
MOVIE MINI REVIEW : critique de A Girl Walks Home Alone at Night
Arash, clone perse du mythique James Dean, erre sans but dans la vie et dans Bad City, banlieue résidentielle étrange perdue dans un pays improbable. Version indé branchouille de la dictature tarée de JACKY AU ROYAUME DES FILLES (la review ici). Une dictature surréaliste (à la fois religieuse et orwelienne) où les charniers pullulent sans le moindre problème. Comme un cauchemar langoureux en noir et blanc où les USA et l’Iran auraient fusionner pour donner naissance à la tyrannie ultime! Une nuit Arash le beau gosse rencontre Eve, sublime vampirette skateuse sanguinaire en marinière qui a troqué sa cape pour un voile intégral d’un érotisme trouble…
Ce truc au titre interminable est un délire sensoriel comme on en fait plus. Un trip visuel (l’image en noir et blanc est ensorcelante) qui rappelle les expérimentations existentielles de Coppola (coucou RUSTY JAMES) et de Jarmusch (coucou DOWN BY LAW et STRANGER THAN PARADISE) voir de Lynch (coucou ERASERHAED) où la musique (entre pop-rock et envolées morriconesques) est un personnage à part entière. Ana Lily Amirpour déstabilise. En faisant parler ces icônes de la culture US en perse (la langue du « grand méchant » Iran) elle propulse son film dans une dimension étrange. Romantique, mélancolique et mortifère. Et universelle! La jeunesse en quête de sens et d’amour est partout la même. Elle partage la même culture globalisée. Mais Ana Lily déstructure et dépoussière aussi le film de vampire, bien mieux que Jarmush avec son nostalgique et pétrifié ONLY LOVERS LEFT ALIVE (la review là). L’énergie de la jeunesse quoi!!! Le duo Arash/Eve fait aussi penser aux enfants romantiques du fantastique MORSE.
Bon. A GIRL WALKS HOME ALONE IN THE DARK fait quand même légèrement dans l’exercice de style prétentieux et superficiel. Mais ce délire poétique détonne dans un paysage indé figé dans la facilité. Une putain de curiosité.
En salles depuis le 14 janvier
2014. USA. Réalisé par Ana Lily Amirpour. Avec Sheila Vand, Arash Marandi, Marshall Manesh…
La critique à Gilou da Costa c’est par là…