
MOVIE MINI REVIEW : critique de 108 Rois-démons
Partir à la chasse aux 108 ROIS-DÉMONS c’est partir à la découverte d’une expérience délirante. D’un maelström improbable, d’une bouillie visuelle à la fois magnifique et totalement indigeste.
Dans une Chine antique aux décors magnifiques, des personnages hybrides incroyables (mélange jamais vu, et on va très vite comprendre pourquoi, d’acteurs en chair et en os et en costumes bigarrés affublés de têtes en images de synthèse, parfois incrustées avec des moignons de pieds) s’amusent à se défoncer la tronche et à déjouer des complots nanars visant à trucider le jeune empereur rondouillard tête à claque du moment. Tout ceci étant très mais alors très très très librement adapté d’un conte chinois mythique du XIe siècle, AU BORD DE L’EAU.
Le problème, l’énorme problème, l’immense problème c’est que Pascal Morelli (auteur de l’étrange CORTO MALTESE : LA COUR SECRÈTE DES ARCANES) filme ses frankensteins digitalo-asiatiques de la pire des manières. Avec une caméra désespérément fixe, comme coulée dans le béton, qui rappelle, en version pathétique, les captations de théâtre expérimental (à la Jean-Christophe Averty) de la glorieuse ORTF (coucou les fonds verts dégueulasses et les incrustations catastrophiques). Résultat la mise en scène est d’une platitude spectaculaire (doublée d’un ringardisme atterrant) et le mélange acteurs/CGI une putain de catastrophe. Les scènes d’actions deviennent illisibles et l’indigence cinématographique se répand partout. Et c’est carrément frustrant parce que le design des héros est particulièrement réussi. Mais tout ça manque cruellement de souffle et d’ampleur. Pascal Morelli a beau pompé comme un dingo de la tête tout ce qui lui passe dans le cerveau (ROBIN DES BOIS, LES 12 SALOPARDS, LES 7 SAMURAIS MERCENAIRES, SAMURAI SHAMPLOO, NINJA SCROLL, TIGRE ET DRAGONS) rien ne fonctionne. Ok ce truc est à destination des nenfants mais c’est pas une raison pour nous balancer cette version pixelisée d’AU THÉATRE CE SOIR pour gamins lobotomisés boutonneux de trois ans… Quel gâchis. Quel machin bizarroïde…
En salles depuis le 21 janvier
2014. France. Réalisé par Pascal Morelli. Avec les voix de Lucien Jean-Baptiste, Bertrand Nadler, Jean-Yves Chatelais…