MOVIE MINI REVIEW : American Nightmare

MOVIE MINI REVIEW : American Nightmare

Note de l'auteur

 

 

Une soirée banale, comme tant d’autres, dans une famille horriblement banale (papa, maman, la teenager enamourée et le préado un peu geek) d’une banlieue banale (et friquée) made in USA. Sauf qu’on est dans une Amérique uchronico-dystopico-bidule. Une Amérique nettoyée de sa violence. Une Amérique qui ne tolère qu’une seule nuit annuelle de défoulement sanguinaire, une nuit orwellienne où les gens ont le droit de se défouler de la pire des manières, une nuit où la violence absolue et le meurtre sauvage sont autorisés voir carrément encouragés. Une seule nuit… Mais quelle nuit. La nuit de la purge (THE PURGE, titre original au [contre] sens rigolo en français)…
Et cette famille (plus ou moins) modèle va plonger malgré elle dans la violence et dans le sang. En recueillant un SDF pourchassé par une horde de tueurs masqués, elle va lutter pour sa survie et (aussi et surtout) pour son âme.
AMERICAN NIGHTMARE transcende le home invasion (ce genre fatigué, quasiment inventé par le viscéral LES CHIENS DE PAILLE de Sam Peckinpah). James DeMonaco (réalisateur du minable LITTLE NEW YORK) nous balance un film puissant, un huis clos claustrophobique dérangeant et politiquement incorrect. Comment rester humain au milieu d’un tel déferlement (autorisé) de barbarie aveugle? À qui faire confiance? La mort peut surgir de sa propre famille (le boyfriend frustré de l’ainée) ou de voisins ravagés par la jalousie. AMERICAN NIGHTMARE joue à fond le côté exploitation tarée et aussi le pamphlet politique radical. Le final est un monument d’hypocrisie malsaine (tout le monde se déteste et rêve de s’entretuer, vive le rêve américain quoi) et de glorification (à l’arrachée) de la cellule familiale. Un film à la fois spectaculaire et hautement politique au climax virant à l’affrontement entre humanisme et haine, un affrontement aussi radical que désespéré. Ça fait un bien fou de voir un film d’exploitation enfin s’opposer frontalement aux horreurs mongolofascistoïdes (genre JACK REACHER, THE CALL ou DU PLOMB DANS LA TÊTE) qui font l’apologie dangereuse et dégueulasse de la justice expéditive. Impressionnant quoi!

En salles depuis le 7 août
2013. USA. Réalisé par James DeMonaco.  Avec Ethan Hawke, Lena Headey, Adelaide Kane…

 

 

 

Partager