseries transalpines mobilisant les mangeurs de vivants, L’Au-delà reste sans doute le plus classieux et poétique. Les acteurs jouent mal, les dialogues au sérieux papal flirtent avec le comique involontaire, le scénario accumule des scènes gore gratuites… mais on reste sous le charme de l’inventivité des meurtres, de la qualité des maquillages signés Gianetto de Rossi et du climat surréaliste et poisseux ambiant.

End of transmission…
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