La moustache dans les séries des années 2000

La moustache dans les séries des années 2000

Quand on est acteur de série, tous les artifices sont bons pour retenir l’attention et poser solidement un personnage. Aujourd’hui: gros plan sur la moustache.

Timothy Olyphant, version chapeau et moustache dans « Deadwood ».

Certains utilisent un accent (Fez dans That 70’s Show, Latka Gravas dans Taxi), d’autres composent un héros avec toute une série de tics (façon Sheldon Cooper dans The Big Bang Theory). D’autres encore utilisent un accessoire bien poilu: une moustache. Parfois, ça marche d’enfer et à d’autres occasions pas du tout. La preuve ci-dessous.

CATEGORIE 1 : La moustache qui vous va bien, mais bon vu que vous étiez cool au départ, ça change pas granch’

Le titre est un peu long et en même temps, une fois qu’on l’a écrit, il n’y a pas beaucoup plus à rajouter. Pourquoi ? Parce que pour ces acteurs-là, c’est à se demander si la moustache est une bonne idée.

Beaux gosses, bons interprètes, ces gens (assez agaçants, il faut bien le dire) n’en ont pas besoin pour attirer l’attention : c’est tout juste si on s’arrête vraiment sur les poils qu’ils ont au-dessus de la bouche et du menton.

N’est-ce pas, Timothy Olyphant (Deadwood) ?

Jason Lee, dans « My Name is Earl »

CATEGORIE 2 : La moustache qui fait votre personnalité (ou celle de votre personnage)

Ces acteurs sont atteints du syndrome dit « de Tom Selleck ». Sans, on se dit qu’il leur manque un truc important (un bras ? Un cou ? On cherche…) et on les trouve franchement bizarre. Bien plus qu’un accessoire pileux, la moustache est une sorte d’étendard pour ces artistes.

Un élément exhibé avec fierté et malice au nez de tous. Et ça, messieurs dames, c’est beau. Demandez à Jason Lee (My Name Is Earl): Quand il avait envie qu’on lui lâche les baskets entre deux saisons de la série, il se rasait le dessous du nez. Imparable pour avoir la paix, il paraît.

A mettre aussi dans cette catégorie : Ted Levine (Monk), Nick Offerman (Parks & Recreation, sauf que lui l’a toujours eu, semble-t-il).

 

Bradley Whitford dans « The Good Guys » : il a changé, Josh Lyman…

CATEGORIE 3 : La moustache qui vous change en tant qu’homme (mais vraiment)

Ce petit tapis de poils, généralement, le public ne le voit pas arriver. Plus fort : l’audience ne peut même pas imaginer l’idée d’un tel développement possible. Et pourtant, pourtant… le coup de poker s’avère incroyablement payant. Parce que mine de rien, cette stachemou’, elle change bien comme il faut l’image que l’on se faisait de vous.

L’exemple roi, c’est Bradley Whitford et son changement de look pour The Good Guys de Matt Nix. En l’espace d’un été, de la fin de The West Wing au lancement de Studio 60, on pouvait avoir l’impression que l’acteur avait pris un bon petit coup de vieux.

Par le biais d’une « opération bacchantes » étonnante, il a donné d’entrée un truc à son personnage de flic improbable. Bien joué, Bradley.

 

CATEGORIE 4 : La moustache qui fait dire aux gens autour de vous
« non, mais non : c’est pas possible… »

 Dans l’esprit, les artistes qui se sont dit « c’est bon : laisse pousser » comptaient bien finir triomphalement dans la catégorie juste au dessus. Raté. L’accessoire était là pour apporter une touche particulière, colorer un rôle et embellir une composition d’acteur.

Jimmy Smits (alias Miguel Bacchantes Prado) dans « Dexter »

Dans les faits, c’est un peu comme un accident de voiture : on ne devrait pas regarder, on devrait faire autre chose que de fixer la glorieuse… mais ce n’est tout simplement pas possible. Elle est ridicule, elle est superflue, elle est gênante : en soi, c’est un vrai firewall qui vous empêche d’entrer dans une histoire. Et c’est très, très troublant.

La palme en la matière revient peut-être à ce pauvre Jimmy Smits dans la saison 3 de Dexter. Pour incarner le dangereux Miguel Prado, il s’est dit qu’un peu de poils ne pourrait pas faire de mal. Mieux : cela devait, sur le papier, renforcer le caractère sombre de son personnage (ben oui : moustache = danger, c’est évident).

Mais en fait non. Non, non, non.

Cet article est paru en juillet 2012 sur le blog Le Monde de Benny.

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