MOVIE MINI REVIEW : critique de A Girl at my Door (Dohee-ya)

MOVIE MINI REVIEW : critique de A Girl at my Door (Dohee-ya)

Note de l'auteur

A-GIRL-AT-MY-DOOR

 

 

 

La Corée du Sud, c’est pas qu’un pays blindé de tueurs sanguinaires tarés du bulbe et d’ultra-violence graphique dérangeante! C’est aussi (et surtout) un laboratoire bizarre où sont expérimentés à la fois le stalinisme le plus obscurantiste (au Nord) et le capitalisme le plus effréné (au Sud). Merci encore la guerre civile officiellement jamais terminée depuis les 50’s! Bref les coréens c’est rien que des dingos-schizos du cerveau. Mais au-delà des œuvres tétanisantes et sanguinolantes comme OLD BOY ou J’AI RENCONTRÉ LE DIABLE (et tellement d’autres chocs cinématographiques), le pays du matin (pas trop) calme est capable de nous offrir aussi des films d’une pudeur et d’une pureté étourdissante. Genre ce A GIRL AT MY DOOR, drame policier à la ruralitude étourdissante et oppressante proche du chef d’œuvre absolu MEMORIES OF MURDER même si c’est juste pas pareil en fait.
Une fliquette alcoolo au dernier degré débarque dans un bled portuaire abandonné de tous. Malgré son putain de trauma bien traumatisant, elle va tenter de s’intégrer dans cette communauté brutale et sauvage. Une jeune fille étrange limite autiste, martyrisée par sa famille de pêcheurs bouseux va se prendre d’amitié pour elle. Et une relation trouble et malsaine va se développer entre elles au milieu de la rumeur malsaine et de la haine ordinaire.
Pour son premier long, July Jung nous balance un drame intimiste doublé d’un manifeste quasi féministe. A GIRL AT MY DOOR est un portrait de femmes perdues dans une société machiste et destructrice. Où les écarts de conduites  (professionnels ou sentimentaux) sont juste interdits. À l’instar du fantastique BREATHLESS, on assiste à la rédemption torturée d’un être perdu dans sa tête et dans une société impitoyable. Bon. July Jung reste quand même un peu trop à la surface des choses et A GIRL AT MY DOOR manque un peu de folie et de puissance cathartique. Mais cette chronique mélancolique, délicate et intimiste d’une renaissance vous remue subtilement les tripes et le cœur. Touchant…

En salles depuis le 5 novembre
Corée du Sud. Réalisé par
July Jung. Avec Doona Bae, Hie-jin Jang, Sae-ron Kim…

 

https://youtu.be/bhlNh62PeNQ

Partager