MOVIE MINI REVIEW : critique de Alone

MOVIE MINI REVIEW : critique de Alone

Note de l'auteur

ALONE

 

 

 

Les variations autour de cette bonne vieille zombixploitation semblent infinies… Thierry ‘Goal of the Dead’ Poiraud abandonne la comédie horrifique, et ses morts-vivants qui trouvent pas de cerveau dans la tête de footballeurs, pour détourner complètement les codes du genre à l’image du maître George Romero (le dérangeant The Crazies) et du méconnu Narciso Ibáñez Serrador (le chef d’œuvre terrifiant Les Révoltés de l’an 2000). Mais alors que Serrador imaginait dans les 70’s un monde où les enfants, contaminés par un virus étrange, se révoltaient et massacraient les adultes, Thierry Poiraud (quel doux nom de famille) inverse totalement le propos…
Sur une île perdue, des teenagers enfermés dans un foyer spécialisé (c’est qu’ils sont pas très clairs dans leurs têtes les acnéens érotomanes drogués jusqu’aux yeux) tentent de survivre à leurs pulsions hormonales (qui les poussent à faire les pires conneries de la Terre tout en explorant leurs zones érogènes) et à une mystérieuse infection qui ravage le cerveau des adultes en les transformant en machine à trucider les enfants (de toute façon, ça sert à rien les enfants. Alors un de plus un de moins…).
Marier teenage movie et zombiflick ! Une super idée malheureusement jamais vraiment développée dans Alone. Ce survival intimiste pouvait se muer en version post-apocalyptique du fondateur Sa majesté des mouches. Mais en fait non… La faute à un budget microscopique qui oblige le réalisateur à rester collé à ses jeunes héros tous plus caricaturaux les uns que les autres. Poiraud s’essaye (très vaguement, le temps d’un dialogue) à la philosophie genre : c’est quoi être adulte ? Quand et comment le devient-on ? Comment survivre à cette mort symbolique ?
Ces teenagers paranoïaques (qui semblent sortir de la série british Misfits), aux portes de cette métamorphose fatale, sont tiraillés entre les enfants survivants qui se méfient d’eux et les adultes infectés qui les pourchassent. Ça, c’est de la parabole ! Ils errent, au milieu de décors fascinants de beauté crépusculaire, dans un conte de fée sépulcral. Cette atmosphère délétère pesante, ce scénario original et cette mise en scène minimaliste de Thierry Poiraud sauvent Alone de la vacuité… Mais c’est frustrant de voir tout ce putain de potentiel gâché par le manque de brouzoufs… Passionnant et frustrant à la fois…

En e-cinema depuis le 1er avril
2016. Espagne/France. Réalisé par Thierry Poiraud. Avec Fergus Riordan, Madeleine Kelly, McKell David…

 


ALONE Bande-Annonce 1 VOST par Ecranlarge

 

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